Les Noces barbares

 

Auteur: Ghitoc
Email: gjc597@msn.com  & h_hito76@yahoo.fr
Genre: Romance/Humour
Saison: Saison 7
Résumé: SG1 est de sortie !
Disclaimer: Les personnages sont la propriété de la MGM et de Sony…

Remerciements d’Hito: ENFIN !!! Ca fait un bon bout de temps qu’on est sur cette fic ! Merci miss d’avoir supporté mes moments à vide sans me presser ! Encore une fois, je me suis franchement bien amusée !!

Remerciements gjc597: Idem ici, me suis bien amusée aussi ! C'est toujours un plaisir d'écrire avec toi, et pas de problème pour tes "moments à vide", j'en ai eu au moins autant que toi ;-)

Une « Ola » à Helios pour ses corrections de dernières minutes ! Et un gros bisou à notre Bubulle 3G !

 

*****************

 

Sam vérifia la solidité de sa construction d’un geste vif puis fit quelques pas en arrière afin de juger du résultat.
Parfaite.
En tout cas, beaucoup mieux que celle que Daniel s’évertuait à mettre en place depuis quelques minutes.

La jeune femme sourit et rejoignit le feu de camp où le Colonel se faisait un devoir de leur faire cuire quelque chose de comestible, sous le regard cependant sceptique de Teal’c.

Lors de la distribution des tâches, Daniel s’était plaint d’être sans cesse relégué aux fourneaux et, conciliant, Jack lui avait proposé d’échanger leur place en lui donnant l’une des tentes à monter. Voilà pourquoi Daniel se battait à présent avec les piquets et Jack, avec la cuillère en bois…

Sam leva les yeux au ciel et s’assit lourdement par terre aux côtés du jaffa. Ils avaient marché quasiment toute la journée et, la fatigue commençant à se faire sentir, elle ne rêvait plus que d’une bonne nuit de sommeil… et de ces deux semaines de vacances qui les attendaient à leur retour sur Terre.

Indifférente aux grognements agacés de son supérieur et à ceux, un peu plus éloignés, de Daniel, Sam ouvrit l’une des poches avant de son sac à dos et en ressortit une enveloppe légèrement cornée. Elle n’avait pas besoin de lire la lettre pour savoir ce qu’elle contenait. Cela faisait déjà deux semaines qu’elle l’avait reçue mais n’y avait toujours pas répondue.

Elle tritura la pauvre enveloppe, l’esprit ailleurs, et ne revint à elle que lorsque Jackson rejoignit enfin le groupe.

Jack ne daigna pas répondre de suite et servit Teal’c et Sam avant d’en faire de même pour lui.

Et tandis que le Colonel entamait son repas avec appétit, ses trois coéquipiers goûtaient précautionneusement l’étrange mixture.
Sam haussa les sourcils.
C’était bon ! Pas très ragoûtant, certes, mais bon !
Lorsqu’elle releva la tête, son regard croisa aussitôt celui de Jack. Celui-ci mâchait tranquillement, une fausse lueur agacée dans les yeux.

Quant à Daniel, il ne fit aucun commentaire et mangea son repas en silence, priant pour que sa tente tienne toute la nuit. Alors qu’il cherchait désespérément un sujet de conversation et éviter ainsi les moqueries éventuelles de Jack, il fut soulagé de voir celui-ci demander sur le ton du badinage.

Sam leva aussitôt les yeux vers lui mais il resta le nez plongé dans son assiette, la vidant avec application.

Sam sourit tristement devant la note d’envie qu’elle perçut dans la voix de son ami. Compte tenu de la tournure dramatique qu’avait pris chacune de leurs relations, il était évident que passer tant de temps avec une seule et même personne leur semblait idyllique.

Décidément, rien ne lui échappait, songea la jeune femme, amusée.

Sam reposa à son tour son assiette et étira ses longues jambes courbaturées.

Le regard noir qu’elle lui lança en retour le fit sourire malgré lui.

Sam redressa vivement la tête, surprise.

Le cœur battant plus vite d’excitation, la jeune femme se tourna vers son supérieur, la mine interrogatrice. Celui-ci prit le temps de boire tranquillement quelques gorgées de café avant de répondre.

Sam rencontra son regard brillant et sentit brusquement son pouls s’accélérer. Les joues soudain plus roses, elle se tourna finalement vers le jaffa et demanda :

Un immense sourire vint éclairer le visage de la jeune femme, le cœur soudain plus léger. Ce genre de soirée avait toujours été pour elle un véritable calvaire et savoir ses amis avec elle, et Jack en particulier, transformait cette épreuve en… Elle ignorait en quoi, mais une chose était sûre, ça n'aurait rien de commun avec les soirées qu'elle avait connues.

Comme un seul homme, ils se levèrent et débarrassèrent les restes de leur repas.

La jeune femme se contenta d’acquiescer.

Elle releva aussitôt la tête, surprise par son ton autoritaire et le dévisagea un court instant. Elle finit par sourire devant son air amusé.

Il haussa les épaules en la voyant faire un signe de la main puis son regard se posa sur le jaffa.

 

La nuit se passa sans encombre et le lendemain tous reprirent le chemin du retour en pleine forme… enfin presque tous. Arrivés sur Terre, après le débriefing et la visite à l'infirmerie, ils quittèrent la base, bien décidés à profiter des vacances qui s'offraient à eux. 

 

Une semaine s'était écoulée et le jour de l'anniversaire approchait. Ils avaient convenu de se retrouver chez Sam puis de se rendre à l'aéroport tous ensemble. Leur avion pour San Diego décollait dans trois heures. Daniel et Teal'c venaient d'arriver en taxi.
Ils s'engagèrent dans l'allée et sonnèrent à la porte qui s'ouvrit sur la haute silhouette du colonel O'Neill.

Imperturbable devant le sous-entendu évident de Daniel, Jack croisa tranquillement les bras.  

Un léger tressaillement agacé secoua les sourcils de Jack et Teal’c se retint de poser une main sur l’épaule de l’archéologue téméraire pour le mettre en garde. Les harcèlements intempestifs du jeune homme étaient légendaires… et les colères d’O’Neill également…

Sam sortit à cet instant du salon et sourit devant l’exaspération évidente de son supérieur.

L’archéologue passa devant lui, l’air hautain.

Jack s'apprêtait déjà à rétorquer lorsque Sam reprit la parole.

Daniel aurait bien continué ce petit jeu mais il se contenta de sourire devant le regard réprobateur que lui lança la jeune femme. Après tout, il aurait tout le temps de taquiner Jack pendant le voyage si l'envie lui reprenait.

Le trajet jusqu'à l'aéroport se fit presque dans le calme, Sam conduisait, Teal'c restait silencieux comme à son habitude mais ne pouvait s'empêcher de sourire en songeant que le jeune archéologue risquait de ne pas finir le voyage en vie s'il continuait à taquiner Jack sur sa mauvaise humeur matinale. Il admirait aussi le self control dont faisait preuve le colonel, à moins que la réserve qu'il mettait dans ses réponses ne fût due qu'aux fréquents coups d'œil que lui adressait la jeune femme dans le rétroviseur. Le jaffa finit par conclure que cette petite excursion californienne promettait d'être intéressante compte tenue de l'humeur badine de Jackson.

Le voyage jusqu’à San Diego se transforma en une joute verbale qui fit se retourner plus d’une fois les passagers assis devant eux. Ils ne semblaient pas perdre une miette de ces échanges houleux et, à plusieurs reprises, Sam les vit réprimer leur surprise et amusement devant certaines répliques plus qu’épicées. 

Cela allait du :
« Moi quand je lis un livre, je n'ai pas besoin de le dépoussiérer pendant 2 heures! »
« Ah bon,  vous lisez autre chose que des magazines de pêche, vous? »

A…
« Désolé, mais pour moi la culture ne se résume pas à connaître par cœur les répliques des Simpson »

En passant par des :
« Fichez moi la paix, petit scarabée ! »
« Vous n'êtes qu'un vieux grincheux ! »

« Je sais monter une tente, moi! »
« Et moi, je n'ai pas besoin d'aide pour remplir les grilles des mots croisés ! »

Et des :
« Vous n'êtes qu'un mateur de fossiles »
« On dit  « amateur »,  un « mateur » c'est vous quand vous dévisagez une femme ! » 
« C'est bien ce que je dis! Chacun son truc! Moi les femmes, vous les vieilles pierres! » 

Le voyage parut à Sam plus court que jamais. L’espace d’un bref instant, elle s’imagina seule, assise dans cet avion à déprimer sur l’épreuve du dîner d’anniversaire et son cœur se réchauffa en croisant le regard amusé de Teal’c. Elle détestait le sentimentalisme débordant mais, à cet instant précis, jamais elle ne les avait autant aimés.

Enfin, l’avion atterrit et les passagers purent descendre. De fréquents coups d’œil se posèrent sur les deux troubles fêtes qui avaient animé les rangées 20 à 22 mais, indifférents, ceux-ci poursuivirent leur petite prise de bec sans interruption jusqu’au taxi.

N’ayant pas eu de nouvelles de son frère depuis le coup de téléphone destiné à le prévenir de leur arrivée massive, Sam s’était chargée elle-même de retenir des chambres dans l’hôtel le plus proche de la fête. Une fois sur place, ils se séparèrent et, enfin seule, la jeune femme ouvrit vivement sa valise et en retira la housse qui protégeait sa robe de soirée. Le tissu souple et fin du vêtement n’avait apparemment pas souffert du voyage et Sam le déposa précautionneusement sur le lit avant de rejoindre la salle de bain.

Lorsqu’elle en ressortit une petite demi-heure plus tard, des voix provenant du couloir lui apprirent que ses coéquipiers étaient déjà fin prêt. Elle revêtit avec hâte sa robe, mit ses chaussures assorties et s’observa d’un œil critique dans le miroir.

Ses quelques jours de congés et un maquillage approprié avaient eu raison des cernes et de son teint "sokarien", pour reprendre l'expression du Colonel. La robe épousait  délicatement ses formes  et le décolleté mettait en valeur sa poitrine… juste ce qu'il fallait. Elle jeta un dernier coup d’oeil satisfait à l'image de la jeune femme blonde qui se reflétait dans le miroir et quitta sa chambre pour rejoindre ses co-équipiers. Elle accueillit avec soulagement les compliments sincères de ses amis et le regard appréciateur d’un Colonel silencieux.

Le court chemin jusqu'à la réception fut à l'image de leur trajet en avion : animé. Seule l'impassibilité de Teal'c rappelait à la jeune femme qu'elle n'était pas accompagnée par deux adolescents turbulents mais d'un colonel de l'armée de l'air et d'un archéologue!

Lorsqu’ils arrivèrent enfin dans la salle « Pétunia », de nombreux couples s’y trouvaient déjà et leurs voix chaleureuses s’élevaient par-dessus le rythme  entraînant d’une musique aux accents de salsa.
Sam aperçut rapidement son frère qui, l’ayant vue à son tour, se frayait vivement un passage parmi les premiers invités.

     -      Sam !! s’exclama-t-il avec enthousiasme. Tu es absolument…

La jeune femme souriait déjà au « superbe ! » qu’il s’apprêtait à lui lancer mais ce fut un tout autre mot qui franchit le barrage de ses lèvres :

Le regard de son frère venait en effet de se poser sur les trois hommes qui l’entouraient. Blêmissant quelque peu, Sam attendit que Mark ne s’arrête enfin devant elle pour demander :

La colère se lut brusquement sur le visage de l’homme.

Il se contenta de lui adresser un regard exaspéré puis reprit sa tirade.

Mark s’interrompit, faisant dans sa tête la liste de tout ce qu’il pourrait faire subir à son fils, tout en sachant pertinemment que cela n'aurait qu'un effet à court terme puis il leva les yeux vers la haute silhouette de l’homme à la droite de sa sœur.

Lorsqu’elle comprit la direction qu’avaient prise les pensées de son frère, Sam s’empressa de le détromper.

A ces mots, le jour se fit dans l’esprit de Mark qui regarda les trois hommes tour à tour, un éblouissant sourire sur les lèvres.

Mark observa avec intérêt le dernier convive tout en répétant :

Un sourire amusé vint détendre le visage de Mark.   

Mais Teal’c se contenta de le regarder, le sourcil frémissant. Passablement gêné par son silence, Mark se tourna vers Sam qui lui expliqua, confuse :

Et comme Teal’c tournait vers eux un regard interrogateur, le Colonel se pencha vers lui.

Après un raclement de gorge destiné à chasser cette petite scène embarrassante de son esprit, Mark finit par se tourner vers la salle.

Les joues soudain écarlates, Sam lança un regard noir à son frère mais il n’y prêta pas la moindre attention.

D’un geste de la main, il leur indiqua une table vers laquelle ils se dirigèrent sans attendre. Sam évita soigneusement le regard amusé de ses coéquipiers et suivit à contre cœur son frère. Quelques secondes plus tard, tous s’arrêtèrent près d’un homme de taille moyenne qui tentait apparemment de trouver son nom sur les petits cartons disposés près des assiettes.

Sam observa avec une certaine appréhension le dénommé Pete. Son frère ayant toujours eu un goût désastreux en matière d'hommes, elle s'attendait au pire…  Mais elle reconnut que c'était mieux que d'habitude : pas de crâne dégarni en vue, ni de grosses lunettes à écailles. Juste un homme normal, peut-être un peu "gras" mais normal. Ses yeux écarquillés, d'un marron quelconque, sans aucune étincelle ni lueur particulière, son visage de poupon  et son sourire béat  lui conféraient un air simplet mais on ne pouvait pas dire qu'il était laid … comparé aux autres hommes que son frère lui avait présentés. Elle dut même admettre que, si elle n’avait pas eu à ses côtés le Colonel, Daniel et Teal’c à titre de comparaison, elle aurait pu se convaincre elle-même de voir  en lui un homme intéressant.

Le jeune homme massif lui faisait donc face et restait étrangement immobile, hypnotisé par le regard limpide de Sam. Il eut juste le temps de fermer la bouche pour stopper le "waouh" qui menaçait de s'échapper. L'homme situé juste derrière la jeune femme avait une mine indéchiffrable mais Pete aurait parié un mois de salaire qu'il n'aurait pas apprécié ce commentaire.

C’était de pire en pire ! Se voir ainsi présentée comme un objet à consommer la mettait terriblement mal à l’aise… Surtout avec le Colonel O’Neill derrière elle, dont elle sentait parfaitement le regard peser sur sa nuque.

Il s'interrompit abruptement, se demandant soudain pourquoi son ami le fixait avec de gros yeux.

"Et voila ma première bourde de la soirée!" pensa aussitôt Pete en voyant le sourire amusé de l'homme qui était toujours derrière la jeune femme.

Ils se dirigèrent vers la table qui leur était réservée et Pete, soucieux de faire bonne impression, se précipita vers Sam pour lui avancer sa chaise mais il ne fut pas assez prompt. Le collègue de la jeune femme, un sourire charmeur sur les lèvres, l'avait devancé et, tout en posant négligemment sa main dans le dos de Sam, il reculait la chaise pour qu'elle prenne place. Elle lui sourit en retour et il s'installa à ses côtés, laissant un Pete droit comme un I au milieu de la pièce, l'air désabusé. Il jeta un œil à la table et repéra une place encore vacante en face de la jeune femme. Il fit le tour et, bousculant au passage un jeune homme aux yeux bleus cerclés de fines lunettes, il s'assit, sans même prendre la peine de s'excuser.

Ce dernier, trop absorbé par la vision de Sam, ne semblait pas comprendre qu'on parlait de lui.

Il ravala cependant son sourire devant le regard noir que Sam lui lança.

Mark scrutait la salle à la recherche de deux places libres lorsqu'il finit par trouver.

Daniel suivit du regard la table que lui indiquait Mark et son sang ne fit qu'un tour. L'agacement commençait à le gagner et le fou rire des deux militaires n'y était pas étranger.

Bien que profondément vexé, Daniel préféra éviter de répondre et s'éloigna vers sa place, accompagné d’un jaffa à l’air plus que perplexe. 
« Curieuse coutume » songea ce dernier en observant la table des enfants.

Quelques minutes plus tard, Susan, l’épouse de Mark ainsi que leurs deux enfants vinrent les saluer puis chacun rejoignit sa place.
A la table des célibataires, les discussions allaient bon train, chacun tentant de faire connaissance avec ses voisins. Et les deux militaires ne faisaient pas exception à la règle.
L’apéritif venait à peine d’être servi lorsque la dernière chaise vacante fut enfin prise.

Elle portait une robe qui épousait à la perfection son corps fin et musclé. Ses cheveux relevés en chignon dévoilaient  ses épaules et mettait en valeur son visage aux traits harmonieux. Tous les regards convergeaient vers elle mais elle ne semblait guère s'en soucier. La seule chose qui paraissait avoir un quelconque intérêt à ses yeux était  le militaire qui lui faisait face.

Elle fit une courte pose et appuya ses dires par un long regard sur le militaire. Nul n'aurait pu croire qu'elle mentait à cet instant.

Depuis son arrivée, elle n’avait pour ainsi dire pas détaché ses magnifiques yeux verts de Jack et lorsqu’elle eut fini de rajuster les plis de sa robe, elle posa ses deux mains jointes sur la table et demanda :

Sam aurait bien aimé demander à la jeune femme en quoi le fait d’être militaire pouvait être excitant mais la réponse n’aurait certainement pas été à son goût, aussi se retint-elle.

La chaleur qui émanait de son regard aurait chamboulé n'importe quel homme, mais Jack semblait hermétique.

Et il l’était, sans aucun doute, songea Sam, trouvant pour une fois réconfortante la confidentialité de leur métier. Si jamais cette femme avait pris connaissance des nombreux exploits du Colonel, elle se serait littéralement jetée sur lui…

Agacé par l’intérêt évident que portait les deux jeunes femmes au militaire, Pete tenta de jouer la carte de… l’esprit.

Sam se tourna vers Jack et retint difficilement le rire qui menaçait. Si pour les invités, Jack était resté impassible,  elle avait perçu la pointe d'agacement qui avait brillé dans ses yeux et la brève contraction de sa mâchoire. 
Lorsqu'elle croisa son regard, elle sut que son rire n'avait pas été aussi discret qu'elle l'aurait souhaité.

Quelque peu surpris par cette « attaque », Jack se tourna vers Carter puis croisa le regard satisfait de Pete. Celui-ci s'était redressé, un sourire victorieux sur les lèvres, apparemment  ravi que Sam aille dans son sens.

Jack jeta un œil hésitant vers Sam mais celle-ci lui lança un regard narquois. Il en comprit parfaitement la raison. Depuis sept ans qu’ils se connaissaient, elle n’avait jamais vu Jack O’Neill sur une piste de danse.

Quelque peu déstabilisée, Sam reprit cependant rapidement ses esprits.

Celle-ci ignora le regard que lui adressa Sam et suivit le Colonel vers la piste de danse.  Elle venait de marquer un point face à celle qu'elle considérait comme sa seule rivale potentielle et elle se félicita intérieurement d'avoir su profiter du différent qui semblait opposer les militaires.

Sam les regarda s’éloigner non sans agacement. Elle tenta de reporter son attention sur l’homme toujours assis en face d’elle mais ses yeux semblaient avoir leur propre autonomie et se tournaient sans cesse vers la piste de danse. La rouquine ne perdait pas une occasion de se coller à Jack et celui-ci prenait un malin plaisir à… la laisser faire.

Cherchant à faire taire l’étincelle de jalousie qui risquait de lui gâcher inutilement cette soirée, la jeune femme sursauta violemment lorsqu’une main se posa sur son épaule et qu’une voix siffla à son oreille :  

Elle se tourna vers son interlocuteur et tenta de sourire, sans grand résultat.

Elle tressaillit à peine en songeant que le comportement possessif du jeune policier risquait fort de gâcher sa soirée. Puis, jetant un œil sur la piste de danse, elle eut la satisfaction de voir le Colonel tendre le cou par-dessus les autres couples dansant afin de vérifier qu’il n’était pas pris d’hallucinations. Il venait bel et bien de se faire piquer sa place à côté de Carter.
 
Sam reporta donc son attention sur Pete et lui sourit avec bienveillance. Elle n’écouta son bavardage que d’une oreille, acquiesçant de temps à autre, l’encourageant à parler de lui afin de ne pas avoir à lui répondre par de longues tirades. Et lorsque, enfin, elle découvrit du coin de l’œil le Colonel et Cassi se diriger vers leur table, elle reporta toute son attention sur Pete et consentit même à rire à l’une de ses plaisanteries.

Une lueur espiègle apparut dans le regard de Sam et elle levait vers Jack un visage amusé. Debout, à côté de Pete, l’officier attendait que celui-ci se lève de sa chaise afin de reprendre sa place, la jolie rousse oubliée, mais il haussa les sourcils devant l’œillade moqueuse de son second. 

Ainsi donc, elle voulait jouer à ce petit jeu-là… songea Jack. Son regard brun glissa d’elle au visage poupin du policier et il finit par sourire, amusé.
Après tout, si une personne ici risquait la jalousie, ce n’était pas lui. Sans prétention particulière, il ne risquait pas grand-chose de ce petit homme grassouillet.
Glissant donc un bras dans le dos de la pulpeuse Cassi, il fit un large geste vers les places laissées vacantes de l’autre côté de la table et s’y installa avec sa nouvelle cavalière.

Quelque peu outré, le jeune homme s'apprêtait à rétorquer mais Sam le prit de vitesse :

A ce contact plus que déplacé et surtout inattendu, Jack sursauta violemment, faisant trembler la table et s’entrechoquer les verres. Sam fronça aussitôt les sourcils, parfaitement consciente de ce qui se jouait sous la nappe.

Jack lança un regard frigorifique à Pete puis reporta son attention sur sa voisine. Imperturbable, celle-ci esquissait le dessin anguleux de son genou d’une caresse lente et sensuelle, et commençait à remonter sans gêne vers l’intérieur de sa cuisse. Mal à l’aise, Jack s’empressa de poser sa large main sur celle de Cassi et l’écarta, un sourire poli sur les lèvres. Puis, faisant abstraction de la moue boudeuse de la jolie rousse, il se tourna vers Sam, indiquant Pete de la tête.

Sa voix, aussi sérieuse fut-elle, ne put cacher l’ironie de son regard et il eut le plaisir de voir  Carter esquisser un sourire.

Jack tressaillit à peine et jeta un coup d’œil vers la jeune femme, surprise elle aussi par l’assurance soudaine de Pete.

Mais le clin d’œil qu’il reçut vint aussitôt le rassurer.

Un blanc se fit et tous se tournèrent vers la jeune femme qui, imperturbable, buvait tranquillement quelques gorgées de vin. Elle venait, l’air de rien, de désamorcer une situation qui aurait pu rapidement tourner au pugilat…

Jack se tourna vers le nouvel arrivant non sans un léger soulagement.

Sam et Jack ne purent retenir un sourire amusé et le militaire acquiesça, la mine faussement compréhensive.  

D’un regard, Daniel balaya la table étrangement silencieuse. Le visage de l’ami de Mark était curieusement fermé et la jolie rousse assise à côté de Jack arborait une mine boudeuse.

Daniel se tourna vers Teal'c toujours en grande discussion avec le fils de Mark et accepta la proposition de Sam non sans soulagement. Il alla récupérer sa chaise, revint rapidement à la table de Jack et s'installa sans plus attendre à la gauche de Sam.
Et à la droite de Pete.

Mais un gloussement lui parvint en face de lui et il croisa le regard vert de la jolie rousse.

Le sourire amusé qu’il lança au militaire lui valut un petit toast:

Sam eut du mal à réprimer un sourire et fut contrainte de baisser la tête afin de se cacher.

Shanahan avait de sérieuses difficultés à comprendre comment un homme aussi acerbe pouvait avoir des amis aussi fidèles. Et ce fut non sans agacement qu’il vit le regard de Sam s’adoucir lorsqu’elle le posa sur l’homme en question.

Un serveur arriva pour débarrasser les assiettes, mettant ainsi un terme à leur échange d'amabilités. La conversation reprit sur des banalités d'usage sous la direction de Daniel, préférant aborder des sujets simples afin d’éviter certaines tensions. Puis, lorsque le plat principal fut servi, le jeune homme fut contraint de se lever et de rejoindre sa place aux côtés d’un Teal’c et d’un Billy en plein effervescence.

Daniel parti, la conversation retomba à plat et seul le bruit des couverts vint rompre le silence installé à leur table. Mal à l’aise, Pete remuait nerveusement sur son siège, cherchant un sujet de discussion susceptible de plaire à Sam.

Les joues du policier se colorèrent violemment lorsqu’il comprit l’allusion faite à la cause éventuelle de ses gigotements. Il ouvrait déjà la bouche pour répliquer, humilié par le rire étouffé des deux jeunes femmes, lorsque l’un des amis de Mark se leva et indiqua de la main la piste de danse.

Une douzaine de chaises avaient été installées pour former un cercle parfait et Jack leva les yeux au ciel.

Le nez dans son assiette, Jack ne releva les yeux que lorsque le rire de Sam lui parvint par dessus les encouragements de la lâche majorité encore assise. Il suivit du regard celui de la jeune femme et découvrit Daniel au centre de la piste en grande conversation avec l’ami de Mark. Celui-ci releva brusquement la tête et s’exclama :

Sentant venir les ennuis, Jack se tassa sur sa chaise mais sa haute silhouette ne lui permettait guère de passer inaperçu.

Cette traîtrise valut au policier un regard noir mais l’officier ne se leva pas pour autant.

La ruse était si grossière que Jack croisa les bras sur son torse, la mine blasée.

Daniel dut sentir qu’il n’en viendrait pas à bout car il soupira, déçu.  

Jack se tourna vers la jeune femme, partagé entre l’agacement et l’inquiétude. S’il y avait bien une personne capable de l’attirer sur cette fichue piste… c’était elle. 

Cette fois-ci, ce fut sa fierté qui en prit un coup !
« Plus assez rapide » !
Des « Oooooooh ! » amusés, accompagnés du rire porcin de Pete, ponctuaient chaque attaque de Sam et Jack finit par se lever lentement sous les applaudissements des convives.

Ainsi mise au défi, la jeune femme sourit à son tour et se redressa. Jack prit le temps de retirer sa veste et de desserrer la cravate qu’il avait finalement mise pour la soirée et Sam ôta ses chaussures à talons.
La guerre était ouverte.
 

Faute de participants, Pete ne mit pas longtemps à se joindre à eux. Cassi, en revanche, dédaigna l’invitation muette de sa rivale et se contenta de poser son regard plein de convoitise sur le Colonel O’Neill. 

Jackson jeta un bref coup d’œil sur le Jaffa, debout non loin de la piste de danse, et l’idée de se battre de quelque façon que ce soit contre lui lui sembla brusquement saugrenue.  

Deux autres personnes furent contraintes à rejoindre le jeu et, une fois au complet, tous se mirent en place autour des chaises vacantes. Jack s’était sciemment placé à côté de Daniel et lorsque la musique débuta, il lui emboîta aussitôt le pas. Le jeune homme sentait peser le regard vengeur de son ami dans son dos et regretta soudain amèrement d’avoir voulu l’asticoter. Il n’avait pas pris en compte le fait qu’un corps à corps était nécessaire pour gagner ce jeu et il allait certainement en payer le prix.

Lorsque la musique se tue, Jack dédaigna la chaise placée juste à côté de lui et se précipita sur celle convoitée par Daniel. Le bras tendu, il agrippa le poignet de son ami, colla savamment son pied devant le sien et tira le jeune homme avant que celui-ci n’ait eu le temps de poser ses fesses sur le siège. Malgré la résistance de l’archéologue, le croche-pied du colonel le propulsa le nez en avant, laissant à  Jack l'opportunité de se glisser derrière lui et de s'asseoir  tranquillement sur la chaise libre.

Des cris et des rires fusèrent aussitôt mais, allongé par terre, Daniel se contenta de remettre ses lunettes en place puis se redressa le plus dignement possible. Levant les yeux vers Jack, le jeune homme croisa son regard mi-amusé, mi-arrogant mais Daniel haussa simplement des épaules, fataliste. Après tout, ce qui venait de se passer n’était rien moins que les conséquences logiques de sa sotte idée.

Après ce coup d’éclat, les adversaires potentiels de Jack semblèrent tous pris de malchance. Certains se foulaient « par inadvertance » la cheville avant d’attendre la chaise promise. D’autres étaient soudainement atteints de cécité et passaient à côté du siège convoité par le Colonel sans le voir. L’un des participants alla même jusqu’à avancer la chaise, incitant d’un sourire Jack à s’y asseoir… 
En fait, personne n’avait très envie de se retrouver les quatre fers en l’air devant la soixantaine de convives.

De son côté, Sam jouait davantage sur sa rapidité et jusqu’ici, elle était, elle aussi, victorieuse. Elle avait parfaitement vu le manège du Colonel qui s’escrimait à rester loin d’elle afin de n’avoir à affronter la jeune femme que lors du dernier tour.
Pete aussi tentait de rester éloigner mais sans grand succès. Non content de se maintenir à distance de Carter, Jack rabattait le policier vers elle comme un chien rabattant le gibier lors d’une partie de chasse.
Et inévitablement, la confrontation eut lieu. Jack eut juste le temps de lancer à Shanahan, tandis que celui-ci hésitait encore sur la conduite à adopter.

Le regard fier que lança la jeune femme au policier prouva la véracité de cette affirmation, aussi Pete se lança-t-il dans la bataille avec ardeur. Une si grande ardeur d’ailleurs que lorsque Sam se sentit tirée en arrière par la jupe souple de sa robe, elle lui lança une œillade meurtrière.
Il allait finir par la déchirer ! 
Déséquilibrée par cet assaut inattendu, elle eut le réflexe de prendre appui au sol et envoya Pete à terre d’un habile balayage de la jambe. Des rires et autres encouragements résonnèrent à ses oreilles tandis qu’elle se relevait prestement pour s’asseoir finalement sur la dernière chaise libre, le tout, sous les applaudissements.

Shanahan prit bien soin d’éviter le regard de l’officier et rejoignit sa place en claudiquant, faisant mine de trouver hilarante sa petite cascade. Sam, quant à elle,  eut la décence de ne pas rire comme le reste de l’assemblée.
Le jeu reprit lorsque le calme revint et trois tours plus tard, les deux militaires se retrouvèrent enfin seuls sur la piste de danse.

La jeune femme inclina la tête, agacée.

Le sourire de Jack s’accentua encore et il se pencha vers elle, ancrant son regard au sien.
Les joues de Sam se colorèrent aussitôt.

La jeune femme dut réfréner un frisson de plaisir lorsque le souffle chaud de son supérieur caressa ses lèvres. Cherchant vainement à ralentir les battements de son cœur, Sam se recula légèrement, notant au passage que le regard de Jack s’était fait plus rieur.
Il se moquait d’elle !
Recouvrant ses esprits, elle redressa vivement la tête.

Cette fois-ci, O’Neill se contenta de sourire en reprenant sa place à bonne distance.
L’ami de Mark se chargea de mettre l’ambiance avant le dernier coup d’envoi.
Lorsque la musique commença, tous deux se mirent à tourner en rythme autour de l’unique chaise, le regard rivé l’un à l’autre, cherchant à intimider son adversaire par une assurance feinte.  Parfois une main venait se poser sur le dossier de la chaise, rendant l’attention de l’autre plus grande encore.
Puis la musique se fit plus cadencée.

Il haussa un bref instant les sourcils puis retrouva son regard rieur.

A peine avait-il fini sa phrase qu’il posait sa large main sur le dossier de la chaise, là où se trouvait encore celle de la jeune femme. Leurs doigts se frôlèrent un bref instant et le déhanchement de Sam se fit curieusement plus… irrégulier. Il réitéra ce geste à plusieurs reprises et la jeune femme finit par lui envoyer un regard assassin avant d’entrer elle-même dans le jeu. Une minute s’écoula sans que la musique n’ait cessé et leurs têtes commençaient sérieusement à leur tourner. Ils entendaient les voix enthousiastes des convives, pariant sur qui l’emporterait et le DJ, conscient du jeu auquel les deux militaires se prêtaient, laissait durer le suspens.   
Lorsque la musique se tue enfin, Sam et Jack se trouvaient exactement de chaque côté de la chaise.
D'un même regard expert, ils évaluèrent rapidement la situation et Sam ne put s'empêcher de lui lancer un sourire triomphant, certaine de sa victoire imminente. Mais Jack fut le plus prompt à agir et tout se déroula rapidement.  Il devança la jeune femme  en tirant la chaise en arrière d'un geste vif,  puis il s'intercala dans l'espace ainsi créé.  Il s'appropria la chaise  et réceptionna Sam sur ses genoux, tandis qu'elle s'asseyait  vivement. Surprise par ce contact inattendu, elle se retourna aussitôt et se retrouva nez à nez avec un colonel goguenard.

Mais les bras du colonel  se resserrèrent autour de sa taille. Le dos de la jeune femme vint alors s’affaler contre le torse de Jack et une légère coloration envahit son visage. La chaleur qui se dégageait de lui était… impressionnante.

Mais les bras du Colonel la tenaient fermement contre lui.

Consciente des regards amusés sur sa personne, la jeune femme se laissa finalement convaincre. Après tout, ce face à face final avec le colonel lui avait bien plu… et puis, elle n'avait pas tout perdu, pensa-t-elle en sentant les mains de Jack effleurer son ventre.

La photo faite, ils regagnèrent leur table où les attendaient le policier et la jeune femme rousse.  Sam était à peine assise qu'une voix moqueuse retentissait.

Elle se figea aussitôt, agacée de le voir encore fanfaronner. S'apprêtant à lui répondre vertement, elle dut ravaler sa réplique cinglante lorsque Cassi lança, un sourire charmeur sur les lèvres.

Jack se cala confortablement sur son siège, cherchant par ce geste plein d’assurance à cacher une certaine inquiétude.
Les représailles étaient lancées.  

Jack balaya ces propos d’un geste de la main.

Shanahan se redressa aussitôt, écarlate.

Ce fut au tour de Sam de s’affaler sur sa chaise avec assurance, les mains croisées sur la table, un sourire amusé sur les lèvres.

Jack haussa les sourcils, de nouveau inquiet.

Il lança un regard noir à la jeune femme dont le sourire ne fit que s’élargir.

Sam dévisagea tour à tour les deux hommes puis remarquant que les autres convives semblaient eux aussi avides d'entendre la fin de l'histoire, elle enchaîna :

Elle mima de ses mains le geste en question et Pete s’esclaffa sans retenu, rapidement suivi des quelques convives écoutant la conversation. 

Heureusement pour lui, les serveurs venaient d'apporter le dessert, ce qui lui épargna les éventuelles moqueries de ses voisins. La discussion reprit sur un ton plus anodin, bien que souvent égayée par quelques réparties cinglantes. Lorsqu’on arriva au café, nul n’aurait pu dire qui du Colonel ou du Major avait remporté le plus de victoires.

Les joues de la jeune femme se colorèrent aussitôt et elle se saisit de son verre afin de cacher sa gêne.

Elle faillit s’étrangler en avalant une gorgée de vin et croisa le regard pétillant du Colonel.

La jeune femme se tourna vers Shanahan qui tentait d’essuyer son menton luisant à l’aide de sa serviette.

Sam se sentit rougir malgré elle. La tendresse qu’elle avait lue quelques secondes à peine dans ses yeux lui avait ôté toute agressivité.
Elle aimait cela, en fait.
Elle aimait que, d’un simple coup d’œil, il fût capable de reconnaître en elle les signes d’une colère soudaine. Elle aimait le voir grimacer légèrement lorsqu’il réalisait être allé un peu trop loin. Et elle aimait par-dessus tout ce petit instant furtif où, d’un geste, d’un sourire, il se faisait pardonner.

A l’instar de Sam, quelques instants plus tôt, Pete se renfrogna sur sa chaise et Cassi saisit cette opportunité  pour attirer l'attention de Jack.

Il observa Sam lever les yeux au ciel et hésita sur la conduite à adopter. Il n'avait pas particulièrement envie de danser avec la rouquine, mais d'un autre côté, voir son Second irritée par l'attitude entreprenante de Cassi, l'amusait beaucoup…

Jack regarda le visage subitement vexé de Cassi et se sentit mal à l'aise.

O’Neill se tourna vers son second, un sourire reconnaissant sur les lèvres. Le but de ces chamailleries n’était pas de blesser leur entourage.
Pete se tassa de nouveau sur son siège, refroidi par le regard glacial que lui lancèrent les deux militaires. Malgré l’intervention de Sam, Cassi avait parfaitement compris que la jeune femme venait de sauver la mise de son supérieur.

Agacée, Cassi leva les yeux au ciel et lança :

Sans un regard pour Jack, la jeune femme se leva et prit la main que lui tendait un Pete empressé. Les deux militaires les regardèrent se fondre parmi les quelques couples déjà présents sur la piste de danse puis se sourirent.

A peine levés, Daniel et Teal’c les rejoignirent au pas de course, la mine interrogatrice.

Trop fatigué pour lui répondre directement, Daniel se contenta de se tourner vers Sam.

Le trajet jusqu'à l'hôtel fut beaucoup plus calme qu'à l'aller  mais arrivé dans le hall, Daniel sembla se réveiller.

O’Neill soupira bruyamment, peu désireux de cacher son agacement.

Dans un grognement, Jack se figea au beau milieu du couloir et l’archéologue, trottinant derrière lui, manqua de le percuter de plein fouet.

Daniel secoua la tête sans dire un mot. Teal'c se permit un petit sourire et Sam se contenta d'hausser les épaules.

Daniel lâcha aussitôt prise et recula de quelques pas en direction de Teal'c. Le colonel  en profita pour s'engouffrer dans la cabine qui venait d'arriver, il laissa entrer Sam puis appuya vivement sur le bouton "fermeture des portes".  Malheureusement, celles-ci restèrent obstinément ouvertes. Devant le sourire machiavélique qui naissaient sur les lèvres de l'archéologue, Jack appuya de nouveau sur le bouton.
Toujours rien.
Daniel et Teal'c s'avancèrent donc tranquillement, et Sam tenta de dissimuler son amusement en voyant son supérieur taper rageusement sur le panneau de contrôle.

L’ascenseur décéléra avant de stopper son ascension et Jack vit non sans soulagement les portes de l’élévateur s’ouvrirent.

Sur le point de hurler, Jack leva les mains au ciel avant de regarder la jeune femme.

Reconnaissant les prémices d’une dispute longue et épuisante, Sam, bien qu’amusée, préféra abonder dans le sens de son supérieur.

Un peu surpris de se voir congédié aussi fraîchement par son amie, le jeune homme haussa les sourcils avant de soupirer.

Inévitablement, Daniel se retourna, la mine boudeuse.

Sam leva les yeux au ciel. Ces deux-là étaient impossibles ! Ils voulaient toujours avoir le dernier mot !

Le militaire sursauta vivement, jetant un œil incrédule derrière lui.

Jack attendit la suite mais le Jaffa se contenta de l’observer en silence.
O’Neill ne mit alors qu’un instant pour comprendre que le but de son ami n’était rien moins que de le faire râler un peu plus. Peut-être même était-il de mèche avec l’archéologue !

Lorsque les portes s’ouvrirent de nouveau, Jack s’en extirpa en bâillant à s’en décrocher la mâchoire. Les deux militaires se dirigèrent vers leurs chambres respectives, Teal’c sur leurs talons.

Jack ferma les yeux un court instant, cherchant à refouler la colère qu’il sentait monter en lui. Puis, plongeant la main dans les poches de sa veste, il fouilla et en ressortit la clef qu’il s’empressa de donner à Teal’c.

Et sans dire un mot de plus, il pénétra dans sa chambre et claqua la porte à en faire trembler les murs.
Sam, toujours dans le couloir, échangea un sourire complice avec le Jaffa et s’apprêtait à entrer dans la sienne lorsque le bruit caractéristique du téléphone se fit entendre à l’intérieur. Elle tourna vers son ami un regard fataliste.

 

EPILOGUE :

Vingt minutes plus tard, le silence de l’hôtel fut soudain brisé par le bruit de pas feutrés sur la moquette du couloir. De petits coups secs mais légers résonnèrent quelques secondes, vite remplacés par le claquement sourd d’une porte qu’on referme précipitamment.

 

FIN