Auteur : Hito
E-mail : h_hito76@yahoo.fr
Résumé: Carter va faire ses emplettes... Deuxième volet d'une trilogie.
Genre: Romance S/J, Humour…
Spoilers: Il faut avoir impérativement lu "Une histoire à huit pattes"
Disclaimer : Les personnages et l’univers ne sont pas
à moi mais à la MGM…
NB/ Merci à Ally de m’avoir donné l’idée de base !
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Ding Dong !
La petite clochette accrochée à la porte du magasin l’accueillit
de son tintement aigu et léger. Ici, pas de chiens, pas de chats, mais
des reptiles, scorpions et araignées, de quoi faire cauchemarder la majorité
des habitants de cette planète.
Mais pas elle. Pas le Lieutenant Colonel Samantha Carter.
D’un pas souple et assuré, elle pénétra dans la salle
et s’avança sans hésiter vers les vivariums.
- Bonjour, la salua sobrement le propriétaire de la boutique derrière
son comptoir.
Elle lui répondit d’un sourire et longea les quelques cages de
verre avant de s’arrêter devant celle qui l’intéressait.
- Bonjour, ma jolie, murmura-t-elle en se penchant pour observer l’objet
de sa quête.
Parfaite ! Elle était absolument parfaite. Grande, horriblement poilue,
de quoi faire dresser sur sa tête les cheveux de la pauvre jeune femme
« arachnophobe » qu’elle se plaisait à jouer. Avec
ça, elle aurait au moins droit à une étreinte réconfortante
- à défaut d’un câlin - et nul doute que ses mains
allaient allègrement en profiter. Elle sentait encore sous ses doigts
les muscles tendus de « son » dos, de « ses » larges
épaules... et ce, deux longues semaines après avoir eu cette idée
de génie :
Entendant les pas caractéristiques de son supérieur dans le
couloir, elle avait aussitôt redressé la tête et vu la petite
tâche sombre juste à côté de la porte. En un millième
de seconde à peine, voici le chemin que son esprit avait suivi :
Araignée – Hurlements de femmes hystériques – Réaction
totalement inappropriée et caractéristique d’un besoin d’assistance
masculine – Sentiment de supériorité du dit « sauveur
» et renforcement de la soi-disant faiblesse féminine – Agacement
– frustration due au statu de femme trop forte – Célibataire
endurcie – Homme – Jack O’Neill – Corps de Jack O’Neill
– Bras de Jack O’Neill - ... Bras de Jack O’Neill –
Assistance de Jack O’Neill – Réaction totalement appropriée
et caractéristique d’un besoin d’assistance de Jack O’Neill
– Hurlements de femmes hystériques.
Sam soupira d’aise. De toutes les idées qui lui avaient traversée
l’esprit depuis ces huit dernières années et qui avaient
parfois sauvé le monde, c’était de celle-ci dont elle était
la plus fière ! Et pour cause ! Tout avait parfaitement marché
comme prévu, sans compter que, grâce à ce subterfuge, elle
s’était laissée la possibilité de renouveler l’expérience
autant de fois qu’elle le voulait. Cela dit, après huit années
de frustration, elle ne se sentait pas de laisser traîner les choses plus
longtemps. La tarentule lui semblait donc un bon moyen d’arriver à
ses fins, et ce, rapidement.
Dès ce soir.
Trop occupée à admirer sa future acquisition, Sam n’entendit
que distraitement le téléphone sonner. C’est cependant lorsque
le mot « tarentule » fut prononcé qu’elle redressa
la tête, l’oreille tendue.
Le patron du magasin semblait en plein milieu d’une discussion ayant comme
sujet sa petite amie velue.
- Oui... Oui, parfaitement. C’est la dernière que nous avons. Le
prochain arrivage ne sera là que dans deux semaines... Je peux vous la
mettre de côté, certainement. Avec le vivarium et tous les... Non...
Vivarium, Monsieur... Vivarium, V-I-V-A-R-I-U-M... Le vivarium est la cage en
verre dans laquelle... Euh, oui, tout à fait... 360 Dollars pour la totalité...
Oui...
Sentant sa nouvelle acquisition sur le point de lui passer sous le nez, Sam
s’approcha vivement de l’homme et se permit de l’interrompre,
un sourire contrit sur les lèvres.
- Excusez-moi... ?
Le patron lui fit un léger signe de tête pour la faire patienter
mais elle ne se laissa pas démonter.
- S’il vous plait...
Fermant les yeux quelques secondes, l’homme finit par déclarer
:
- Veuillez ne pas quitter, je vous prie... Oui ? rajouta-t-il en se tournant
vers la jeune femme, un sourire purement commercial sur les lèvres.
- Vous parlez de la tarentule qui est là ? demanda-t-elle en montrant
du doigt le vivarium dans son dos.
- En effet, un monsieur est intéressé pour...
- Je l’achète ! le coupa-t-elle, glissant déjà la
main dans son sac à la recherche de son portefeuille.
Quelque peu gêné, l’homme resta silencieux quelques secondes
avant de réagir.
- C’est à dire... Le monsieur que j’ai au téléphone
l’a déjà réservé...
- Oui mais moi je suis là, dit-elle avec assurance, en sortant sa carte
bleue.
Elle la secoua doucement sous le nez du commerçant tout en lui envoyant
son plus beau sourire.
- Je vous l’achète tout de suite avec le matériel adéquat.
L’homme regarda la carte s’agiter devant lui, hésitant, puis
finit par ôter la main qu’il avait posée sur le combiné
téléphonique.
- Monsieur ? Oui... Je suis désolé mais il y a une femme ici qui
veut acheter la tarentule immédiatement et...
Il s’interrompit brusquement, coupé dans son élan pour son
interlocuteur donc les exclamations outrées parvinrent jusqu’à
Sam. Elle grimaça aussitôt. Seuls quelques éclats arrivaient
jusqu’à elle mais l’oreille du pauvre commerçant devait
sérieusement pâtir de cette « discussion ».
- Oui... Oui, je sais que vous m'en avez parlé en premier mais la jeune
femme est là et... Vous êtes en chemin, oui mais... Que... Comment
? 400 dollars ?... Eh bien...
- 420 ! s’exclama-t-elle aussitôt, sentant encore une fois les choses
lui échapper.
La prochaine permission serait certainement dans plusieurs semaines, elle n’avait
aucune envie de patienter aussi longtemps pour profiter du rapprochement que
l’incident de l’araignée avait provoqué entre le Général
et elle ! C’était maintenant ou jamais !
Le patron avait à présent les yeux rivés sur elle, surpris
par sa surenchère.
- ... La jeune femme me propose 420 dollars, dit-il d’une voix rendue
atone par l’étrangeté de la situation... 4… ?... 440
?
- 460 !
- 460... répéta-t-il. 480...
- 500 Dollars ! s’exclama-t-elle avec agacement.
Non, elle n’abandonnerait pas même si pour cela elle devait vider
son compte en banque ! De toute façon, vu le ridicule de ses dépenses
et ses nombreuses primes de risque, jamais cet homme ne pourrait tenir la distance
! Elle aurait cette fichue tarentule coûte que coûte, même
si elle devait la payer plus de 10 000 Dollars ! Les bras de Jack O’Neill
méritaient bien cela !
- ... 500 Dollars pour la jeune femme... Comment ?... 1 000 Dollars ?! faillit
s’étrangler le patron.
Passé l’ahurissement, Sam plissa les yeux soudain suspicieuse.
- Il y a vraiment quelqu’un à l’autre bout du fil ?
L’homme se redressa aussitôt sur son séant, la mine outrée.
- Mais bien sûr ! Pour qui me...
- Très bien, très bien... le coupa-t-elle les mains levées,
tentant de le calmer.
Se faire un ennemi de lui n’arrangerait pas ses affaires.
- 1 500 Dollars et on en parle plus, déclara-t-elle avec assurance.
Cette fois-ci, le commerçant sembla se transformer en statue de sel…
avant de reprendre ses esprits.
- ... Très bien... Madame... Je vous prépare tout ça, bredouilla-t-il
avant de s’interrompre en fronçant les sourcils à l’écoute
de son interlocuteur téléphonique. Euh oui... Elle propose 1 500
Dollars et... Pardon ?... Le... Le double ?
- Quoi ? s’exclama-t-elle, ahurie.
Faisant un pas vers le patron du magasin, elle tendit une main ferme sous son
nez.
- Passez-le-moi !
Sa voix autoritaire le fit aussitôt s’exécuter.
- Ecoutez-moi bien, Monsieur. Je VEUX cette fichue bestiole et je suis prête
à payer des sommes faramineuses pour ça ! Vous pouvez très
bien attendre le prochain arrivage dans quelques semaines, moi, je ne peux pas!
Je dois absolument me procurer cette araignée alors si vous avez la moindre...
Ding Dong !
- Carter... ?
Elle se raidit aussitôt et regarda le combiné téléphonique
avec incrédulité. Il faisait stéréo celui-là
?... Et en plus, elle entendait des voix... La "sienne", en l’occurrence.
Jetant un oeil vers le commerçant lui-même hypnotisé par
la porte d’entrée, elle finit par se retourner... pour voir son
supérieur quelque peu essoufflé, un téléphone portable
dans la main.
C’était lui... le second acheteur...
Ils se regardèrent pendant plusieurs longues secondes, tous deux abasourdis.
- Que faites-vous là ? demanda finalement Jack en raccrochant avant de
glisser l’appareil dans la poche de son pantalon.
Machinalement, elle rendit le téléphone au patron, restant cependant
le regard ancré à celui de son supérieur.
- Et vous, Monsieur ?
- Euh... eh bien... Comme j’avais des scrupules après le massacre
dans votre labo...
- Votre grand-père... acquiesça la jeune femme faussement condescendante,
un sourire amusé sur les lèvres.
- Tout à fait ! Mon Grand-père ! répondit-il avec hauteur,
tout en songeant qu’il devrait sérieusement faire une liste d’excuses
plus crédibles. A cause de vous, j’ai quand même commis un
crime abject !
Sam sourit franchement cette fois-ci tandis que le doigt de Jack finissait de
s’agiter sous son nez.
- Bref ! poursuivit-il en se redressant. Je suis venu m’amender en prenant
comme... animal de compagnie une de ces charmantes bestioles. J’adore
les araignées ! Vous ne le saviez pas ?
- Du tout... répondit-elle un peu surprise.
Après tout, pour quelle autre raison serait-il venu acheter une tarentule...
?
- Mais... et vous Carter ? demanda-t-il brusquement, plutôt satisfait
qu’elle ait gobé sa lamentable excuse.
La jeune femme leva un regard limpide vers lui.
- Oh... en fait... Comme j'ai eu honte de mon comportement... la dernière
fois...
- Il n’y a pas de honte à avoir, Carter, s’empressa-t-il
de dire, d’une voix rassurante. Tout le monde a peur de quelque chose...
Sam eut toutes les peines du monde à ne pas sourire, amusée de
le voir revêtir aussitôt son rôle de protecteur qu’il
semblait visiblement apprécier.
- ... Je sais... Mais vous me connaissez... dit-elle tandis qu’il acquiesçait,
une lueur qu’elle qualifierait volontiers de tendre dans son regard chocolat.
J'ai décidé de m'en procurer une pour combattre le mal par le
mal.
- Vous auriez pu commencer par plus petit...
- Oui, je sais... C’est un peu radical...
Ils se sourirent le temps qu’un ange passe puis Jack finit par se tourner
vers les vivariums.
- Vous l’avez vue ?
- Euh... non. Pas encore, mentit-elle aussitôt.
- Eh bien allons-y ! s’exclama-t-il avec entrain.
Il jubilait intérieurement car il savait d’avance ce qui allait
arriver. Et en effet, quelques secondes à peine et la voilà qui
s’accrochait à son t-shirt tout en se rapprochant de lui.
Jack remercia aussitôt le ciel d’être en été.
Ils étaient tous deux vêtus légèrement, sans autre
barrière à leur étreinte qu’un fin tissu.
L’espace d’un instant, Sam croisa le regard plus qu’éberlué
du commerçant qui n’avait pas perdu une miette de leur étrange
conversation. A coup sûr, le crime abject du grand-père et le massacre
du labo avaient du quelque peu le secouer... Ce fut donc avec encore plus
d’incrédulité qu’il l’observa s’approcher
du vivarium craintivement, alors que quelques minutes plus tôt, il l’avait
vue « faire connaissance » avec la tarentule un sourire sur les lèvres.
Haussant les épaules, Sam se détourna et continua d’avancer
lentement, accrochée au tee-shirt de son supérieur. Choisissant
de passer à l’étape suivante – après tout,
la taille de l’araignée justifiait bien cela – elle resserra
son étreinte en glissant une main sous le bras de son compagnon, appréciant
au passage la fermeté du biceps, et l’autre au niveau de son solide
poignet. Gardant les yeux obstinément baissés afin de ne pas croiser
son regard et rendre ce geste anodin, elle s’arrêta néanmoins
là, estimant avoir déjà suffisamment profité de
sa condescendance.
Et pourtant… quelques secondes plus tard, elle sentit sa large paume se
poser sur son bras et guider sa main vers la sienne. Sam dut se mordre la lèvre
pour refouler le gémissement qui menaçait de s’échapper
de sa gorge tandis ses doigts frôlaient les siens timidement, avant de
les enlacer dans un geste d’une troublante intimité. A l’initiative
de Jack, elle se sentit attirée un peu plus contre lui jusqu’à
ce que sa poitrine vienne se coller à son bras. Tentant de contrôler
sa respiration qui s’était faite anarchique, Sam déglutit
péniblement, les joues brûlantes.
- Alors... Voilà le monstre, déclara-t-il d’une voix particulièrement
grave. Et qu’est-ce que ça mange ?
Il se frappa aussitôt mentalement la tête contre la vitre. S’il
était censé être un passionné des araignées,
c’était le genre de chose qu’il devait savoir !
- ... N’importe quel petit animal ou insecte vivant, lui répondit-elle
cependant sans relever, beaucoup trop occupée à tenter de rester
maîtresse d’elle-même.
- Mmmm... Pas très ragoûtant...
Au bout de quelques secondes, comme la jeune femme gardait obstinément
le visage caché contre son épaule, Jack finit par se pencher à
son oreille.
- Si vous la voulez, il va au moins falloir être capable de la regarder...
Elle grogna aussitôt en resserrant un peu plus son étreinte, respirant
discrètement le parfum qui se dégageait de son t-shirt. Elle allait
finir par tourner de l’oeil...
- Je sais... mais je déteste ces bestioles... avec leurs grandes pattes
velues qui s’agitent dans tous les sens...
Un frisson la traversa de part en part, venant confirmer sa répulsion.
Frisson qui en fait, avait comme origine le souffle brûlant de Jack contre
sa joue. Inconsciemment, elle attira vers elle la main qu’elle tenait
toujours serrée dans la sienne mais s’arrêta soudain, les
joues en feu. Un nouveau frisson, si violent qu’il lui coupa littéralement
le souffle, l’obligea à puiser au plus profond d’elle-même
pour garder son calme apparent.
En l’attirant ainsi à elle, le dos de leurs mains jointes, celle
de Jack en l’occurrence, avait frôlé la partie la plus intime
de la jeune femme. Sam sentit aussitôt son supérieur se raidir
mais il ne fit pas un geste pour se dégager...
Ok... Là, je crois qu’on vient d’atteindre le summum de
l’étreinte dite « ambiguë » ! songea brusquement
Jack alors que son corps semblait vouloir réagir. On se calme... on
se calme... On se détend...
A la base, s’il voulait tant cette araignée, c’était
exactement pour ce genre de situation... mais il ne pensait pas faire ça
ici, dans un magasin, entouré de bestioles plus cauchemardesques les
unes que les autres.
Il s’imaginait plutôt dans ses quartiers, après y avoir attiré
la jeune femme pour une raison X.
« Il s’avancerait alors vers le va... le vir... enfin, la cage
en verre et s’exclamerait :
- Eh merde !
- Mon Général, un problème.
Faisant la grimace, il se retournerait vers la jeune femme, gêné.
- Euh... c’est juste qu’elle a disparu...
- Qu’est-ce qui a disparu ?... demanderait-elle en s’approchant.
Oh mais qu’avez-vous dans ce... cette cage en verre ? Une tortue ?
- Pas vraiment, non...
- Eh bien ?
- Une tarentule.
Il la verrait se figer alors, son sang désertant son visage.
- Une quoi ?
- Une... tarentule...
- Vous avez une araignée là-dedans ?
- En fait... techniquement... plus vraiment. Elle a disparu.
A peine aurait-il dit ces quelques mots, qu’elle se jetterait dans ses
bras en gémissant, cachant son visage dans son cou.
- Je déteste ça !!
- Désolé... Vraiment... Je m’en veux de ne pas avoir fait
plus attention à la fermeture de la cage, dirait-il aussitôt en
la serrant contre lui.
- Est-ce que vous la voyez ?
- Non...
Il tournerait sur lui-même, la jeune femme toujours dans ses bras.
- Non... Ah ! La voilà ! s’exclamerait-il finalement en s’écartant
d’elle pour aller la chercher.
- Non !! s’écrirait-elle alors en l’agrippant avec tellement
de force qu’ils tomberaient « malencontreusement » sur le
lit.
La jeune femme allongée sous son corps continuerait pourtant de le serrer,
se cambrant vers lui, agrippant ses épaules avec fièvre pour le
maintenir dans ses bras.
- Carter... gémirait-il d’une voix rauque à son oreille.
Elle se figerait aussitôt, son corps brusquement parcourut d’un
violent frisson de désir. Alors, oubliant la tarentule et tout reste,
ils laisseraient enfin la passion les emporter... »
Ok, le reste serait censuré. Mais l’idée principale était là,
songea-t-il retrouvant en partie ses esprits.
Cela dit, avec sa chance habituelle... ça tournerait plutôt comme
ça :
« Il la prendrait dans ses bras mais, hystérique et voulant quitter
au plus vite la pièce, elle lui balancerait son coude dans la figure
et sortirait en hurlant de ses quartiers, jurant de ne jamais y revenir... »
Oui... Beaucoup plus crédible comme ça... Raaah !
La voix de la jeune femme contre son cou le fit brusquement revenir à
la réalité… qui, pour le moment, lui était plus que
favorable.
- Je vous propose quelque chose, Mon Général. Vous la prenez mais
je viendrais la voir régulièrement pour m'y habituer. Qu'en dites-vous?
Jack haussa les sourcils et écarta légèrement Carter pour
la regarder.
Elle lisait dans ses pensées ou bien… ils avaient un but plus ou
moins similaire ? Comme elle l’observait de son regard limpide et innocent,
il voulut être certain d’avoir bien compris.
- … Dans mes quartiers ?
- Eh bien oui. Je ne vois pas où vous pourriez la mettre dans votre bureau…
rajouta-t-elle, fronçant ses jolis sourcils en signe de réflexion.
Il n’était pas plus avancé, mais le fait qu’elle lui
offrît ainsi l’occasion de mettre son plan à exécution le
mettait aux anges. Il serait stupide de ne pas en profiter !
- Très bien Colonel ! Marché conclu ! répondit-il, un grand
sourire sur les lèvres.
D’une pression, il l’incita à s’éloigner du
vivarium et à rejoindre le patron de la boutique qui ne les avait pas
quitté des yeux depuis l’arrivée de Jack.
A contre cœur, la jeune femme se détacha de son supérieur
et leurs mains de délièrent.
- La p’tite dame et moi nous sommes mis d'accord, déclara O’Neill
avec entrain. Je la prends. Mais au prix de base par contre.
Le commerçant croisa les bras sur son torse, la mine fermée.
- Oui… Mais moi, je ne vous la vends pas.
Les deux militaires se figèrent aussitôt.
Allons donc !
- Quoi ?
- Il est hors de question que je vende une tarentule à des personnes
aussi… instables. Je n'ai aucune envie d'avoir un accident sur la conscience.
Abasourdi, ils mirent quelques secondes à retrouver leurs esprits. O’Neill
ferma les yeux, tentant de calmer l’agacement qu’il sentait monter
en lui.
Après la proposition inespérée de Carter, il n’allait
pas tout foutre en l’air en s’énervant contre cet abruti.
« Instables »… Non mais je vous jure !
- … Ecoutez, commença-t-il donc en souriant patiemment. Nous ne
sommes pas…
- J’ai dit non, le coupa néanmoins le commerçant, plus que
tendu. Hors de question. Vous feriez mieux de partir, maintenant.
- Mais… Nous ne sommes pas instables ! nia aussitôt Jack, franchement
agacé. Je suis le Général O’Neill et je dirige la
base de Cheyenne Mountain ! Vous voulez voir ma carte ?
S’attendant à un changement total de comportement, quelle ne fut
pas sa surprise de voir l’homme hoqueter.
- Eh bien ! Heureusement pour nous que vous ne travaillez que sur des satellites
là-bas !
- Eh !!! s’exclama Jack, cette fois-ci profondément outré.
Se tournant vers la jeune femme, il vit celle-ci dissimuler tant bien que mal
un sourire amusé.
Mais lui ne riait pas du tout ! Après tout ce qu’ils avaient fait
pour cette fichue planète, voilà comment on les remerciait ! Finalement,
en désespoir de cause, il sortit son portefeuille de sa poche.
- Ecoutez… S’il s’agit d’une question d’argent,
on peut toujours s’arranger…
- Non mais vous me prenez pour qui ?! s’étrangla presque le patron
de la boutique, les faisant sursauter. Un irresponsable ? Je suis un honnête
commerçant, moi, Monsieur, et je ne vais pas mettre la vie de personnes
en danger pour quelques dollars en donnant une araignée venimeuse à
un hurluberlu de votre espèce !
- … Un hurluberlu ! s’écria Jack, perdant cette fois-ci tout
son calme.
- Mon Général… intervint doucement la jeune femme en posant
une main sur son bras.
L’effet fut instantané. Sa colère retomba aussitôt.
- Maintenant, quittez immédiatement ce magasin ! répliqua cependant
le commerçant, en indiquant du doigt la sortie.
« Eh merde… » maugréèrent mentalement de concert
les deux militaires.
Ne perdant pas courage, et particulièrement motivé, Jack proposa
un compromis.
- Et une veuve noire ? Ce serait possible ?
L’homme le regarda, bouche et yeux grands ouverts, avant de secouer la
tête, le visage écarlate.
- Non mais je rêve ! Dehors !
- Des mygales ?... je ne crois pas que vous en ayez… Carter ? demanda-t-il
brusquement en se tournant vers la jeune femme. Vous avez peur des serpents
?
Prise par surprise, elle n’eut même pas le temps de réaliser
qu’en demandant cela, Jack venait de trahir ses véritables intentions.
Son cerveau eut juste le temps de faire le lien entre « Peur » et
« Bras de Jack O’Neill ».
- Je déteste ça, Mon Général !
- Un Boa Constructor ? tenta-t-il se tournant vers le patron de la boutique
sur le point d’exploser. Vous auriez ?
- Sortez immédiatement ou j’appelle la police ! s’exclama
celui-ci d’une voix montant sérieusement dans les aigus.
- Mon Général…
- … Un anaconda ?
D’un geste tremblant, le commerçant empoigna le combiné
téléphonique et composa avec fébrilité le numéro
tant désiré.
- Et des scorpions ? Vous en avez ?
- Mon Général… venez !
- Allo ? La police ?...
Ding Dong !…