Auteur : Hito
E-mail : h_hito76@yahoo.fr
Résumé: Qui se moque de qui ? La troisième et dernière partie de la trilogie.
Genre: Romance S/J, Humour…
Spoilers: Il faut impérativement avoir lu Une histoire à huit pattes et Les huit pattes contre-attaquent !
Disclaimer : Les personnages et l’univers ne sont pas
à moi mais à la MGM…
NB/ Dans le genre « improbable » je me pose là… Mais on s’en fout ! ;-)
Quelques sous-entendus érotiques mais rien de méchant… (désolée, Helios ;-b)
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Jack pénétra dans ses quartiers et jeta aussitôt un œil
sur le lit.
Elle était là.
Un sourire sur les lèvres, il referma la porte derrière lui, s’approcha
avant de la prendre dans ses mains et se dirigea sans attendre vers le magnétoscope.
Il introduisit la K7 vidéo qu’il venait de trouver, alluma le téléviseur
et s’installa confortablement sur son siège.
Il appuya ensuite sur « Play » et les premières images apparurent
devant lui.
- Chouette, j’en connais un qui serait content ! s’exclama la voix
de Daniel tandis que des arbres emplissaient à présent l’écran.
Jack sourit aussitôt et le rire léger de Carter se fit entendre.
Au bout de quelques secondes, la voix de la jeune femme retentit :
- …Je reçois un signal assez faible vers l’Est.
La caméra se posa alors sur elle, concentrée sur ses relevés.
- C’est mieux, petit Scarabée, beaucoup mieux, murmura Jack satisfait
de voir les arbres remplacés par Sam.
L’image n’était pas très nette mais suffisamment pour
qu’il puisse imaginer le petit froncement de sourcils concentré,
et la moue légère de ses lèvres.
- Faut que je vous apprenne à faire des gros plans… maugréa-t-il
cependant.
Finalement, certainement satisfaite par ses relevés, elle redressa la
tête et se tourna vers ses compagnons. Elle soupira cependant en rencontrant
l’objectif de la caméra numérique.
- Daniel ! Arrêtez avec ça ! Je préférais l’époque
où vous ne filmiez que vos ruines !
- Pas moi, répliqua aussitôt Jack, un sourire persistant sur les
lèvres.
- Dans quelques années, vous serez contente de revoir ces images, Sam
!
La jeune femme renifla en levant un doigt agacé.
- Eteignez-moi ça tout de suite ! Je préfère vous savoir
avec votre Beretta dans la main. Ce sera beaucoup plus efficace si on tombe
sur des Jaffas.
- Elle a pas tort… acquiesça à contrecœur O’Neill,
très vite rejoint par la voix calme et atone du Jaffa.
- Le Colonel Carter a raison, Daniel Jackson. Plus tard, lorsque tout danger
sera écarté, vous pourrez filmer.
- Ok…
L’image se troubla quelques secondes, un peu de neige vint la remplacer
puis la caméra se remit en marche.
Il faisait nuit et pendant quelques secondes, Jack eut du mal à comprendre
ce qui défilait à l’écran mais l’image se stabilisa
enfin. Daniel avait visiblement posé l’appareil sur un rocher avec
comme angle de vue le feu de camps autour duquel Sam et Teal’c discutaient
paisiblement. Jack comprit aussitôt que l’archéologue faisait
cela à leur insu. Carter ne semblait pas apprécier d’être
ainsi l’objet de son attention aussi en était-il réduit
à se cacher. En effet, ni le Jaffa, ni elle ne savaient à qui
Daniel destinait ces petits films…
Cela faisait plusieurs mois maintenant que Jack avait trouvé la première
K7 sur son lit. Lorsqu’il avait vu les images de son ancienne équipe
défiler à l’écran, passés les quelques instants
de regret et de nostalgie, il avait souri de pouvoir les voir dans ce qui était
leur quotidien à eux. Daniel avait pris de lui-même l’initiative
d’enregistrer quelques moments paisibles de leur voyage interplanétaire
pour les lui faire partager. Lui, bloqué ici, sur Terre. Jamais le jeune
homme n’aurait pu trouver plus beau cadeau à lui offrir.
Lorsqu’un écran noir avait fini par remplacer les images de ses
amis, Jack avait pris la K7 et attendu que Daniel s’éloigne de
son bureau pour la poser sur sa table, un court message inscrit dessus.
« Encore »
Pas d’explications ni de questions de la part de l’un ou de l’autre.
Jamais jusqu’ici ils n’avaient abordé ce sujet tous les deux.
Mais lorsque SG1 revenait de mission, Jack trouvait presque toujours une K7
sur son lit.
Pour l’heure, il les écoutait discuter paisiblement tout en mangeant
autour du feu. Il était toujours surpris de voir à quel point
il revenait souvent dans la conversation. Que ce soit à l’initiative
de Teal’c, de Daniel ou de Carter, il ne se passait pas cinq minutes sans
qu’ils ne fissent allusion d’une quelconque façon à
lui. Jackson se permettait parfois des remarques bien senties, sachant parfaitement
qu’il l’entendrait sans pouvoir lui répondre. Et à
chaque fois, Jack sautait sur son siège avec agacement.
Raaah, Daniel ! Vous ne perdez rien pour attendre !
Comme la conversation déviait sur les dernières découvertes
du jeune homme, il se permit un bâillement significatif avant de tressaillir
en entendant le cri de l'archologue résonner dans sa chambre.
- Enle… Enlevez-moi ça tout de suite !!! se mit-il à hurler
brusquement en levant un bras devant lui.
Une araignée énorme et monstrueuse se trouvait agrippée
à sa manche.
- Enlevez-moi cette saloperie de bestiole !!!
- Ne bougez surtout pas, Daniel ! s’exclama aussitôt Carter, levant
les mains pour l’apaiser. Elle est peut-être dangereuse.
Le jeune homme se figea, cherchant à éloigner son bras le plus
loin possible de lui… en vain.
- Ne pas bouger… Ne pas bouger… Vous en avez
de bonnes ! …
Sans un mot, Sam, un de ses tee-shirts de rechange dans la main, s’avança
doucement vers lui et Jack fronça aussitôt les sourcils.
Il s’était attendu à ce qu’elle laisse Teal’c
se charger de cela. Mais non… Avec un ahurissement non feint, il l’observa en train de poser doucement
le tissu sur la dite bestiole et l’enrouler dedans sans sourciller.
- Voilà ! dit-elle, satisfaite, en éloignant son petit paquet
de l’archéologue terrorisé.
De sa main libre, elle tapota le dos de son ami.
- Allez Daniel ! La petite bête ne va pas manger la grosse ! Ce n’est
qu’une araignée après tout !
Mais Jack n’attendit pas la suite et prit d’une main tremblante
la télécommande avant de rembobiner légèrement la
bande pour se repasser la scène.
Penché en avant, une main sur sa bouche, il observait la jeune femme
s’acquitter de sa tâche avec un sang froid contrastant totalement
avec le comportement qu’elle avait eu dans son laboratoire.
Et il n'y avait qu'une explication possible à cela:
Elle avait simulé ! Elle s’était complètement payé
sa tête ! Elle avait lamentablement profité de la situation !
…
Elle avait lamentablement profité de la situation …
Intéressant…
Un sourire se dessina peu à peu sur ses lèvres.
Très intéressant…
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Tout à Cheyenne Moutain avait beau être confidentiel, il était
extrêmement difficile de garder un secret dans cette base. Surtout un
secret comme celui-ci. C’était ce qu’avait fini par comprendre
Sam, deux semaines après sa rencontre avec le Général dans
la seule boutique de Colorado Springs à vendre des tarentules et autres
animaux venimeux.
Elle avait eu des sueurs froides à de nombreuses reprises, et notamment
pendant le débriefing concernant leur mission sur P2Z565, mais elle avait
été extrêmement surprise de voir Daniel taire son attaque
par l’araignée géante. C’était le genre d’anecdote
que le jeune homme raffolait raconter.
Quoiqu’il en soit, après avoir été surprise par la
majeure partie de la base, le nez dans les placards à balais à
la recherche de ces petits monstres poilus, Sam avait fini par passer à
l’étape supérieure !
Voilà pourquoi elle se trouvait là, dans ce parking, la tête
sous une voiture en train de tendre la main vers l’objet de ses…
« désirs ».
- Allez ma jolie ! Viens par là !
C’était l’araignée idéale. Toute noire, un
corps large et de petites pattes velues, tout pour faire hurler une femme normalement
constituée.
Parfaite ! Parfaite pour son plan, en tout cas !
Depuis sa rencontre avec son supérieur à l’animalerie, elle
avait tenté à plusieurs reprises d’en attraper une mais
jusqu’ici, sans succès. Sam avait bien songé à acheter
une tarentule sur Internet mais difficile de se la faire livrer à la
base discrètement. Elle en était donc arrivée à
faire le parking…
- Allez viens ! Je te jure que je m’occuperai bien de toi !… enfin…
jusqu’à ce que tu rencontres le Général… rajouta-t-elle
en souriant.
Elle tendit un peu plus le bras, s’approcha avec prudence puis fondit
enfin sur sa proie.
- Je te tiens ! s’exclama-t-elle en se redressant, toujours à genoux
sur le bitume.
Ce fut à cet instant qu’elle entendit des pas venant dans
sa direction.
De longues enjambées, une cadence souple et décontractée…
- C’est pas vrai… murmura-t-elle tout en se mettant précipitamment
sur ses pieds, les mains dans le dos.
- Carter ?…
- Mon Général ! répondit-elle tandis qu’il s’arrêtait
devant elle.
- … Je rêve où je vous ai vu attraper… une araignée
?
« C’est pas vrai !!! » s’exclama-t-elle intérieurement.
- Une… Une araignée ? Mon dieu mais jamais je ne pourrais toucher
une de ces bestioles !
Il resta silencieux, la dévisageant avec un mélange de perplexité
et… d’amusement avant d’indiquer du doigt ses mains toujours
cachées dans son dos.
- Alors que faisiez-vous le nez sous cette voiture ? Et que tenez-vous là
?
« C’est pas vrai ! C’est pas vrai ! C’est pas vrai ! »
Sam hésita quelques secondes puis desserra finalement ses doigts, libérant
l’araignée qui s’accrocha aussitôt à son tee-shirt.
Priant secrètement pour que celle-ci reste dans son dos et ne vienne
pas se mettre sous le nez de son supérieur, la jeune femme leva ses mains
vides devant ce dernier, simulant la surprise et l’incompréhension.
- J’avais cru voir un badge mais ce n’était rien d’autre
qu’une tâche au sol… Pourquoi ? Je ne comprends pas…
Jack haussa les sourcils en observant les mains de son second.
- Oh… Excusez-moi, j’avais cru…
Il s’arrêta quelques secondes et une lueur amusée apparut
de nouveau dans son regard lorsqu’il aperçut le dos de la jeune
femme dans le reflet de la vitre du véhicule, garé juste derrière
elle.
- C’était ridicule, désolé, dit-il cependant.
Elle lui rendit son sourire, observant d’un œil appréciateur
les vêtements civils qu’il portait. Ou plus exactement Jack O’Neill
dans des vêtements civils. Un pantalon beige et un tee-shirt noir.
- Vous rentrez également chez vous, Monsieur ?
- Oui, c’est plus calme depuis deux jours alors j’en profite.
Sam acquiesça mais se crispa légèrement, sentant sa petite
compagne grimper lentement le long de sa colonne vertébrale. L’idée
d’avoir une araignée emmêlée dans ses cheveux ne lui
plaisait guère. Elle devait mettre un terme à cette rencontre.
- Bien… Bonne soirée, Mon Général.
Jack sembla hésiter mais il finit par incliner à son tour la tête…
non sans un dernier coup d’oeil amusé vers la vitre de la voiture.
- Bonne soirée, Carter.
Il se détourna et partit rejoindre son 4X4 à quelques pas seulement
tandis que la jeune femme rejoignait sa voiture tout en prenant bien soin de
ne pas lui tourner le dos. Comme elle attendait qu’il parte pour récupérer
l’araignée toujours accrochée à elle, Jack se figea,
la main sur la poignée de son véhicule.
- Vous ne partez pas ?
- … Si, si ! répondit-elle, de plus en plus crispée, ouvrant
la portière de sa voiture.
Elle lui jeta un œil, espérant enfin le voir monter dans la sienne,
mais non, il attendait qu’elle le fasse en premier !
« C’est pas vrai ! Je suis maudite ! »
Sentant le regard attentif de son supérieur sur elle, Sam se glissa le
plus précautionneusement possible dans son véhicule, désireuse
d’éviter d’écraser sa nouvelle amie contre le siège.
Après un dernier salut de la main, elle referma la portière, mit
le contact et démarra. Hélas, pour sortir, elle devait passer
juste à côté du 4X4 de Jack. Le dos raide, évitant
toujours soigneusement de s’appuyer, Sam déchanta lorsqu’il
lui fit signe de s’arrêter près de lui. Lâchant un
soupir à fendre l’âme, elle dut se résoudre à
s’adosser à son fauteuil et grimaça machinalement de dégoût.
- Mon Général ? demanda-t-elle après avoir ouvert la vitre de
sa voiture.
- N’oubliez pas de mettre votre ceinture, Carter, répondit-il en
souriant franchement.
… Quoi ?… Il venait de gâcher son plan et provoquer une véritable
boucherie pour « ça » ?! rugit-elle intérieurement.
Bien évidemment, sa rancune fondit comme neige au soleil sous son regard
chaud et étrangement rieur.
- A demain, Carter.
- A demain, Monsieur.
Elle le regarda s’éloigner à regret et monter dans son 4X4,
puis dans un nouveau soupir, Sam attrapa sa ceinture… et tomba nez à
nez avec son amie velue, accrochée à celle-ci.
Un sourire éclaira aussitôt son visage.
- Vous ne perdez rien pour attendre, Mon Général… murmura-t-elle
donc en prenant bien soin de refermer la fenêtre.
**********************************************
Jack était affalé sur son canapé lorsque le téléphone
sonna. Encore une soirée d’un calme mortel à siroter des
bières en regardant un match de hockey… Non pas qu’il détestait
ça, bien au contraire, mais il n’arrivait pas à se sortir
de l’esprit qu’à la place, s’il s’était
un peu mieux débrouillé, il serait en compagnie de Carter…
Il aurait pu jouer cartes sur table tout à l’heure dans le parking
mais il était assez curieux de voir jusqu’où elle était
prête à aller.
Tandis que la sonnerie persistait désagréablement, Jack tendit
le bras vers le téléphone et décrocha en soupirant.
- O’Neill…
- Mon Général ?
- Carter ! répliqua-t-il avec certainement un peu trop d’entrain.
Peut-être avait-elle décidé de passer à l’action…
malgré le décès « involontaire » de son arme
« secrète ». Sur le moment, il avait trouvé particulièrement
drôle de la forcer ainsi à s’affaler sur son siège…
mais après coup, en réalisant qu’il venait de mettre un
terme au plan de conquête de Carter, il n’avait eu de cesse de se
frapper la tête contre les murs...
- Mon Général ! répéta-t-elle, une panique évidente
dans la voix qui le fit aussitôt se redresser. Je… J’ai besoin
de votre aide… !
- Qu’est-ce qui se passe ? demanda-t-il, déjà debout.
Il entendait la respiration saccadée de la jeune femme et son cœur
se glaçait peu à peu d’inquiétude. Elle avait peut-être
un réel problème.
- … Venez m’aider… bredouilla-t-elle, un sanglot dans la voix.
- Vous êtes où ?
- … Je suis chez moi…
- J’arrive !
Et sans attendre, il raccrocha. Balançant son téléphone
devenu inutile, il prit son arme de service, vérifia son chargeur et
s’élança dehors, les clefs de sa voiture dans la main.
Il fit le trajet en un temps record et entra dans la maison de son second, muni
de son arme. La porte n’était pas verrouillée et il arriva
dans le salon désert.
Hésitant, il finit par se décider à l’appeler.
- Carter ?
- En haut, Mon Général ! s’exclama aussitôt la jeune
femme, une note d’espoir dans la voix qui lui réchauffa le cœur.
Il monta les escaliers quatre à quatre et s’arrêta, ne sachant
où aller. La chambre était juste en face mais elle ne semblait
pas s’y trouver.
- Par ici ! lui répondit-elle, lisant dans ses pensées.
Jack s’avança alors jusqu’à la porte entre-ouverte
d’où s’échappait la voix de Sam et découvrit
une salle de bain. Il fit un pas prudent à l’intérieur et
survola les lieux d’un regard scrutateur…
- Oh ! s’exclama-t-il juste avant de ressortir précipitamment.
Il n’était resté que deux petites secondes mais ça
lui avait suffit pour voir son second enroulée dans une serviette…
et nue, en dessous… enfin, à priori.
Il maudit aussitôt ses réflexes qui l’avaient poussé
à ressortir immédiatement.
Il n’aurait pas pu rester figé au milieu de la pièce comme
tout homme normalement constitué ?! Bien sûr que non ! Huit années
à fuir le moindre rapport ambiguë avec elle lui avaient donné
des automatismes dont il se serait bien passé !
- Euh… Carter… ? Je peux savoir ce qui se passe ?
- Là, Mon Général ! répondit-elle, toujours avec
cette intonation paniquée qui l’incita à passer la tête
dans la pièce.
Se raclant la gorge, il se permit un regard vers elle et jeta un œil à
l’endroit qu’elle lui indiquait du doigt.
Il sourit aussitôt et rangea son arme.
« Yes !! A nous deux, Carter… »
***
- Pour l’amour du ciel ! Vous ne pouviez pas me le dire au téléphone
! Je me suis fait un sang d’encre.
- Désolée, Mon Général… mais j’avais
peur que vous ne veniez pas… murmura-t-elle d’une petite voix.
Les yeux rivés sur l’araignée, Sam évitait soigneusement
de regarder sa « proie », permettant ainsi à Jack de lorgner
sans vergogne sur elle. Elle sentait son regard sur son corps et se demanda
l’espace d’un instant si elle n’avait pas abusé avec
la serviette ridiculement petite qu’elle avait choisie. Enfin, l’important
était le résultat, non ? Encore fallait-il que ça marche…
Au bout de quelques secondes, la curiosité ayant raison de sa volonté,
elle jeta un rapide coup d’œil vers lui et le découvrit observant
intensément le galbe de ses jambes avant de s’arrêter à
la limite de la serviette. Elle le vit déglutir avec difficultés. Ses yeux semblaient hypnotisés par ce qu’il voyait, ou plus
exactement parce qu’il ne voyait pas, ou parvenait tout juste à
percevoir. Elle se détourna, le feu aux joues. Elle avait fait en sorte
que le tissu recouvre juste ce qu’il fallait… mais pas plus. Avec
ça, s’il ne craquait pas…
- Mon Général… gémit-elle, le ramenant à la
réalité.
- Euh… oui ! M’en occupe !
Il s’avança donc dans la pièce avec précaution, se
rapprochant lentement de l’araignée. Puis levant la jambe, il s’apprêtait
à s’abattre sur l’indésirable lorsque celle-ci fila
se cacher derrière le lavabo. Sam se sentit obligée de gémir
encore, attirant de nouveau son regard sur elle. Crispant sa main sur la serviette,
elle la fit remonter légèrement et eut la satisfaction de le voir
se mordre la lèvre.
Comme l’araignée s’était écartée du
passage, il finit par tendre une main quelque peu tremblante vers la jeune femme.
- Venez, vous allez pouvoir sortir maintenant.
Hésitante, le regard toujours rivé sur la bestiole, elle enjamba
tant bien que mal la baignoire - manquant de faire s’évanouir Jack
au passage - et attrapa sa main. Ce fut cet instant que choisit l’araignée
pour ressortir de son abri, donnant à Sam une opportunité inattendue.
« J’ose ou je n ’ose pas ? J’ose ou je n ’ose pas…
? Décide-toi, ma fille !!!...Aaah !!!!... Allez ! A la guerre, comme
à la guerre ! »
Désordonnant volontairement ses mouvements, elle en lâcha «
malencontreusement » sa serviette avant de tomber dans les bras de son
sauveur.
O’Neill reçut la jeune femme contre lui avec un mélange
d’ahurissement et… d’ahurissement.
Il était exactement en train de vivre l’un de ses rêves…
enfin, mis à part l’araignée. Mais sinon, Carter nue, dans
ses bras, littéralement accrochée à lui… Oui, pas
de doute. Il avait déjà fait ce rêve-là… Un
bon milliard de fois.
- Euh… bredouilla-t-il lamentablement. Carter... On fait quoi maintenant
?
Oui, enfin… dans ses rêves, il se débrouillait quand même
un peu mieux que ça.
- Où est-elle ? demanda Sam, les bras enroulés autour de sa nuque,
la poitrine écrasée contre son torse, ses reins contre ses jambes…
Ok, Ok… on se calme…
- Je crois qu’il y a plus urgent que l’araignée, Carter…
Vous êtes nue dans mes bras…
De nouveau, il voulut hurler contre sa stupidité.
Pour l’amour du ciel ! Il ne pouvait pas la fermer et en profiter !
- L’araignée !!! gémit-elle en se serrant davantage contre
lui.
A ces mots – et aussi « un peu » parce qu’elle pressait
son corps nu contre le sien, mais était-ce utile de le préciser…
- Jack resta sans voix.
Elle continuait son petit manège comme si de rien n’était.
Et il n’y avait qu’une seule raison possible à cela : son
lâcher de serviette était intentionnel !
Décidément, cette femme dépassait toutes ses espérances
!
Abandonnant tout sentiment coupable, il enserra la taille de Carter dans ses
bras et se permit au passage une légère caresse sur ses hanches,
la faisant tressaillir.
Il avait envie de s’amuser un peu… Mais juste un peu… Il était
frustré depuis suffisamment longtemps.
***
Sam se mordit violemment la lèvre lorsque les doigts de Jack frôlèrent
sa peau, provoquant une avalanche de sensations enivrantes. Et quand ses bras
puissants se refermèrent sur son corps, elle ferma les yeux de plaisir.
Elle allait mourir s’il ne l’embrassait pas tout de suite…
Elle sentait sa chaleur à travers le fin tissu de son tee-shirt et Dieu
qu’elle était bien contre lui…
Elle en avait envie depuis si longtemps.
Quelques secondes plus tard, il redressa enfin la tête et la jeune femme
retint son souffle, les battements de son cœur raisonnant violemment dans
sa poitrine.
- Carter… Ce n’est pas que je trouve la situation déplaisante,
mais si vous voulez que je me débarrasse de cette araignée, va
falloir vous agripper ailleurs… dit-il contre toute attente.
Elle se raidit aussitôt, dégrisée par cette douche froide
!
Où étaient les « Carter, j’ai envie de vous…
», « Carter, vous me rendez fou… », « Carter… » ???
Les joues en feu, elle tenta de se reprendre.
C’était impossible ! Elle était nue, dans ses bras…
et il ne craquait pas ? Cet homme était fait de bois ou quoi ?!
Qu’était-elle censée faire maintenant ? S’excuser
platement en récupérant sa serviette et sortir de la pièce,
ou s’accrocher à son cou jusqu’à le faire tomber par
terre… et le prendre sauvagement ?
Etait-elle désespérée à ce point ?
Inspirant profondément, les effluves de son eau de toilette s’infiltrèrent
délicieusement en elle, lui ôtant tout désir de le libérer.
Oui, c’était à ce point-là…
Restait à trouver un moyen de lui faire tourner la tête une bonne
fois pour toute. Elle déchanta aussitôt. Si tomber nue dans ses
bras ne lui faisait rien… elle ne voyait pas trop ce qu’elle pourrait
tenter de plus, songea-t-elle la mort dans l’âme.
Mais alors qu’elle désespérait de rien trouver, elle sentit
quelque chose lui chatouiller le pied et grimper le long de sa jambe.
« Euréka ! »
Elle resserra brusquement son étreinte manquant de les faire tomber.
- Mon mollet !! Elle est sur moi !! s’écria-t-elle en se tortillant
contre lui, libérant cependant son bras droit pour qu’il puisse
s’occuper de l’araignée.
Jack se pencha aussitôt mais les mouvements chaotiques de la jeune femme
rendaient l’entreprise plus que difficile.
- Carter, pour l’amour du ciel, arrêtez de bouger !
Elle se figea de suite, docile, et sentit O’Neill glisser une main sur
sa cuisse afin d’atteindre l’indésirable qui poursuivait
son ascension tranquillement. Ainsi penché, les cheveux courts de Jack
vinrent caresser le bras replié de la jeune femme et Sam sentit là
une opportunité à ne pas manquer. Pivotant vers lui, elle écarta
son bras et le visage de son supérieur se retrouva soudain à quelques
centimètres à peine de sa poitrine.
Il se figea aussitôt et resta immobile quelques bonnes secondes.
- Raaaaaaah ! s ’exclama-t-il finalement avant de se pencher d’un
geste brusque et d’envoyer voler l’araignée au loin.
Puis, sans crier gare, il glissa une main sous les genoux de la jeune femme,
la souleva comme s’il s’était s’agit d’un vulgaire
sac de farine et sortit de la salle de bain, son précieux chargement
sur l’épaule.
- Mon… Mon Général… balbutia-t-elle avant de comprendre
où il l’emmenait.
Quelques secondes plus tard, elle atterrissait avec un minimum de ménagement
sur le lit de sa chambre. Elle eut à peine le temps de souffler qu’il
s’allongeait déjà sur elle, son visage à quelques
centimètres seulement du sien.
Son cœur battant des records de vitesse, Sam eut le sentiment de se noyer
dans ce regard brun, assombri par le désir.
- Carter… murmura-t-il d’une voix grave la faisant frissonner par
anticipation. Si vous me vouliez dans votre lit, suffisait juste de le dire…
Un sourire amusé vint étirer ses lèvres fines et si tentantes.
- … au lieu de me faire croire que vous aviez peur des araignées.
Le cœur de Sam manqua un battement avant de réaliser la portée
de ces propos.
Alors, ses joues s’empourprèrent violemment, l’humiliation
bataillant ferme avec une gêne indescriptible ! Mais la colère
ne tarda pas à prendre le relais, la colère et le sentiment désagréable
de s’être fait berner.
D’un geste brusque, elle tenta de se dégager mais il agrippa vivement
ses mains en riant allègrement. Elle se renfrogna davantage, gigotant
de plus belle, sachant pourtant combien c’était inutile. Elle ne
réussirait à se libérer qu’en utilisant la force…
et encore, ça restait à prouver.
- Carter… souffla-t-il alors près de son oreille, la faisant de
nouveau frissonner.
Elle finit par s’immobiliser, la mine fermée.
- Depuis quand le savez-vous ? demanda-t-elle brusquement.
Jack se redressa sur ses coudes en la libérant et caressa du bout des
doigts ses épaules nues. Elle tenta de faire abstraction de l’envoûtante
caresse, mais sans réellement y parvenir.
- Depuis l’histoire de l’araignée sur P2ZMachin-chose…
Elle acquiesça en grognant.
Evidemment, Daniel avait parlé… Quelle idiote !
- Vous auriez pu me le dire ! s’exclama-t-elle, toujours aussi honteuse.
Comme il avait du rire de la voir tenter maladroitement de le séduire…
Sam ferma les yeux, humiliée, mais un souffle chaud contre son oreille
les lui fit rouvrir rapidement.
- Si vous saviez tous les stratagèmes que j’ai inventés
afin d’arriver à ce même résultat… chuchota-t-il
doucement. Mais encore une fois, c’est vous qui avez gagné…
Elle sourit malgré elle devant ses efforts pour la calmer.
- Il n’empêche ! Vous auriez pu me le dire au lieu de jouer avec
moi !
- C’est vous qui avez commencé…
Leurs regards se rencontrèrent et Sam sentit de nouveau son pouls s’accélérer
dangereusement. Elle était toujours nue, sous lui… et il ne perdait
à présent rien du spectacle.
- Je trouve quand même dommage que vous n’ayez aucune phobie. Je
m’étais habitué à mon rôle de preux chevalier.
Sam sourit cette fois-ci franchement et il poursuivit :
- Vous n’avez vraiment peur de rien ?
L’espace d’un instant, la jeune femme observa les lignes volontaires
et viriles de ce visage penché sur elle, la lueur chaude de ses yeux
d’un brun envoûtant.
- Si, j’ai peur d’une chose… murmura-t-elle alors. J’ai
peur de devoir me rhabiller si vous ne m’embrasser pas tout de suite.
Le visage de Jack se fendit aussitôt d’un sourire.
- Raaah ! C’est demandé si gentiment !
PS : Cette araignée étant visiblement shippeuse, je l’ai
laissée vivre…
Un P’tit mail ?