Auteur : Hito
E-mail : h_hito76@yahoo.fr
Résumé: Sam boit une spécialité
locale… Point de vue de Jack.
Genre: Romance S/J
Spoilers: début saison 7
Disclaimer : Les personnages et l’univers ne sont pas
à moi mais à la MGM…
Attention, cette fic est déconseillée au moins de 15 ans.
***************************
O’Neill tenta de cacher un bâillement, en vain. Cela faisait
maintenant trois jours qu’ils étaient sur cette planète
à ne rien faire… Ok, il était le seul à ne rien faire
mais bon… Plus qu’une petite heure et ils seraient enfin rentrés
chez eux ! Pour le moment, ils étaient en train de fêter leur départ
comme il se doit, autour d’un banquet en leur honneur. Les gens étaient
gentils et enthousiastes… primitifs aussi, mais l’accueil était
on ne peut plus chaleureux donc il ne devait pas se plaindre. C’était
toujours plus agréable que de se fritter avec des Goa’ulds.
Du coin de l’œil, Jack observa Carter tendre son gobelet vers un
homme qui lui proposait une spécialité locale. Une fois servie,
l’autochtone se tourna vers Daniel pour lui expliquer quelque chose que
seul le jeune linguiste pouvait comprendre… A peine l’homme avait-il
fini sa phrase que Jackson se tournait vers la jeune femme, catastrophé
:
- Ne buvez pas !!! s’écria-t-il, faisant sursauter à l’unisson
l’assemblée.
Sam, qui avait déjà englouti le trois quart de son verre, se figea
aussitôt, les yeux écarquillés, appréhendant de connaître
les raisons d’une telle réaction.
Les sourcils froncés, Jack se tourna vers Daniel.
- Qu’est-ce qui se passe ? Il y a quoi là-dedans ?
Gêné, le jeune homme esquissa une grimace.
- C’est … euh… une spécialité locale…
- Sans rire ? railla O’Neill avant de reprendre plus sérieusement. Pourquoi avez-vous crié ?
Comme il hésitait toujours, Sam posa son verre, la respiration courte.
- Daniel ? demanda-t-elle d’une petite voix.
- … C’est rien de bien dangereux… Juste une boisson qui…
- Qui ? insista Jack, perdant patience. Accouchez, bon sang, qu’on sache
si on doit rentrer tout de suite avant que Carter ne se transforme en monstre
à deux têtes !?
Il eut aussitôt droit à un regard agacé de Daniel qui retrouva
tout son aplomb.
- C’est une boisson destinée aux femmes du village souhaitant...
Il hésita encore un instant puis finit par lâcher d’une petite
voix :
- … passer quelques heures avec un homme… euh…
Les trois autres membres de SG1 haussèrent les sourcils en cœur
et Teal’c se permit même un :
- Oh.
Virant à l’écarlate, Sam fixa son regard sur Daniel.
- Je ne comprends pas… Quels vont être les… effets ?
Jackson se tourna vers l’homme qui avait servi le breuvage et prononça
quelques mots incompréhensibles, puis, tandis que l’autre lui répondait,
il baissa la tête, un sourire amusé sur les lèvres.
Il tenta cependant de l’effacer de son visage et se tourna vers
la jeune femme mais le résultat n’était guère
convaincant.
- Alors ? demanda-t-elle, inquiète.
- En fait… Il semblerait que ce breuvage fasse perdre toute inhibition.
S’il y a un homme dans l’assemblée qui vous… plait,
dans les quelques minutes qui suivent vous devriez… tenter quelque chose.
Alors, d’un même mouvement, Teal’c et Daniel se tournèrent
vers Jack, qui haussa de nouveau les sourcils, surpris d’être soudain
le centre d’intérêt.
- Quoi ? beugla-t-il de mauvaise foi.
Sam, de son côté, semblait prendre un soin particulier à éviter
son regard. D’écarlate, elle venait de passer à livide.
Sa peur se transformant en colère, elle se tourna vers l’homme
qui lui avait servi le breuvage.
- Pourquoi m’a-t-il offert ça à moi ?
Daniel se racla aussitôt la gorge.
- A première vue… il aurait des vues sur vous… Il espérait
certainement que vous le choisiriez.
Outrée, Sam tenta cependant de se reprendre et serra les dents. Inutile
de faire un scandale et risquer de mettre en péril la bonne entente instaurée
entre leurs deux mondes.
- Nous devrions peut-être rentrer, intervint alors Teal’c de sa
voix posée.
- Hélas, les effets sont presque instantanés. Je ne pense
pas qu’on en ait le temps, expliqua Daniel en regardant Sam, une grimace
désolée sur le visage.
La jeune femme serra les poings d’impuissance.
Jack la regarda essayer de se calmer avec un mélange d’amusement
et… de crainte. Il saurait dans quelques minutes s’il lui plaisait
encore.
- Préparez vos affaires, déclara-t-il cependant en se levant,
désireux de préserver la jeune femme. On s’en va tout de
suite.
Tous s’activèrent aussitôt mais Sam restait en retrait, évitant
soigneusement tout regard vers lui. Cela faisait à présent trois
ans qu’ils évitaient tous sous-entendus, se cantonnant à
leurs rôles, ceux qu’on leur avait imposés. Lui le supérieur,
et elle la subordonnée. Mais malgré cela, malgré ses efforts
incessants pour passer à autre chose, pour l’oublier, elle restait
la première et la seule qui comptait vraiment. Elle ne s’en doutait
pas. Bien sûr. Et il faisait absolument tout pour qu’elle croit l’inverse.
Si bien qu’à présent, plus de regards ambiguës, plus
de sourires entendus… Ni de son côté à lui, ni de son côté
à elle… Alors, ce qu’elle pouvait ressentir était
à présent un véritable mystère. Finalement, ils
étaient très doués pour cacher leurs émotions. Trop
doués sûrement.
Du coup, il attendait, le cœur cognant à se rompre, jetant de fréquents
coups d’œil vers elle, observant son visage à l’affût
du moindre changement. Une minute, deux minutes… Cinq… Quinze…
Toujours rien. Absolument rien… Désespérément rien.
Lisant dans ses pensées, Jackson intercepta l’homme qui avait servi
Carter afin de lui demander combien de temps il fallait attendre, mais il était
inutile de parler sa langue pour comprendre que la boisson n’avait eu
aucun effet sur la jeune femme. Et ce, parce qu’aucun homme autour d’elle
ne lui plaisait.
Le cœur lourd, Jack tenta de faire bonne figure sur le trajet du retour
mais le cœur n’y était pas.
Cette fois-ci, c’était terminé. Il l’avait perdue.
Définitivement perdue…
***
Le retour à la base fut donc assez calme. Trop calme d’ailleurs.
Tous, y compris le Général et surtout Janet, furent surpris par
la froideur du Colonel O’Neill et l’expression figée qu’il
arborait. Le jeune médecin en comprit rapidement la raison lorsque Sam
lui expliqua qu’elle avait ingéré une boisson censée
avoir un certain effet sur ses sens dans certaines circonstances.
- Et il ne s’est rien passé ?
- Non.
- D’accord ! Je comprends mieux le comportement du Colonel…
- Que veux-tu dire ?
Janet regarda son amie quelque peu exaspérée.
- Je t’en prie, pas à moi…
- De quoi tu parles, bredouilla la jeune femme, en se détournant précipitamment,
les joues roses.
- Ok… soupira le médecin.
Un silence s’instaura entre elles et le docteur Frasier commença
les piqûres d’usage. Mais finalement Sam se racla la gorge et demanda
d’une petite voix :
- Comment expliques-tu… que ça n’a pas eu d’effet ?
Janet leva des yeux faussement surpris vers elle.
- Ah bon ? Parce que quelqu’un t’intéressait ?
Gênée, Carter se tortilla sur le lit, en se détournant, et
Frasier ne put retenir plus longtemps un sourire amusé.
- C’est certainement dû aux résidus de Jolinar. Mais rien
ne dit que ça ne fera pas effet plus tard. Tu devrais peut-être
rester cette nuit en observation.
Sam resta silencieuse quelques secondes, plongée dans ses pensées,
puis finit par secouer la tête.
- Ce sont les premiers jours de congés qu’on a depuis plus d’un
mois. J’aimerais rentrer chez moi. Je t’appellerais en cas de problème.
- Très bien, comme tu veux. Mais au moindre symptôme, préviens-moi.
Carter acquiesça aussitôt.
***
Jack décapsula sa troisième bière et s’adossa lourdement
contre le chambranle de la porte fenêtre. L’air était doux,
la nuit commençait à tomber. Il aurait pu apprécier à
sa juste valeur la tranquillité du moment, assis dehors avec une bière
mais… ce fichu nœud à l’estomac ne voulait décidément
plus le quitter. Il ressassait encore et encore ce qui s’était
passé, ou plutôt, ce qui ne s’était pas passé
sur cette planète… Frasier avait laissé entendre que les
résidus de Jolinar pouvaient justifier une non réaction de sa
part mais il y avait une explication plus simple et beaucoup plus crédible…
Il ne lui plaisait plus. Voilà tout.
Dans un soupir, il porta la bouteille à ses lèvres et but quelques
gorgées. Un craquement le fit cependant se redresser et, incrédule,
Jack découvrit son second à quelques mètres seulement de lui.
Elle avait du faire le tour de la maison par le jardin. Il n’avait pas
entendu sonner.
- Carter ? Qu’est-ce que vous faites là ?
La jeune femme, prenant cette question pour une invitation, s’avança
timidement jusqu’à lui.
- En fait… Je ne sais pas trop…
Perplexe, Jack posa sa bière et se leva.
- Comment ça, vous ne savez pas ?... Il y a un problème ? demanda-t-il,
inquiet.
Carter secoua la tête, serrant ses deux mains nerveusement l’une
contre l’autre. Elle avait les yeux baissés et semblait hésiter mais, d’un mouvement imprévu, la jeune femme finit par se redresser. Il croisa
alors son regard.
Le cœur de Jack fit aussitôt une embardée. D’un geste
instinctif, il recula. Jamais il n’avait vu cette lueur dans ses
yeux. Ce n’était pas faute de l’avoir désiré
mais…
- J’ai comme l’impression que vous n’êtes pas dans votre
état normal… murmura-t-il, la gorge sèche.
- Je me sens bien, dit-elle, détendue.
Peut-être un peu trop détendue, justement… songea-t-il aussitôt
en la contemplant un long moment. Elle était vêtue d’un simple
jeans et d’un tee-shirt blanc sans manches. Magnifique, comme toujours.
Se raclant la gorge, Jack plongea ses mains dans les poches de son pantalon. Elles le démangeaient
étrangement.
- Ecoutez, vous devriez rentrer chez vous, Carter. Je vous trouve … bizarre.
- Ça va, Mon Colonel, répondit-elle aussitôt, en baissant
brusquement la tête.
De nouveau perplexe, il observa la jeune femme qui, en effet, semblait avoir
repris ses esprits aussi soudainement qu’elle les avait perdus. Partagé
entre le soulagement et la déception, Jack soupira. Etrange…
- Vous n’auriez pas une bière, Monsieur ? demanda-t-elle soudain.
Hésitant, il la regarda de nouveau puis finit par acquiescer.
- Bien sûr. Je vais vous en chercher une.
Ni une ni deux, il pénétra dans le salon et s’apprêtait
à rentrer dans la cuisine lorsqu’un bruit le fit aussitôt
se retourner. Carter était devant la porte-fenêtre qu’elle
venait de refermer derrière elle.
- Je serais venu vous l’amener … à l’extér…
ieur… commença-t-il avant de s’interrompre devant le regard
brûlant de la jeune femme.
Plissant des yeux, il scruta le visage de son second, cherchant à comprendre
son comportement curieusement lunatique, et cette façon étrange
de l’observer. Un frisson le parcourut de la tête aux pieds.
Comment faisait-elle pour le mettre dans cet état d’un seul regard
?
- … Carter ? demanda-t-il incertain.
- Mon Colonel… susurra-t-elle aussitôt en s’avançant
lentement vers lui.
Fronçant les sourcils, il recula instinctivement en levant les mains.
- Eh là !! On s’arrête ! s’exclama-t-il, soulagée
de la voir obéir de suite.
Le souffle court, il observa la jeune femme qui était à présent
à trois mètres de lui.
Elle n’aurait quand même prétexté cette histoire de
bière pour l’attirer… ici ? A l’abri des regards ?…
C’était pourtant ce que semblait lui indiquer le sourire carnassier
qui se dessinait sur les jolies lèvres de son second.
- Bon… On a un problème… enfin… j’ai un problème
parce que vous, ça n’a pas l’air de vous gêner …
- J’ai envie de vous.
- C’est bien ce que j’ai cru comprendre… acquiesça-t-il,
le front brûlant, passant une main nerveuse sur sa nuque.
Entendre ces mots de sa bouche… de cette bouche… le mettait à
l’agonie. Evidement, les conséquences d’une telle déclaration
ne se firent pas attendre. Il sentit son sang affluer vers le bas… et
le sourire de Carter s’agrandir. Rien ne lui échappait…
- Vous avez envie de moi, dit-elle inutilement.
- … La question ne se pose même pas… murmura-t-il, avant de
reprendre plus haut. Ecoutez ! Vous êtes apparemment sous l’emprise
de ce… ce truc qu’on vous a fait boire… Non pas que j’en
sois… mécontent… Mais bon…
Tout en parlant, il s’était dirigé vers une petite table
où trônait un téléphone. Désireux d’avoir
Carter le moins possible dans son champ de vision, il lui tourna le dos et empoigna
le combiné.
- Je vais prévenir le doc, elle va venir vous faire une petite piqûre
et on n’en parlera plus…
Il composait déjà les premiers numéros lorsque la voix de la jeune femme retentie
derrière lui :
- Mon colonel ?
Sans réfléchir, il se retourna et faillit s’étrangler.
Il reposa précipitamment le combiné et s’avança vers
Sam avant de s’arrêter aussi net.
Pas une bonne idée de s’approcher, vraiment pas.
- Carter… intervint-il en levant les bras. Remettez immédiatement
ce tee-shirt !
- Pourquoi ? demanda-t-elle
innocemment avant de laisser tomber au sol le vêtement.
- Parce que c’est un ordre !!
Voyant qu’il parlait dans le vide, il finit par soupirer et passa
une main tremblante dans ses cheveux courts. C’était une situation
à laquelle il n’était pas préparé. Vraiment
pas préparé du tout ! Ce n’était pourtant pas la
première fois qu’il la voyait si dévêtue…
Forcément en mission, il avait parfois laissé son regard glisser
sur elle lorsqu’elle se changeait.
Ben quoi ?! C’était
humain, non ?
Mais là… elle était en soutien-gorge, dans
son salon, le dévorant littéralement des yeux… Elle était
dangereuse, vraiment trop dangereuse.
Bougonnant, il finit par lui tourner le dos une nouvelle fois, avec la ferme
intention d’appeler Frasier, mais le bruit sourd d’une chaussure
qui tombe au sol lui fit dresser les poils des bras. Serrant les dents, il
fit un nouveau pas vers la table et sursauta lorsqu’une seconde chaussure
le frôla de peu. Refusant de la regarder, il continua son avancée,
que disait-il, son ascension, jusqu’au téléphone mais le
« zip » d’une fermeture éclaire le figea brusquement,
clouant ses pieds au sol. Déglutissant avec difficulté, il finit
par se retourner lentement, juste à temps pour recevoir le pantalon de
la jeune femme en pleine figure.
- Carter… Pour l’amour du ciel… grogna-t-il, désespéré,
tout en faisant glisser le vêtement chaud loin de lui.
Finalement, il aurait peut-être dû le garder…
L’espace
de quelques secondes - inoubliables - le corps pratiquement nu de son
second apparut sous ses yeux, mais il se détourna très vite avant
de plaquer le pantalon, qu’il tenait toujours, sur son visage. Grossière
erreur ! Le parfum de la jeune femme lui monta brusquement à la tête
et il envoya le vêtement le plus loin possible d’un geste nerveux.
Il était foutu !
- Carter… Pitié… Je suis trop vieux pour supporter ce genre
de… de…
- … de ?
- De déballage !
- Vous n’êtes pas trop vieux, Mon Colonel… susurra-t-elle
à cette remarque. Vous êtes… parfait !
Jack leva les yeux au ciel.
- Ben voyons, maugréa-t-il tout en continuant de fixer le téléviseur.
- Vous ne me croyez pas ? demanda la jeune femme en s’approchant de lui.
O’Neill sursauta aussitôt et leva les bras pour l’arrêter.
D’un geste vif, il contourna la table du salon afin de mettre le meuble
imposant entre eux. Il jeta ensuite un malheureux coup d’œil vers
elle et sentit les battements déjà précipités de
son cœur s’accélérer dangereusement. Il était
au bord de la crise cardiaque !!
- Pas bouger !!! s’écria-t-il donc.
Obéissante, elle s’arrêta de nouveau. Jack songea de façon
saugrenue que si elle était si soumise maintenant, avec quel plaisir
il…
Mais il interrompit rapidement ses pensées en posant ses deux poings
serrés sur ses yeux.
Raaaaaaaah ! Il allait devenir fou.
- J’ai envie de vous, Mon Colonel, murmura-t-elle avec une pointe de supplique
qui le fit gémir involontairement.
- C’est faux, grogna-t-il, les yeux sans arrêt en mouvement.
La lampe, Carter, la table, les seins de Carter, le plafond, les jambes de Carter…
- … Ce que vous ressentez est factice, reprit-il. Vous êtes sous
l’emprise de ce… cette boisson…
Mais la jeune femme secoua la tête, ne le quittant pas des yeux.
- Ce n’est pas factice. Et vous le savez. Vous savez que je vous ai désiré
dès le premier jour, à l’instant même où vous
avez dit d’une voix sensuelle que… vous adoriez les femmes…
- J’ai dit aussi que j’avais un léger problème avec
les scientifiques, intervint O’Neill le doigt levé, une légère sueur commençant
à perler sur son front.
Sensuelle ? Il avait une voix sensuelle ? … C’était lui où
il faisait de plus en plus chaud ?
Sam accentua son sourire, penchant la tête de côté pour le
regarder avec plus d’attention.
- Mais moi, vous m’aimez bien… N’est-ce pas ?
Comme il ne répondait rien, elle commença à se rapprocher
de lui.
- N’est-ce pas ? insista-t-elle.
Grognant à moitié, il finit par lever les mains pour l’arrêter.
- Raaaah ! C’est vrai, mais ce n’est pas le sujet !
- Au contraire, dit-elle en s’arrêtant.
Ils n’étaient plus séparés que par le bureau…
pas si imposant que ça, finalement.
- Vous me désirez et je vous désire, continuait-elle tandis qu’il
buvait, à présent, littéralement ses paroles, hypnotisé
par le mouvement de ses lèvres. Vous n’avez pas envie de me toucher
? De me caresser ?
Jack avala sa salive avec difficulté et son regard glissa sur le
corps dénudé de la jeune femme.
Oh si, il avait envie… désespérément envie…
douloureusement envie…
Il était à présent incapable de faire le moindre geste
vers ce fichu téléphone. Son esprit lui hurlait de bouger mais
ses pieds restaient inexorablement soudés au sol.
- Par pitié, Carter… Rhabillez-vous… murmura-t-il en soupirant
de frustration, suppliant.
- Ou sinon quoi ?
A ces mots, il laissa tomber ses deux bras le long du corps… Elle ne ferait
vraiment rien pour l’aider. Il passa une main lasse sur son visage.
- Pour rien au monde je ne voudrais perdre votre amitié, alors s’il
vous plait, arrêtez ça.
- Il y a toujours eu plus que de l’amitié entre nous, Mon Colonel.
Vous ne perdrez rien du tout. Vous savez parfaitement que j’en meurs d’envie
mais je suis juste trop sage pour le dire… ou pour faire quoique ce soit.
Vous ne serez en aucun cas responsable de vous être… laissé aller…
puisque je vous aurais poussé à bout.
Jack ferma les yeux, les poings serrés, un désir insupportable
au creux des reins. Elle avait réponse à tout et quand bien même
ses arguments ne seraient pas valables, il en était arrivé à
un point où ça n’avait plus d’importance… Il
osa un regard vers elle, détaillant son visage puis glissant sur son
cou, sa poitrine, sa taille et ses hanches aux courbes douces qui se perdaient
derrière le bureau. Il croisa ensuite son regard brûlant.
« …Elle a envie de toi. Pourquoi résister ?
… Parce qu’elle t’en voudra plus tard d’avoir été
aussi faible.
… Mais elle a dit elle-même que tu ne serais pas vraiment responsable…
… Pas responsable, mon cul ! Tu es le seul à avoir toute ta tête
ici… enfin, plus tout à fait mais bon… »
Raaaahhhhhh !
- Ecoutez ! Je ne veux pas vous perdre pour une simple partie de jambes en l’air,
ok ?
- Qui vous parle d’une partie de jambes en l’air ?
Incrédule et blasé à la fois, Jack soupira bruyamment.
- Pourquoi ? Vous vous êtes juste mise à moitié nue pour
faire un monopoly ?
Elle posa ses mains sur la table et se pencha vers lui, lui donnant ainsi une
meilleure vue sur son décolleté.
- Je vous parle de faire l’amour.
Rien que ces mots dans sa bouche le mirent en transe… alors la voir si
près, sa peau si délicieusement lumineuse et satinée, son
regard brûlant qui ne le quittait plus… Il allait mourir…
De quoi, il ne savait pas mais c'était sûr ! Il allait mourir.
- J’ai envie de vous toucher, de vous caresser, de vous sentir contre
moi… en moi… murmura-t-elle en se penchant davantage encore au-dessus
de la table qui les séparait.
Ok, il la respectait… Même plus, il l’aimait comme un fou
mais bon… Quel homme normalement constitué pourrait résister
à ça ???
- Suis-je assez persuasive ? demanda-t-elle en souriant, voyant qu’il
capitulait.
Incapable de répondre mais retrouvant brusquement l’usage de ses
jambes, Jack contourna d’un pas vif le bureau et fondit sur elle.
Demain, il serait bien temps de réfléchir aux conséquences
mais pour l’heure… il avait autre chose en tête…
***
Il se réveilla avec la sensation étrange d’être dans un rêve. Il se sentait plus détendu que jamais auparavant. Beaucoup plus détendu. Mais surtout… quelque chose le faisait se sentir merveilleusement bien. Sans sensation de manque…
Qu’est-ce
que c’était ?… Ah oui, un parfum… « Son »
parfum…
« Son » parfum ?!
Ahhhh !!! Il se redressa en sursaut et les souvenirs de la nuit passée
lui revinrent en mémoire… Et quels souvenirs ! songea-t-il, un
frisson parcourant son corps.
Et voilà ! Il avait encore envie d’elle. Combien de fois l’avaient-ils
fait ?… Oulà ! Pas si vieux que ça, finalement !
Il entendit alors un grognement et, le cœur
cognant à se rompre dans sa poitrine, il se tourna vers la forme allongée à côté de lui. Inévitablement, un sourire tendre apparut
sur ses lèvres. Elle était magnifique au réveil. Ses cheveux
blonds en bataille, sa petite frimousse sortant à peine des draps…
Avec appréhension, il vit le bras fin de la jeune femme s’extirper
doucement de dessous les couvertures et se poser sur son épaule nue,
le faisant tressaillir. Elle tâtonna un instant pour rejoindre sa nuque
et, sans ouvrir les yeux, l’attira à elle.
- Pas déjà… grogna-t-elle tandis qu’il reposait sa
tête sur l’oreiller à ses côtés.
Le souffle court, inquiet, Jack finit par se racler la gorge.
- Carter…
- Mmmm…
- Euh… Vous êtes…
Il hésita un instant sur le mot à employer.
- … normale ? finit-il par demander.
- A première vue, répondit-elle d’une voix endormie, les
yeux toujours fermés.
- Ah.
Il resta donc immobile, observant son visage à quelques centimètres
à peine du sien. Que n’aurait-il donné pour poser ses lèvres
sur les siennes ? Enfouir ses mains dans ses cheveux soyeux…
Oui, bon ! Ce n'était pas comme ça qu’il allait s'en sortir
!
Retirant doucement la main de la jeune femme encore accrochée à
sa nuque, il fit mine de se redresser mais elle grogna aussitôt, désapprouvant
sa tentative. Grimaçant, il persista cependant dans sa manœuvre
et une fois assis, croisa le regard limpide de son second.
- Tu es toujours comme ça, le matin ? demanda-t-elle en bougonnant, comme
si de rien n’était.
« Euh… » fut sa seule réponse.
Voyant son extrême agitation, Sam se redressa sur un coude, indifférente
au drap qui glissait et dévoilait sa poitrine nue. Jack, le front brûlant,
se détourna aussitôt.
- Je suis désolé, Carter.
Il attendait, le ventre noué, qu’elle réagisse enfin. Et
elle réagit. D’un geste vif, elle le força à se rallonger
et s’assit au-dessus de lui à califourchon, un léger sourire
sur les lèvres. Dans un gémissement plaintif, O’Neill se
laissa faire mais posa ses deux poings serrés sur ses yeux.
- Quand est-ce que cette foutue boisson va cesser de faire effet… ? bredouilla-t-il,
partagé entre son désir et sa raison.
Sam se pencha alors au-dessus de lui, effleurant son torse de sa poitrine nue,
approchant sa bouche de son oreille.
Il allait mourir d’apoplexie !
- Mais elle n’a jamais fait effet, Mon Colonel...
FIN