Auteur : Hito
E-mail : h_hito76@yahoo.fr
Résumé: Une cérémonie embarrassante
et un marché
Genre: Romance S/J, Humour…
Spoilers: début saison 7
Disclaimer : Les personnages et l’univers ne sont pas
à moi mais à la MGM…
NB/ Un gros bisou à gjc597, Hélios et Aurélia
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Jack entendit un frottement léger derrière lui et d’une
geste vif, il se retourna.
- … Ouahou… murmura-t-il avant de le regretter de suite devant la
mine gênée de la jeune femme.
Il grimaça un sourire et parvint, non sans effort, à diriger son
regard ailleurs que sur elle. Mais l’image qu’il avait eu sous les
yeux, l’espace de quelques secondes inoubliables, flottaient encore dans
son esprit. Carter… vêtue d’une longue robe pourpre faite
d’un tissu étrange, à la fois épais et cependant
d’une grande légèreté.
- Mon Colonel… Est-ce vraiment nécessaire ?
- Je sais que ça vous met mal à l’aise, Carter, mais ce
n’est qu’une petite cérémonie qui nous permettra de
conclure cet accord beaucoup plus rapidement.
- Je sais… Mais… maugréa-t-elle, la mine fermée. Je
ne supporte pas qu’on me traite comme ça parce que je suis une
femme.
Jack grimaça, sentant le reproche dans sa voix. A juste titre. Ils se
trouvaient depuis cinq jours dans un monde où les femmes étaient
davantage traitées comme de la marchandise que comme des êtres
à part entière. Si cela n’avait tenu qu’à lui,
il aurait déjà envoyé promener les revendications d’un
tel peuple mais celui-ci possédait des connaissances médicales
que Janet avait estimé indispensables. Le Général lui avait
de suite ordonné de tout faire pour signer un traité entre leurs
deux mondes.
Alors voilà… Carter était à présent en…
robe, prête à subir un rituel quelconque. Daniel leur avait expliqué
en quoi ce dernier consistait et ça n’était pas bien méchant
mais… rien que le principe faisait grincer des dents la jeune femme.
- C’est juste un mauvais moment à passer, Carter, répondit-il
finalement, faisant abstraction du regard noir que lui lançait son second.
- J’aimerai beaucoup vous voir à ma place ! s’exclama-t-elle
avant de rajouter devant le haussement de sourcils significatif de son supérieur
: Mon Colonel…
Sachant parfaitement qu’elle était en droit de se plaindre, Jack
changea de tactique.
- Nous avons fait pire, Major, non ? Il y a eu plus humiliant.
- Sauf que là, je vais être seule !
A l’indignation de sa voix, O’Neill se permit un sourire mais il leva aussitôt les mains, face
au regard encore plus sombre de la jeune femme.
- Je ne me moque pas !…
Se frottant la nuque d’un geste embarrassé, il finit par redresser
la tête.
- Ecoutez. On va faire un marché ! Vous faites ça et vous aurez
le droit de nous emmenez, Daniel, Teal’c et moi où vous voudrez…
La jeune femme plissa aussitôt les yeux.
- Où je voudrais ? demanda-t-elle alors tandis que germait déjà
en elle une idée saugrenue. Même dans un endroit où d’ordinaire
vous ne mettriez jamais les pieds ?
Sentant venir le danger, Jack finit cependant par acquiescer. Elle méritait
bien ça, après tout.
- Très bien ! Mais je ne suis pas d’accord pour Daniel et Teal’c.
Après tout, moi, je ne serai entourée d’aucun soutien !
- Carter… gémit-il aussitôt. Est-ce que vous avez conscience
que je vous fais une fleur, là ? Je pourrais très bien vous l’ordonner
et ne plus en reparler !
A ces mots, le visage de Sam se fendit d’un gigantesque sourire mais elle
garda le silence.
- Vous… commença à grogner O’Neill, le doigt levé.
Vous êtes infernale !
Le sourire s’accentua encore et Jack finit par secouer la tête.
- Très bien !… capitula-t-il lamentablement. Alors ? Où
comptez-vous m’emmener ?
- J’ai entendu dire qu’il y avait un spectacle fabuleux en ce moment
au « Colorado Springs Theatre » !
Il se figea aussitôt, les yeux exorbités.
- Non… souffla-t-il tandis que la jeune femme continuait désespérément
de sourire, le regard brillant. Pitié, Carter !
- Ah non ! Ca mérite bien ce que je m’apprête à faire
!
- Vous plaisantez ! C’est moi le plus à plaindre ! Vous n’allez
pas me faire ça !
Sam ne put retenir plus longtemps un éclat de rire et Jack s’efforça
de grader sa mine courroucée. Au moins, il était parvenu à
lui faire oublier cette fichue cérémonie. Cela dit, il était
dans de beaux draps, maintenant !
- De tout façon, les hommes sont interdits dans ce genre de trucs ! s’exclama-t-il
soudain, une lueur d’espoir dans les yeux.
La jeune femme secoua la tête, amusée par ses efforts pour se défiler.
- Ne vous inquiétez pas, Mon Colonel. Ils font des exceptions. Il suffit
de mettre le prix.
- Je vous trouve bien au courant, dites-moi ! réagit-il brusquement méfiant.
- J’y suis déjà allée pour l’enterrement de
vie de jeune fille d’une amie… Alors, Monsieur ? Je vous rappelle
que vous avez promis !
Jack finit par soupirer. L’image de Carter à côté
de lui en train d’hurler tout en agitant un billet devant un type à
moitié nu s’imposa à son esprit et il déglutit péniblement.
C’était bien la dernière fois qu’il se ferait avoir
! La prochaine fois, elle se débrouillerait toute seule !
- Vous avez gagné…
- Bien !
La tête haute, un sourire satisfait sur les lèvres, elle finit
par passer devant lui et Jack eut toutes les peines du monde à ne pas
lorgner sans vergogne sur le dos nu de la jeune femme. Cette robe était
en fait une véritable arme de torture… Ce peuple était-il
vraiment pacifique ?
Une fois sortie de la maison où elle s’était changée,
Sam se dirigea vers le maître de cérémonie, Olar, sans un
regard pour les hommes attroupés dans la cour, ni même pour ses
amis. Tous les habitants mâles la suivirent en silence tandis qu’ils avançaient vers le lac aux abords du village. Une fois sur place, ils restèrent sur la berge et se déployèrent
afin d’avoir une vue imprenable. SG1 fit comme les autres et attendit.
Après quelques chants et litanies, Olar tendit la main vers la jeune
femme et tous deux entrèrent dans l’eau. Au tressaillement de Carter,
Jack fronça les sourcils et se pencha afin d’avoir un aperçu
de la température de l’eau. Elle était gelée ! Il
se redressa finalement, la mâchoire crispée.
Qu’est-ce qu’il ne fallait pas faire !? Janet allait l’entendre,
en rentrant !
Lorsqu’ils eurent de l’eau jusqu’à la taille, ils s’arrêtèrent
et les chants reprirent. Olar portait une tenue épaisse qui devait certainement
le protéger un minimum de la fraîcheur de l’eau. En revanche,
Sam cachait difficilement de légers tremblements.
Quelques secondes plus tard, le silence revint et Olar, d’un geste, incita
la jeune femme à se plonger entièrement dans l’eau. La tête
toujours droite, elle hésita un instant puis finit par prendre sa respiration
et s’immergea totalement avant de ressortir.
- Les salauds… ! souffla brusquement Jack avant de crier plus fort, faisant
sursauter tout le monde. Carter ! Restez dans l’eau !
Il accompagna son ordre d’un mouvement de la main et commença à ôter les attaches de son gilet par balle d’un geste vif.
- Que se passe-t-il ? demanda aussitôt Daniel.
Sans répondre, O’Neill abandonna ses armes par terre et s’élança
dans le lac pour rejoindre au plus vite la jeune femme. Obéissante, elle
gardait seulement sa tête émergée et regardait venir à
elle son supérieur qui, à première vue, semblait de méchante
humeur. Le regard noir, il attrapa le bras de Olar et le repoussa loin
de Sam avant de se placer juste devant elle.
- Mon Colonel… ?
Embarrassé, celui-ci la montra du doigt avant de commencer à déboutonner
sa propre veste de treillis.
- C’est transparent, maugréa-t-il tandis qu’elle se redressait
légèrement afin de jeter un œil à sa tunique.
L’espace de quelques secondes, la pointe plus sombre des seins de la jeune
femme apparue et Jack en eut le souffle coupé. Virant à l’écarlate,
Sam plongea de nouveau dans l’eau jusqu’à la tête et
ferma les yeux de honte. La robe pourpre s’était transformée
au contact de l’eau et avait perdu sa couleur sombre et protectrice.
Lorsqu’elle releva finalement la tête vers le Colonel, celui-ci
se força à reprendre ses esprits et finit d’ôter les
quelques boutons qui restaient, avant d’enlever sa veste pour la lui donner.
- Je vous jure qu’ils vont me le payer, Carter, grogna-t-il, la mâchoire
crispée, tandis qu’elle s’évertuait à s’envelopper
du vêtement tout en étant encore immergée dans l’eau.
- Ça va, Mon Colonel, répondit-elle, un sourire tremblant sur
les lèvres. Nous ne devons pas risquer un incident diplomatique pour
ça…
Alors qu’il tentait d’éviter de la regarder depuis quelques
secondes, il se tourna finalement vers elle, surpris.
- Ils l’ont fait exprès, Carter ! Ils sont tous agglutinés
ici, la bave aux lèvres, à attendre que vous sortiez pour vous…
reluquer – désolé mais je ne trouve pas d’autres mots
- !
- Je sais…
Après avoir passé ses deux bras dans les manches, elle commença
à boutonner la chemise mais ses doigts étaient trop engourdis
par le froid.
- Laissez, intervint Jack avant de repousser doucement ses mains glacées.
Depuis son arrivée, il était resté le plus proche possible
de la jeune femme afin de faire un rempart de son corps et éviter les
oeillades intempestives.
- Vous n’avez pas le droit, intervint cependant Olar. Le rite veut que…
Mais il s’arrêta devant le regard meurtrier d’O’Neill.
- Nous avons accepté de faire votre cérémonie ! Nous y
mettons cependant cette condition et si vous voulez que le traité se
fasse… fermez-la!
Le jeune homme se retint de répondre et se contenta de hocher la tête
en s’éloignant.
Dans un soupir agacé, Jack reporta son attention sur Sam.
Bien que dans l’eau depuis peu de temps, ses mains se mirent à
trembler légèrement, le froid rendant ses gestes de plus en plus
maladroits et lorsqu’il s’attaqua aux boutons situés au niveau
de la poitrine de la jeune femme, ses doigts entrèrent en contact avec
elle, ce qui n’arrangea rien.
- Désolé… murmura-t-il, gardant obstinément les yeux
baissés.
Sam resta silencieuse, trop troublée pour parvenir à prononcer
le moindre son. La tension entre eux était presque palpable. A tour de
rôle, ils se cherchaient du regard, désireux d’apercevoir
l’agitation et l’envie qui peu à peu les attiraient. Ils
étaient si proches que leurs corps semblaient soudés l’un
à l’autre. Leurs souffles tièdes se mélangeaient
dans un silence à peine brisé par le léger clapotis de
l’eau et, malgré leurs yeux baissés, ils avaient tous deux,
plus que jamais, conscience de la proximité de l’autre.
Enfin, malgré la lenteur de l’entreprise, les derniers boutons
furent finalement mis et tous les deux purent se redresser. Lorsque leurs regards
se croisèrent de nouveau, Sam se permit un sourire amusé bien
que troublé.
- Merci… Mon héros, rajouta-t-elle, ponctuant cela d’un clin
d’œil.
Ces mots le détendirent aussitôt et chassa le sentiment de culpabilité
qu’il traînait depuis qu’il avait accepté cette fichue
cérémonie. Elle ne lui en voulait pas. C’était déjà ça. Elle semblait même lui être reconnaissant d’être
intervenu.
Peut-être pourrait-il en profiter !?
- A ce propos, vous voulez toujours m’emmener voir les chippendales ?
Le sourire de la jeune femme s’accentua. Ils étaient toujours si
proches l’un de l’autre que leur discussion revêtait une étrange
intimité.
- Pour me remettre de ce qui vient de m’arriver, j’en ai bien besoin ! Cela dit… continua-t-elle avant de s’arrêter.
Jack lui fit aussitôt signe de poursuivre. Peut-être aurait-il une
petite chance d’échapper à ce calvaire !?
- Si vous voulez jouer les chippendales particulier, je suis preneuse.
Estomaqué, O’Neill resta figé quelques instants, la tête
lui tournant bizarrement.
Qu'était-il censé répondre à ce genre de propos ? Ok, elle plaisantait… Mais…
« Ce n’est pas comme ça qu’on parle à un supérieur,
Major ! »
« Vous n’avez pas honte de me dire ça, Carter ? »
« Faites attention, je pourrais mettre ça dans mon rapport ! »
Bref, il y avait des dizaines de réponses possibles… Alors pourquoi
ce fut celle-ci qui franchit ses lèvres ?
- C’est quand vous voulez !
FIN