Une histoire d’inhibition…


Auteur : Hito
E-mail : h_hito76@yahoo.fr
Résumé: Sam boit une spécialité locale… Point de vue de Jack.
Genre: Romance S/J
Spoilers: début saison 7
Disclaimer : Les personnages et l’univers ne sont pas à moi mais à la MGM…


Attention, cette fic est déconseillée au moins de 15 ans.

 

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O’Neill tenta de cacher un bâillement, en vain. Cela faisait maintenant trois jours qu’ils étaient sur cette planète à ne rien faire… Ok, il était le seul à ne rien faire mais bon… Plus qu’une petite heure et ils seraient enfin rentrés chez eux ! Pour le moment, ils étaient en train de fêter leur départ comme il se doit, autour d’un banquet en leur honneur. Les gens étaient gentils et enthousiastes… primitifs aussi, mais l’accueil était on ne peut plus chaleureux donc il ne devait pas se plaindre. C’était toujours plus agréable que de se fritter avec des Goa’ulds.

Du coin de l’œil, Jack observa Carter tendre son gobelet vers un homme qui lui proposait une spécialité locale. Une fois servie, l’autochtone se tourna vers Daniel pour lui expliquer quelque chose que seul le jeune linguiste pouvait comprendre… A peine l’homme avait-il fini sa phrase que Jackson se tournait vers la jeune femme, catastrophé :

- Ne buvez pas !!! s’écria-t-il, faisant sursauter à l’unisson l’assemblée.

Sam, qui avait déjà englouti le trois quart de son verre, se figea aussitôt, les yeux écarquillés, appréhendant de connaître les raisons d’une telle réaction.
Les sourcils froncés, Jack se tourna vers Daniel.

- Qu’est-ce qui se passe ? Il y a quoi là-dedans ?

Gêné, le jeune homme esquissa une grimace.

- C’est … euh… une spécialité locale…
- Sans rire ? railla O’Neill avant de reprendre plus sérieusement. Pourquoi avez-vous crié ?

Comme il hésitait toujours, Sam posa son verre, la respiration courte.

- Daniel ? demanda-t-elle d’une petite voix.
- … C’est rien de bien dangereux… Juste une boisson qui…
- Qui ? insista Jack, perdant patience. Accouchez, bon sang, qu’on sache si on doit rentrer tout de suite avant que Carter ne se transforme en monstre à deux têtes !?

Il eut aussitôt droit à un regard agacé de Daniel qui retrouva tout son aplomb.

- C’est une boisson destinée aux femmes du village souhaitant...

Il hésita encore un instant puis finit par lâcher d’une petite voix :

- … passer quelques heures avec un homme… euh…

Les trois autres membres de SG1 haussèrent les sourcils en cœur et Teal’c se permit même un :

- Oh.

Virant à l’écarlate, Sam fixa son regard sur Daniel.

- Je ne comprends pas… Quels vont être les… effets ?

Jackson se tourna vers l’homme qui avait servi le breuvage et prononça quelques mots incompréhensibles, puis, tandis que l’autre lui répondait, il baissa la tête, un sourire amusé sur les lèvres. Il tenta cependant de l’effacer de son visage et se tourna vers la jeune femme mais le résultat n’était guère convaincant.

- Alors ? demanda-t-elle, inquiète.
- En fait… Il semblerait que ce breuvage fasse perdre toute inhibition. S’il y a un homme dans l’assemblée qui vous… plait, dans les quelques minutes qui suivent vous devriez… tenter quelque chose.

Alors, d’un même mouvement, Teal’c et Daniel se tournèrent vers Jack, qui haussa de nouveau les sourcils, surpris d’être soudain le centre d’intérêt.

- Quoi ? beugla-t-il de mauvaise foi.

Sam, de son côté, semblait prendre un soin particulier à éviter son regard. D’écarlate, elle venait de passer à livide. Sa peur se transformant en colère, elle se tourna vers l’homme qui lui avait servi le breuvage.

- Pourquoi m’a-t-il offert ça à moi ?

Daniel se racla aussitôt la gorge.

- A première vue… il aurait des vues sur vous… Il espérait certainement que vous le choisiriez.

Outrée, Sam tenta cependant de se reprendre et serra les dents. Inutile de faire un scandale et risquer de mettre en péril la bonne entente instaurée entre leurs deux mondes.

- Nous devrions peut-être rentrer, intervint alors Teal’c de sa voix posée.
- Hélas, les effets sont presque instantanés. Je ne pense pas qu’on en ait le temps, expliqua Daniel en regardant Sam, une grimace désolée sur le visage.

La jeune femme serra les poings d’impuissance.
Jack la regarda essayer de se calmer avec un mélange d’amusement et… de crainte. Il saurait dans quelques minutes s’il lui plaisait encore.

- Préparez vos affaires, déclara-t-il cependant en se levant, désireux de préserver la jeune femme. On s’en va tout de suite.

Tous s’activèrent aussitôt mais Sam restait en retrait, évitant soigneusement tout regard vers lui. Cela faisait à présent trois ans qu’ils évitaient tous sous-entendus, se cantonnant à leurs rôles, ceux qu’on leur avait imposés. Lui le supérieur, et elle la subordonnée. Mais malgré cela, malgré ses efforts incessants pour passer à autre chose, pour l’oublier, elle restait la première et la seule qui comptait vraiment. Elle ne s’en doutait pas. Bien sûr. Et il faisait absolument tout pour qu’elle croit l’inverse. Si bien qu’à présent, plus de regards ambiguës, plus de sourires entendus… Ni de son côté à lui, ni de son côté à elle… Alors, ce qu’elle pouvait ressentir était à présent un véritable mystère. Finalement, ils étaient très doués pour cacher leurs émotions. Trop doués sûrement.

Du coup, il attendait, le cœur cognant à se rompre, jetant de fréquents coups d’œil vers elle, observant son visage à l’affût du moindre changement. Une minute, deux minutes… Cinq… Quinze… Toujours rien. Absolument rien… Désespérément rien.

Lisant dans ses pensées, Jackson intercepta l’homme qui avait servi Carter afin de lui demander combien de temps il fallait attendre, mais il était inutile de parler sa langue pour comprendre que la boisson n’avait eu aucun effet sur la jeune femme. Et ce, parce qu’aucun homme autour d’elle ne lui plaisait.
Le cœur lourd, Jack tenta de faire bonne figure sur le trajet du retour mais le cœur n’y était pas.

Cette fois-ci, c’était terminé. Il l’avait perdue. Définitivement perdue…

***


Le retour à la base fut donc assez calme. Trop calme d’ailleurs. Tous, y compris le Général et surtout Janet, furent surpris par la froideur du Colonel O’Neill et l’expression figée qu’il arborait. Le jeune médecin en comprit rapidement la raison lorsque Sam lui expliqua qu’elle avait ingéré une boisson censée avoir un certain effet sur ses sens dans certaines circonstances.

- Et il ne s’est rien passé ?
- Non.
- D’accord ! Je comprends mieux le comportement du Colonel…
- Que veux-tu dire ?

Janet regarda son amie quelque peu exaspérée.

- Je t’en prie, pas à moi…
- De quoi tu parles, bredouilla la jeune femme, en se détournant précipitamment, les joues roses.
- Ok… soupira le médecin.

Un silence s’instaura entre elles et le docteur Frasier commença les piqûres d’usage. Mais finalement Sam se racla la gorge et demanda d’une petite voix :

- Comment expliques-tu… que ça n’a pas eu d’effet ?

Janet leva des yeux faussement surpris vers elle.

- Ah bon ? Parce que quelqu’un t’intéressait ?

Gênée, Carter se tortilla sur le lit, en se détournant, et Frasier ne put retenir plus longtemps un sourire amusé.

- C’est certainement dû aux résidus de Jolinar. Mais rien ne dit que ça ne fera pas effet plus tard. Tu devrais peut-être rester cette nuit en observation.

Sam resta silencieuse quelques secondes, plongée dans ses pensées, puis finit par secouer la tête.

- Ce sont les premiers jours de congés qu’on a depuis plus d’un mois. J’aimerais rentrer chez moi. Je t’appellerais en cas de problème.
- Très bien, comme tu veux. Mais au moindre symptôme, préviens-moi.

Carter acquiesça aussitôt.

***

Jack décapsula sa troisième bière et s’adossa lourdement contre le chambranle de la porte fenêtre. L’air était doux, la nuit commençait à tomber. Il aurait pu apprécier à sa juste valeur la tranquillité du moment, assis dehors avec une bière mais… ce fichu nœud à l’estomac ne voulait décidément plus le quitter. Il ressassait encore et encore ce qui s’était passé, ou plutôt, ce qui ne s’était pas passé sur cette planète… Frasier avait laissé entendre que les résidus de Jolinar pouvaient justifier une non réaction de sa part mais il y avait une explication plus simple et beaucoup plus crédible… Il ne lui plaisait plus. Voilà tout.

Dans un soupir, il porta la bouteille à ses lèvres et but quelques gorgées. Un craquement le fit cependant se redresser et, incrédule, Jack découvrit son second à quelques mètres seulement de lui. Elle avait du faire le tour de la maison par le jardin. Il n’avait pas entendu sonner.

- Carter ? Qu’est-ce que vous faites là ?

La jeune femme, prenant cette question pour une invitation, s’avança timidement jusqu’à lui.

- En fait… Je ne sais pas trop…

Perplexe, Jack posa sa bière et se leva.

- Comment ça, vous ne savez pas ?... Il y a un problème ? demanda-t-il, inquiet.

Carter secoua la tête, serrant ses deux mains nerveusement l’une contre l’autre. Elle avait les yeux baissés et semblait hésiter mais, d’un mouvement imprévu, la jeune femme finit par se redresser. Il croisa alors son regard.

Le cœur de Jack fit aussitôt une embardée. D’un geste instinctif, il recula. Jamais il n’avait vu cette lueur dans ses yeux. Ce n’était pas faute de l’avoir désiré mais…

- J’ai comme l’impression que vous n’êtes pas dans votre état normal… murmura-t-il, la gorge sèche.
- Je me sens bien, dit-elle, détendue.

Peut-être un peu trop détendue, justement… songea-t-il aussitôt en la contemplant un long moment. Elle était vêtue d’un simple jeans et d’un tee-shirt blanc sans manches. Magnifique, comme toujours.
Se raclant la gorge, Jack plongea ses mains dans les poches de son pantalon. Elles le démangeaient étrangement.

- Ecoutez, vous devriez rentrer chez vous, Carter. Je vous trouve … bizarre.
- Ça va, Mon Colonel, répondit-elle aussitôt, en baissant brusquement la tête.

De nouveau perplexe, il observa la jeune femme qui, en effet, semblait avoir repris ses esprits aussi soudainement qu’elle les avait perdus. Partagé entre le soulagement et la déception, Jack soupira. Etrange…

- Vous n’auriez pas une bière, Monsieur ? demanda-t-elle soudain.

Hésitant, il la regarda de nouveau puis finit par acquiescer.

- Bien sûr. Je vais vous en chercher une.

Ni une ni deux, il pénétra dans le salon et s’apprêtait à rentrer dans la cuisine lorsqu’un bruit le fit aussitôt se retourner. Carter était devant la porte-fenêtre qu’elle venait de refermer derrière elle.

- Je serais venu vous l’amener … à l’extér… ieur… commença-t-il avant de s’interrompre devant le regard brûlant de la jeune femme.

Plissant des yeux, il scruta le visage de son second, cherchant à comprendre son comportement curieusement lunatique, et cette façon étrange de l’observer. Un frisson le parcourut de la tête aux pieds. Comment faisait-elle pour le mettre dans cet état d’un seul regard ?

- … Carter ? demanda-t-il incertain.
- Mon Colonel… susurra-t-elle aussitôt en s’avançant lentement vers lui.

Fronçant les sourcils, il recula instinctivement en levant les mains.

- Eh là !! On s’arrête ! s’exclama-t-il, soulagée de la voir obéir de suite.

Le souffle court, il observa la jeune femme qui était à présent à trois mètres de lui.
Elle n’aurait quand même prétexté cette histoire de bière pour l’attirer… ici ? A l’abri des regards ?… C’était pourtant ce que semblait lui indiquer le sourire carnassier qui se dessinait sur les jolies lèvres de son second.

- Bon… On a un problème… enfin… j’ai un problème parce que vous, ça n’a pas l’air de vous gêner …
- J’ai envie de vous.
- C’est bien ce que j’ai cru comprendre… acquiesça-t-il, le front brûlant, passant une main nerveuse sur sa nuque.

Entendre ces mots de sa bouche… de cette bouche… le mettait à l’agonie. Evidement, les conséquences d’une telle déclaration ne se firent pas attendre. Il sentit son sang affluer vers le bas… et le sourire de Carter s’agrandir. Rien ne lui échappait…

- Vous avez envie de moi, dit-elle inutilement.
- … La question ne se pose même pas… murmura-t-il, avant de reprendre plus haut. Ecoutez ! Vous êtes apparemment sous l’emprise de ce… ce truc qu’on vous a fait boire… Non pas que j’en sois… mécontent… Mais bon…

Tout en parlant, il s’était dirigé vers une petite table où trônait un téléphone. Désireux d’avoir Carter le moins possible dans son champ de vision, il lui tourna le dos et empoigna le combiné.

- Je vais prévenir le doc, elle va venir vous faire une petite piqûre et on n’en parlera plus…

Il composait déjà les premiers numéros lorsque la voix de la jeune femme retentie derrière lui :

- Mon colonel ?

Sans réfléchir, il se retourna et faillit s’étrangler. Il reposa précipitamment le combiné et s’avança vers Sam avant de s’arrêter aussi net.
Pas une bonne idée de s’approcher, vraiment pas.

- Carter… intervint-il en levant les bras. Remettez immédiatement ce tee-shirt !
- Pourquoi ? demanda-t-elle innocemment avant de laisser tomber au sol le vêtement.
- Parce que c’est un ordre !!

Voyant qu’il parlait dans le vide, il finit par soupirer et passa une main tremblante dans ses cheveux courts. C’était une situation à laquelle il n’était pas préparé. Vraiment pas préparé du tout ! Ce n’était pourtant pas la première fois qu’il la voyait si dévêtue… Forcément en mission, il avait parfois laissé son regard glisser sur elle lorsqu’elle se changeait.
Ben quoi ?! C’était humain, non ?
Mais là… elle était en soutien-gorge, dans son salon, le dévorant littéralement des yeux… Elle était dangereuse, vraiment trop dangereuse.

Bougonnant, il finit par lui tourner le dos une nouvelle fois, avec la ferme intention d’appeler Frasier, mais le bruit sourd d’une chaussure qui tombe au sol lui fit dresser les poils des bras. Serrant les dents, il fit un nouveau pas vers la table et sursauta lorsqu’une seconde chaussure le frôla de peu. Refusant de la regarder, il continua son avancée, que disait-il, son ascension, jusqu’au téléphone mais le « zip » d’une fermeture éclaire le figea brusquement, clouant ses pieds au sol. Déglutissant avec difficulté, il finit par se retourner lentement, juste à temps pour recevoir le pantalon de la jeune femme en pleine figure.

- Carter… Pour l’amour du ciel… grogna-t-il, désespéré, tout en faisant glisser le vêtement chaud loin de lui.

Finalement, il aurait peut-être dû le garder…
L’espace de quelques secondes - inoubliables - le corps pratiquement nu de son second apparut sous ses yeux, mais il se détourna très vite avant de plaquer le pantalon, qu’il tenait toujours, sur son visage. Grossière erreur ! Le parfum de la jeune femme lui monta brusquement à la tête et il envoya le vêtement le plus loin possible d’un geste nerveux. Il était foutu !

- Carter… Pitié… Je suis trop vieux pour supporter ce genre de… de…
- … de ?
- De déballage !
- Vous n’êtes pas trop vieux, Mon Colonel… susurra-t-elle à cette remarque. Vous êtes… parfait !

Jack leva les yeux au ciel.

- Ben voyons, maugréa-t-il tout en continuant de fixer le téléviseur.
- Vous ne me croyez pas ? demanda la jeune femme en s’approchant de lui.

O’Neill sursauta aussitôt et leva les bras pour l’arrêter. D’un geste vif, il contourna la table du salon afin de mettre le meuble imposant entre eux. Il jeta ensuite un malheureux coup d’œil vers elle et sentit les battements déjà précipités de son cœur s’accélérer dangereusement. Il était au bord de la crise cardiaque !!

- Pas bouger !!! s’écria-t-il donc.

Obéissante, elle s’arrêta de nouveau. Jack songea de façon saugrenue que si elle était si soumise maintenant, avec quel plaisir il…
Mais il interrompit rapidement ses pensées en posant ses deux poings serrés sur ses yeux.
Raaaaaaaah ! Il allait devenir fou.

- J’ai envie de vous, Mon Colonel, murmura-t-elle avec une pointe de supplique qui le fit gémir involontairement.
- C’est faux, grogna-t-il, les yeux sans arrêt en mouvement.

La lampe, Carter, la table, les seins de Carter, le plafond, les jambes de Carter…

- … Ce que vous ressentez est factice, reprit-il. Vous êtes sous l’emprise de ce… cette boisson…

Mais la jeune femme secoua la tête, ne le quittant pas des yeux.

- Ce n’est pas factice. Et vous le savez. Vous savez que je vous ai désiré dès le premier jour, à l’instant même où vous avez dit d’une voix sensuelle que… vous adoriez les femmes…
- J’ai dit aussi que j’avais un léger problème avec les scientifiques, intervint O’Neill le doigt levé, une légère sueur commençant à perler sur son front.

Sensuelle ? Il avait une voix sensuelle ? … C’était lui où il faisait de plus en plus chaud ?
Sam accentua son sourire, penchant la tête de côté pour le regarder avec plus d’attention.

- Mais moi, vous m’aimez bien… N’est-ce pas ?

Comme il ne répondait rien, elle commença à se rapprocher de lui.

- N’est-ce pas ? insista-t-elle.

Grognant à moitié, il finit par lever les mains pour l’arrêter.

- Raaaah ! C’est vrai, mais ce n’est pas le sujet !
- Au contraire, dit-elle en s’arrêtant.

Ils n’étaient plus séparés que par le bureau… pas si imposant que ça, finalement.

- Vous me désirez et je vous désire, continuait-elle tandis qu’il buvait, à présent, littéralement ses paroles, hypnotisé par le mouvement de ses lèvres. Vous n’avez pas envie de me toucher ? De me caresser ?

Jack avala sa salive avec difficulté et son regard glissa sur le corps dénudé de la jeune femme.
Oh si, il avait envie… désespérément envie… douloureusement envie…

Il était à présent incapable de faire le moindre geste vers ce fichu téléphone. Son esprit lui hurlait de bouger mais ses pieds restaient inexorablement soudés au sol.

- Par pitié, Carter… Rhabillez-vous… murmura-t-il en soupirant de frustration, suppliant.
- Ou sinon quoi ?

A ces mots, il laissa tomber ses deux bras le long du corps… Elle ne ferait vraiment rien pour l’aider. Il passa une main lasse sur son visage.

- Pour rien au monde je ne voudrais perdre votre amitié, alors s’il vous plait, arrêtez ça.
- Il y a toujours eu plus que de l’amitié entre nous, Mon Colonel. Vous ne perdrez rien du tout. Vous savez parfaitement que j’en meurs d’envie mais je suis juste trop sage pour le dire… ou pour faire quoique ce soit. Vous ne serez en aucun cas responsable de vous être… laissé aller… puisque je vous aurais poussé à bout.

Jack ferma les yeux, les poings serrés, un désir insupportable au creux des reins. Elle avait réponse à tout et quand bien même ses arguments ne seraient pas valables, il en était arrivé à un point où ça n’avait plus d’importance… Il osa un regard vers elle, détaillant son visage puis glissant sur son cou, sa poitrine, sa taille et ses hanches aux courbes douces qui se perdaient derrière le bureau. Il croisa ensuite son regard brûlant.

« …Elle a envie de toi. Pourquoi résister ?
… Parce qu’elle t’en voudra plus tard d’avoir été aussi faible.
… Mais elle a dit elle-même que tu ne serais pas vraiment responsable…
… Pas responsable, mon cul ! Tu es le seul à avoir toute ta tête ici… enfin, plus tout à fait mais bon… »


Raaaahhhhhh !

- Ecoutez ! Je ne veux pas vous perdre pour une simple partie de jambes en l’air, ok ?
- Qui vous parle d’une partie de jambes en l’air ?

Incrédule et blasé à la fois, Jack soupira bruyamment.

- Pourquoi ? Vous vous êtes juste mise à moitié nue pour faire un monopoly ?

Elle posa ses mains sur la table et se pencha vers lui, lui donnant ainsi une meilleure vue sur son décolleté.

- Je vous parle de faire l’amour.

Rien que ces mots dans sa bouche le mirent en transe… alors la voir si près, sa peau si délicieusement lumineuse et satinée, son regard brûlant qui ne le quittait plus… Il allait mourir… De quoi, il ne savait pas mais c'était sûr ! Il allait mourir.

- J’ai envie de vous toucher, de vous caresser, de vous sentir contre moi… en moi… murmura-t-elle en se penchant davantage encore au-dessus de la table qui les séparait.

Ok, il la respectait… Même plus, il l’aimait comme un fou mais bon… Quel homme normalement constitué pourrait résister à ça ???

- Suis-je assez persuasive ? demanda-t-elle en souriant, voyant qu’il capitulait.

Incapable de répondre mais retrouvant brusquement l’usage de ses jambes, Jack contourna d’un pas vif le bureau et fondit sur elle.

Demain, il serait bien temps de réfléchir aux conséquences mais pour l’heure… il avait autre chose en tête…

***

Il se réveilla avec la sensation étrange d’être dans un rêve. Il se sentait plus détendu que jamais auparavant. Beaucoup plus détendu. Mais surtout… quelque chose le faisait se sentir merveilleusement bien. Sans sensation de manque…

Qu’est-ce que c’était ?… Ah oui, un parfum… « Son » parfum…

« Son » parfum ?!

Ahhhh !!! Il se redressa en sursaut et les souvenirs de la nuit passée lui revinrent en mémoire… Et quels souvenirs ! songea-t-il, un frisson parcourant son corps.

Et voilà ! Il avait encore envie d’elle. Combien de fois l’avaient-ils fait ?… Oulà ! Pas si vieux que ça, finalement !

Il entendit alors un grognement et, le cœur cognant à se rompre dans sa poitrine, il se tourna vers la forme allongée à côté de lui. Inévitablement, un sourire tendre apparut sur ses lèvres. Elle était magnifique au réveil. Ses cheveux blonds en bataille, sa petite frimousse sortant à peine des draps… Avec appréhension, il vit le bras fin de la jeune femme s’extirper doucement de dessous les couvertures et se poser sur son épaule nue, le faisant tressaillir. Elle tâtonna un instant pour rejoindre sa nuque et, sans ouvrir les yeux, l’attira à elle.

- Pas déjà… grogna-t-elle tandis qu’il reposait sa tête sur l’oreiller à ses côtés.

Le souffle court, inquiet, Jack finit par se racler la gorge.

- Carter…
- Mmmm…
- Euh… Vous êtes…

Il hésita un instant sur le mot à employer.

- … normale ? finit-il par demander.
- A première vue, répondit-elle d’une voix endormie, les yeux toujours fermés.
- Ah.

Il resta donc immobile, observant son visage à quelques centimètres à peine du sien. Que n’aurait-il donné pour poser ses lèvres sur les siennes ? Enfouir ses mains dans ses cheveux soyeux…

Oui, bon ! Ce n'était pas comme ça qu’il allait s'en sortir !

Retirant doucement la main de la jeune femme encore accrochée à sa nuque, il fit mine de se redresser mais elle grogna aussitôt, désapprouvant sa tentative. Grimaçant, il persista cependant dans sa manœuvre et une fois assis, croisa le regard limpide de son second.

- Tu es toujours comme ça, le matin ? demanda-t-elle en bougonnant, comme si de rien n’était.

« Euh… » fut sa seule réponse.

Voyant son extrême agitation, Sam se redressa sur un coude, indifférente au drap qui glissait et dévoilait sa poitrine nue. Jack, le front brûlant, se détourna aussitôt.

- Je suis désolé, Carter.

Il attendait, le ventre noué, qu’elle réagisse enfin. Et elle réagit. D’un geste vif, elle le força à se rallonger et s’assit au-dessus de lui à califourchon, un léger sourire sur les lèvres. Dans un gémissement plaintif, O’Neill se laissa faire mais posa ses deux poings serrés sur ses yeux.

- Quand est-ce que cette foutue boisson va cesser de faire effet… ? bredouilla-t-il, partagé entre son désir et sa raison.

Sam se pencha alors au-dessus de lui, effleurant son torse de sa poitrine nue, approchant sa bouche de son oreille.

Il allait mourir d’apoplexie !

- Mais elle n’a jamais fait effet, Mon Colonel...

FIN