Inhibition 2…le retour


Auteur : Hito
E-mail : h_hito76@yahoo.fr
Résumé: Sam boit une spécialité locale… Point de vue de Carter
Genre: Romance S/J
Spoilers: début saison 7
Disclaimer : Les personnages et l’univers ne sont pas à moi mais à la MGM…

NB/ Spéciale dédicace à Isa*. Voilà donc le point de vue de Sam.


Attention, cette fic est déconseillée au moins de 15 ans.

****************


Lorsque Sam avait compris ce qui l’attendait, inutile de préciser combien elle s’était sentie humiliée, voir même... horrifiée. Pendant les quelques minutes qui suivirent, elle s’était éloignée le plus possible de lui, attentive aux changements éventuels qui auraient pu survenir… qui devait forcément survenir. Après tout, cette boisson était censée influer sur son comportement en présence d’un homme qui lui plaisait… Et cet homme se trouvait précisément à moins de cinq mètres d’elle.

Sam sentait son regard scrutateur peser sur elle, attentif au moindre de ses gestes. Le feu aux joues, elle attendait que son corps la trahisse ; elle et ses inombrables efforts pour cacher ses sentiments. Elle avait fait tout cela pour rien… A cause de cette fichue boisson !

Mais les minutes s’engrenaient et il ne se passait rien. Aucune pulsion particulière, aucun geste déplacé… Et Sam en fut la première surprise. Elle entendit Daniel demander à l’homme qui lui avait servi le breuvage combien de temps cela devait mettre pour agir et comprit au ton de sa voix que ça n’avait tout simplement pas marché.

Elle jeta aussitôt un œil sur Jack qui avait à présent la tête baissée, continuant de s’activer avec cependant des gestes plus secs et irrités. Il avait perdu l’insouciance qui le caractérisait tant et arborait à présent une mine sombre et grave. Et cette constatation la bouleversa…

***


Alors voilà… A présent elle se trouvait devant chez lui, les mains moites, hésitant encore à agir.

Janet lui avait proposée de rester au SGC pendant la nuit, au cas où les effets de cette boisson locale se feraient sentir avec un peu de retard, mais elle avait aussitôt secoué la tête. Une idée folle, déraisonnable, insensée, était venue s’insinuer en elle… et sans même s’en rendre compte l’avait incitée à refuser cette proposition pourtant pleine de sagesse.

Sam jeta un œil à l’allée centrale. Sa voiture était garée devant. Il n’était donc pas encore parti pour le Minnesota. Elle fit quelques pas et s’arrêta devant le portillon, le doigt près de la sonnette d’entrée, mais hésita une nouvelle fois.

Elle passa une main tremblante sur son front.

Si jamais elle sonnait, elle ne pourrait plus faire marche arrière. Elle devrait aller jusqu’au bout. Et rien qu’à cette idée, un violent frisson la submergea, la rendant plus molle qu’une poupée de chiffon. S’appuyant un instant sur le muret entourant la maison, la jeune femme ferma les yeux afin de se reprendre.

C’était le seul moyen, peut-être la seule occasion qu’elle aurait jamais de pouvoir partager ça avec lui. De pouvoir enfin assouvir l’envie qui la tenaillait depuis sept longues années… Et s’il la refusait, l’humiliation serait moindre puisqu’elle avait une bonne excuse. Certes, il saurait qu’il l’attirait encore mais finalement, ce n’était pas nouveau. C’était un très bel homme.

Le cœur cognant à se rompre dans sa poitrine, Sam finit par se redresser puis, sans tenir compte de la sonnette, ouvrit le portillon et pénétra dans l’enceinte de la demeure. Hésitant devant le pas de la porte, elle finit par redescendre les quelques marches du perron et fit le tour afin de jeter un œil au jardin. Il faisait incroyablement bon pour un mois d’Octobre et elle se doutait que Jack choisirait de passer la soirée dehors. Lorsqu’elle le découvrit, une bière dans la main, appuyé sur le chambranle de la porte-fenêtre, elle ne put retenir un léger sourire.

Essuyant ses mains moites sur son jeans, Sam soupira le plus silencieusement possible. Il ne l’avait toujours pas vue et la jeune femme pouvait encore abandonner cette folle idée. Mais, hypnotisée, elle le regarda porter la bouteille à sa bouche et renverser la tête en arrière dans un geste terriblement sensuel. Elle se mordit inconsciemment la lèvre, un violent désir au creux de son ventre, et sans même s’en rendre compte fit un pas vers lui. Son pied vint écraser une branche qui se cassa dans un bruit sec et Jack se tourna brusquement vers elle. Figés, ils s’observèrent un court instant puis O’Neill rompit le silence.

- Carter ? Qu’est-ce que vous faites là ?

Bouleversée, la jeune femme tenta cependant de se reprendre et baissa la tête. Le regarder n’était pas une bonne idée. D’un geste hésitant, elle s’avança.

- En fait… Je ne sais pas trop…

Elle l’entendit poser sa bière et se relever.
Si elle trouvait une bonne excuse, elle pourrait encore abandonner.

- Comment ça, vous ne savez pas ?... Il y a un problème ?

Sam se sentit faiblir devant l’inquiétude qu’elle perçut dans sa voix. Les mains serrées l’une contre l’autre, elle pesa le pour et le contre puis finalement, choisit de suivre ce que son cœur et surtout son corps lui dictaient en ce moment même. Alors, d’un geste vif, elle redressa la tête et croisa son regard.

Il perdit aussitôt de son assurance, recula précipitamment et elle observa avec curiosité les changements imperceptibles qui bouleversaient ce visage d’ordinaire si inexpressif.

- J’ai comme l’impression que vous n’êtes pas dans votre état normal… murmura-t-il, la voix rauque.

Sam sourit intérieurement.

- Je me sens bien…

Et en effet, elle se sentait bien… terriblement bien, songea-t-elle tandis que le regard trouble de son supérieur glissait sur elle, s’arrêtant parfois avec plus d’insistance sur certaines parties de son corps.

Il finit cependant par se racler la gorge et plongea familièrement les mains dans ses poches.

- Ecoutez, vous devriez rentrer chez vous, Carter. Je vous trouve … bizarre.

Sam comprit aussitôt qu’elle avait été un peu trop rapide. Ils étaient tous deux dans le jardin, les voisins à quelques mètres seulement, et ce n’était pas vraiment l’idéal pour une scène de séduction.

- Ça va, Mon Colonel, répondit-elle donc, en baissant la tête.

Elle tenta de se recomposer un visage neutre et intimidé, ce qui en soit n’était pas des plus aisé.
Il fallait qu’elle trouve un moyen de les faire rentrer tous deux dans la maison.
Ses yeux baissés se posèrent alors sur la bouteille à moitié vide abandonnée par terre.

- Vous n’auriez pas une bière, Monsieur ? demanda-t-elle.

Elle lui jeta un simple coup d’œil, le vit hésiter puis l’observa tandis qu’il acquiesçait.

- Bien sûr. Je vais vous en chercher une.

Sans plus attendre, il se retourna et Sam redressa la tête, triomphante. Elle le suivit silencieusement tandis qu’il pénétrait dans la maison et referma sèchement la porte-fenêtre derrière elle. S’apprêtant à entrer dans la cuisine, le bruit l’arrêta net et la jeune femme croisa ses yeux étonnés.

- Je serais venu vous l’amener … à l’extér… ieur… commença-t-il avant que sa voix ne meurent tout doucement.

Elle l’observa avec insistance, s’amusant secrètement de le voir pâlir sous son regard. En fait, elle ne jouait pas la comédie. Pour la première fois depuis qu’elle le connaissait, elle était elle-même. Elle agissait et le regardait comme elle avait toujours eu envie de le faire. Sans tabou, ni contrainte. Sam se sentait... libérée.

- … Carter ?
- Mon Colonel… susurra-t-elle alors en s’avançant lentement vers lui.

Il fallait passer à l’attaque. Elle verrait bien comment il réagirait. Mais Sam ne voulait pas vraiment qu’il fasse cela à contre coeur. Elle désirait plus que tout qu’il en ait vraiment envie.
Elle le vit reculer précipitamment, les bras levés, une panique évidente sur son visage.

- Eh là !! On s’arrête ! s’exclama-t-il.

Elle s’immobilisa donc, ne voulant pas trop le presser. Sam sentait le conflit en lui et dans un sens, ça la rassurait. Elle avait peut-être une chance... réalisa-t-elle, tandis qu’elle accentuait son sourire rendant plus chaotique la respiration de son supérieur.

- Bon… On a un problème… enfin… j’ai un problème parce que vous, ça n’a pas l’air de vous gêner …

Il avait dit ces mots après s’être humecté les lèvres et, hypnotisée, le regard posé sur sa bouche, la jeune femme sentit des picotements lui chatouiller le ventre.

- J’ai envie de vous, murmura-t-elle alors, involontairement.

Elle regretta aussitôt ses paroles. Trop direct ! Mais une petite lueur indéfinissable dans le regard de Jack lui redonna courage.

- C’est bien ce que j’ai cru comprendre… bredouilla-t-il, tout en passant une main tremblante sur sa nuque.

Elle le vit fermer les yeux un instant, les poings serrés, cherchant à se contrôler. Lorsqu’il les rouvrit, elle y lut le désir et un violent frisson la traversa de part en part. Le regard de Sam glissa sur lui et son sourire s’élargit. Il était soudain plus qu’à l’étroit dans son pantalon...

- Vous avez envie de moi.
- … La question ne se pose même pas… murmura-t-il, affolant les battements précipités de son coeur.

C’était peut-être une évidence pour lui mais pour elle, c’était une surprise. Elle savoura cette révélation et écouta d’une oreille distraite le reste de ses propos.
C’est en le voyant s’éloigner en direction du téléphone qu’elle reprit ses esprits.

- ... a fait boire… Non pas que j’en sois… mécontent… Mais bon… Je vais prévenir le doc, elle va venir vous faire une petite piqûre et on n’en parlera plus…

Il avait empoigné le combiné et composait déjà le premier numéro ! Sam regarda autour d’elle, réfléchissant à toute vitesse, affolée. Si jamais il téléphonait à Janet, tout tombait à l’eau !
Sans même réaliser ce qu’elle faisait, elle ôta vivement son tee-shirt et l’appela d’une voix forte :

- Mon Colonel ?

Elle eut la satisfaction de le voir se retourner et ses yeux se poser directement sur sa poitrine quasi-dénudée. Il raccrocha aussitôt le téléphone et s’avança vers elle, le bras tendu, mais s’arrêta cependant à bonne distance.

- Carter… Remettez immédiatement ce tee-shirt ! s’écria-t-il, paniqué.

Ce n'était pas une mauvaise idée, songea-t-elle avec plaisir, le voyant avoir toutes les difficultés à garder les yeux posés sur son visage.

- Pourquoi ? demanda-t-elle, laissant le vêtement tomber par terre.

Elle était en train de tomber dans son propre piège. Son corps la brûlait. Son regard brun posé sur elle, le fait d’être à moitié nue, chez lui, dans son salon... tout cela échaudait son imagination. S’il la repoussait, jamais elle ne pourrait s’en remettre...

- Parce que c’est un ordre !!

Elle eut envie de rire à cette remarque. Un ordre ! C’était bien la dernière chose qui la ferait changer d’avis. Comprenant certainement qu’elle ne fléchirait pas, elle le vit se retourner et se diriger de nouveau vers le téléphone.

Très bien ! Les grands moyens donc... Elle ôta sa première chaussure et la laissa retomber par terre, le faisant ralentir. Mais comme il continuait d’avancer, elle enleva la seconde et la lança dans sa direction le frôlant de peu. Puis d’un geste décidé, elle fit descendre sa fermeture éclaire avec une lenteur calculée et comme prévu, il se figea aussitôt. Elle retira vivement son pantalon et lorsqu’il se retourna, l’envoya directement sur sa figure. Elle se redressa ensuite, en sous-vêtement, attendant avec un mélange d’anxiété et d’excitation qu’il la regarde.

- Carter… Pour l’amour du ciel… grogna-t-il, tout en faisant glisser le vêtement loin de lui.

Sam tressaillit légèrement lorsque ses yeux se posèrent sur elle mais il se détourna aussitôt et plaqua le pantalon sur son visage. Il ne le garda cependant guère longtemps contre lui et quelques secondes plus tard, le jeans était projeté au loin. Malgré cela, il tint son regard obstinément tourné ailleurs.
Il avait vraiment une volonté de fer, songea-t-elle avec un brin d’agacement.

- Carter… Pitié… Je suis trop vieux pour supporter ce genre de… de…
- … de ? demanda-t-elle alors comme il ne semblait plus capable de trouver ses mots...
- De déballage !

Sam sourit avec douceur. Il y avait quelque chose d’attendrissant dans son désespoir.

- Vous n’êtes pas trop vieux, Mon Colonel… finit-elle par dire. Vous êtes… parfait !

Elle le vit lever les yeux vers le ciel avec exaspération.

- Ben voyons.

La jeune femme soupira imperceptiblement. Finalement agacée de le voir préférer cette fichue télévision à elle, Sam se décida à s’avancer un peu pour le rappeler à elle.

- Vous ne me croyez pas ?

Il sursauta aussitôt et contourna la table du salon, désireux sûrement de se mettre à l’abri. Elle le regarda faire avec amusement et eu la satisfaction de le voir enfin poser ses yeux sur elle.

- Pas bouger !!! s’exclama-t-il cependant.

Elle lui obéit, prête à passer à l’étape suivante. Il fallait qu’elle le persuade.

- J’ai envie de vous, Mon Colonel, supplia-t-elle alors tandis qu’à présent, Jack avait toutes les peines du monde à éviter de la regarder.
- C’est faux, répondit-il d’une voix délicieusement rauque. Ce que vous ressentez est factice. Vous êtes sous l’emprise de ce... cette boisson...

Factice... Si seulement c’était factice... songea-t-elle, brûlant littéralement de l’intérieur.

- Ce n’est pas factice. Et vous le savez. Vous savez que je vous ai désiré dès le premier jour, à l’instant même où vous avez dit d’une voix sensuelle que… vous adoriez les femmes…
- J’ai dit aussi que j’avais un léger problème avec les scientifiques, intervint O’Neill le doigt levé, troublé.

Il perdait du terrain...
Elle se permit de le dévisager. Appréciant sa haute taille, les muscles de son torse sous son léger tee-shirt, la peau bronzée de son cou et son regard... son regard posé à l’instant même sur ses cuisses nues.

- Mais moi, vous m’aimez bien… N’est-ce pas ?

Comme il ne répondait rien, les yeux de nouveau fixés sur la télévision, elle commença à se rapprocher de lui.

- N’est-ce pas ?

Grognant à moitié, il finit par lever les mains pour l’arrêter.

- Raaaah ! C’est vrai, mais ce n’est pas le sujet !
- Au contraire, dit-elle en s’arrêtant juste devant le bureau. Vous me désirez et je vous désire. Vous n’avez pas envie de me toucher ? De me caresser ?

Voilà... elle venait de gagner toute son attention. Languissante, elle sentit le regard de Jack glisser sur elle, l’échauffant un peu plus.
Mais à sa grande surprise, il détourna de nouveau les yeux.

- Par pitié, Carter... Rhabillez-vous... supplia-t-il.

Elle essaya aussitôt de cacher sa déception.

- Ou sinon quoi ? demanda-t-elle, quelque peu agacée.

Il leva alors son bras et passa une main tremblante sur son visage.

- Pour rien au monde je ne voudrais perdre votre amitié, alors s’il vous plait, arrêtez ça.

Le coeur de la jeune femme s’attendrit aussitôt. Voilà pourquoi il résistait. Il avait peur de la perdre en se laissant aller.
Encore un effort alors. Il suffisait de trouver les bons arguments.

- Il y a toujours eu plus que de l’amitié entre nous, Mon Colonel. Vous ne perdrez rien du tout. Vous savez parfaitement que j’en meurs d’envie mais je suis juste trop sage pour le dire… ou pour faire quoique ce soit. Vous ne serez en aucun cas responsable de vous être… laissez aller… puisque je vous aurais poussé à bout.

Elle le vit fermer les yeux, son corps contracté. Il se battait, il luttait désespérément et l’espace d’un instant, Sam s’en voulut de lui mentir ainsi. De lui faire croire qu’elle était sous l’influence d’une boisson aphrodisiaque. Peut-être que si elle lui avait avoué qu’elle n’était en rien droguée, il l’aurait plus facilement acceptée.

Il rouvrit alors les yeux et laissa son regard glisser de nouveau sur elle mais cette fois-ci avec beaucoup plus d’insistance. Il ne se cachait plus. Il ne cachait plus son désir d'elle.
Sam sentit chaque parcelle de sa peau se mettre à brûler tandis qu’il la détaillait avec attention, partant de son visage et descendant jusqu’à ses cuisses. Il la trouvait belle... et lorsque leurs yeux se croisèrent de nouveau, la même faim s’y reflétait. Et pourtant...

- Ecoutez ! Je ne veux pas vous perdre pour une simple partie de jambes en l’air, ok ?

Sam sourit. Elle était partagée entre une douloureuse frustration mêlée à de l’agacement et un profond sentiment d’amour. Jusqu’au bout, il voulait la protéger. Il se battait pour elle, à l’instant même. Pas pour lui.

- Qui vous parle d’une partie de jambes en l’air ? dit-elle alors le faisant soupirer.
- Pourquoi ? Vous vous êtes juste mise à moitié nue pour faire un monopoly ?

Elle posa ses mains sur la table et se pencha vers lui, pour donner plus de poids à ses propos.

- Je vous parle de faire l’amour, murmura-t-elle d’une voix douce, le sentant alors ébranlé. J’ai envie de vous toucher, de vous caresser, de vous sentir contre moi… en moi…

Elle se pencha un peu plus vers lui et elle lut enfin dans son regard qu’il venait d’abdiquer.

- Suis-je assez persuasive ? se permit-elle avec une pointe d’excitation dans la voix.

Lorsqu’elle le vit contourner la table, son coeur fit une embardée. Dans un état second, il fondit sur elle et quant leurs lèvres se rencontrèrent dans un baiser fiévreux, elle perdit totalement la raison...
Enfin...

***


Une vive secousse l’éveilla et, agacée, elle ne put retenir un grognement protestataire. Elle était si bien contre lui, dans ses bras... Et maintenant qu’il n’était plus là, un froid glacial l’envahissait. Elle leva donc un bras à sa recherche et sa main rencontra son corps chaud et ferme. Elle laissa ses doigts glisser sur lui non sans un certain plaisir et vint caresser sa nuque pour l’attirer à elle.

- Pas déjà, grogna Sam avant de sentir de nouveau sa chaleur contre elle.

Voilà... Là, elle était bien.

- Carter... murmura-t-il alors.
- Mmmm...
- Euh... Vous êtes... normale ?

De quoi parlait-il ?... Ah oui... La boisson...

- A première vue, répondit-elle donc, désireuse d’en finir pour pouvoir se rendormir.
- Ah.

Le silence s’instaura au plus grand plaisir de la jeune femme mais elle fut de nouveau violemment secouer par Jack lorsqu'il se redressa sur le lit. Elle grogna aussitôt et ouvrit enfin un oeil.

- Tu es toujours comme ça, le matin ? demanda-t-elle avant de poser son regard sur ses cheveux en bataille et sa barbe naissante.

Dieu qu’il était sexy au réveil...

- Euh...

Sexy mais tendu... L’heure des explications était arrivée. En aucun cas, elle ne voulait lui mentir davantage. Surtout pas après la nuit qu’ils venaient de passer. Et quelle nuit, songea-t-elle, une vague de chaleur l’envahissant. Elle se redressa sur un coude et laissa le drap glisser sur elle, dévoilant sa poitrine nue. Avec agacement, elle le vit aussitôt se détourner, le regard troublé.

- Je suis désolé, Carter.

Ah non ! Pas d’excuses ! Elle ne voulait surtout pas entendre ça de sa bouche !
D’un geste vif, elle le força à se rallonger et, passant une jambe par-dessus son corps, s’assit à califourchon sur lui. Elle sentit aussitôt son désir contre elle et un sourire vint éclairer son visage.

- Quand est-ce que cette foutue boisson va cesser de faire effet… ? gémit-il en cachant ses yeux de ses deux poings fermés.

Le moment était venu...
Sam se pencha vers lui avec appréhension, laissant sa poitrine effleurer puis s’écraser sur son torse, le faisant tressaillir.

- Mais elle n’a jamais fait effet, Mon Colonel...

Elle se redressa ensuite, attendant une quelconque réaction. Il s’écoula bien une bonne dizaine de secondes avant qu’il ne bouge, puis... lentement, il écarta ses poings de son visage et leurs regards se croisèrent. Sam se força à sourire, mais la peur d’être rejeter lui nouait l’estomac.

- Quoi ? demanda-t-il alors d’une voix sèche.

Aïe...

- ... Vous voulez dire qu’hier soir... ? Vous aviez... toute votre tête ?

Le vouvoiement et la dureté du ton employé la mortifièrent. Le fait d’être nue sur lui lui sembla tout à coup déplacé, aussi fit-elle un geste pour s’écarter mais, posant vivement ses mains sur ses hanches, il la maintint au-dessus de lui.

- Pas bougé !

Sam tenta alors de tirer les draps sur son corps nu mais il lui attrapa les poignets pour qu’elle cesse sa manœuvre.

- Mon Colonel, supplia-t-elle d’une petite voix.

Mais insensible, Jack ne la lâcha pas et laissa son regard glisser sur elle.

- C’est vous qui avez commencé... dit-il avec une petite lueur dans les yeux qui redonna des couleurs à la jeune femme.

Elle commença à se débattre et un sourire finit par naître sur le visage sévère de son amant. Elle se sentit alors basculée sur la droite et fut bientôt emprisonnée sous un corps lourd et puissant.

- C’est très dangereux comme petit jeu, Major. Vous risquez gros...

Sous son regard brûlant, Sam sentit ses forces l’abandonner.

- Comme quoi exactement ? demanda-t-elle dans un souffle.

Un sourire carnassier apparut sur les lèvres de Jack et lorsqu’il se pencha sur elle, elle sut cette fois-ci qu’il ne s’agissait plus d’un jeu... mais bien de la réalité.

 

FIN