LUNARD

 

Chapitre 12


Tonks n’avait hésité qu’un court instant quant au choix de leur destination. Elle ne pouvait pas transplaner directement au 12 Square Grimmaurd, Dumbledore ayant veillé lui-même à rendre cela impossible. Et elle ne pouvait pas non plus emmener Remus dans son appartement au risque de le voir tout saccager avant de fuir les lieux.

Non, il n’y avait qu’un seul et unique endroit susceptible d’accueillir le Loup-Garou: La Cabane Hurlante.

La pression autour de leurs corps se relâcha et tous deux atterrirent durement sur le plancher poussiéreux de la maison abandonnée. Ce transplanage avait ralenti leur chute mais il n’en demeurait pas moins que Tonks était toujours solidement agrippée à un Loup-Garou furieux. Elle se libéra vivement de cette étreinte, roula sur elle-même en évitant les longs bras menaçants du lycanthrope et transplana de nouveau. Seule.

Dans sa précipitation, Tonks atteignit son but un quart de poil trop à droite et percuta de plein fouet quelques poubelles soigneusement rangées le long d’une ruelle déserte.

- Par Merlin ! rugit-elle dans un concert de bruits métalliques.

Il y avait de quoi réveiller tout le quartier.

- Tonks ? fit une voix à proximité.

Un pas claudiquant se fit entendre et la jeune femme se redressa, agacée de voir Maugrey Fol Œil déduire de cette petite catastrophe sa présence dans la ruelle voisine. La silhouette massive de l’ancien Auror apparut brusquement devant elle et il se précipita pour l’aider à se relever.

- Où est Lupin ?

- A l’abri, déclara la jeune femme en grimaçant.

Son corps semblait transpercé de mille aiguilles chauffées à blanc.

- Et Colin ? demanda Tonks, à son tour.

- Dans la ruelle voisine. Je venais juste d’arriver lorsque je t’ai entendue.

La jeune femme se dégagea, passablement vexée.

- Ça aurait pu être un chat !

- Un gros chat alors… se contenta de répondre Fol Œil, cachant mal un sourire amusé.

Tonks renifla et épousseta machinalement ses vêtements plein de poussière.

- Que s’est-il passé exactement ? s’enquit-elle en incitant Alastor d’un signe de la tête à rejoindre la ruelle où se trouvait Colin. Comment as-tu fait pour nous retrouver ?

- Je vous ai suivis, par Merlin ! Je sentais bien que le p’tit n’était pas net.

La jeune femme haussa un sourcil circonspect.

- « Le p’tit », tiens donc ? Voilà un qualificatif bien étrange pour parler d’un soit-disant Mangemort !

Fol Œil maugréa quelque chose d’inintelligible puis il déclara :

- C’était Crabbe et Goyle qui étaient derrière tout ça. Tu étais déjà dans le grenier lorsque je les ai vus verrouiller la porte d’un maléfice.

- Et Colin ? demanda Tonks.

- Dans les choux, grommela-t-il. Enfin… bien droit sur ses pieds mais apparemment sous l’emprise de l’Imperium.

Tous deux parvinrent dans la seconde ruelle et s’approchèrent du corps inerte de Wilkes. Celui-ci semblait avoir été frappé par un Stupéfix puissant.

- Il n’a commencé à m’attaquer que lorsque Goyle le lui a ordonné, termina Fol Œil d’une voix bourrue.

- Ah ! se contenta de répondre Tonks, non sans un certain sarcasme.

Mais elle retint les propos virulents qu’elle brûlait de déverser sur lui. Après tout, Alastor venait de leur sauver la vie. Sans sa paranoïa maladive, ils ne seraient certainement pas sains et saufs à l’heure actuelle. Surtout pas elle.

Ses pensées revinrent vers Remus et elle se hâta de demander l’aide de Fol Œil afin de transporter le corps inanimé de Colin jusqu’au 12 Square Grimmaurd. Elle ne savait pas encore très bien comment elle allait s’y prendre mais il était hors de question de laisser Remus seul dans cette horrible maison.

- Tiens, j’ai récupéré ça, au fait, lui dit Alastor en fouillant dans l’une de ses poches tout en maintenant Colin contre lui.

La jeune femme sourit en découvrant sa baguette magique.

- Merci ! répondit-elle en la lui reprenant. Allons-y !

Après avoir passé l’un des bras de Colin derrière sa nuque, elle attendit que Fol Œil en fasse de même pour se redresser. Le jeune homme pesait son poids et il aurait été plus simple d’utiliser la magie pour le déplacer mais beaucoup moins discret.

- Va falloir que je lui montre comment résister à l’Imperium, marmonna Alastor. Ils ne vous apprennent donc plus rien à l’école ?

Tonks esquissa un sourire mais préféra ne rien répondre. Ses pensées étaient déjà accaparées par le réveil prochain de Remus. A coup sûr, il n’apprécierait pas de la découvrir à ses côtés mais après tout, elle lui avait sauvé la vie ! Il n’allait tout de même pas l’envoyer sur les roses alors qu’elle avait tout risqué pour l’aider !

Impatiente à l’idée de retourner dans la Cabane Hurlante, la jeune femme grimaça malgré elle lorsque la porte s’ouvrit sur le visage stupéfait de Sirius.

- Qu’est-ce que… commença-t-il avant de s’écarter vivement pour les laisser passer.

Dans le couloir, Mrs Black s’époumonait, alertée par la sonnerie de la porte d’entrée mais encore une fois, nul n’y prêta la moindre attention. On transporta le blessé jusqu’au salon puis Sirius se tourna vers sa cousine, inquiet.

- Qu’est-ce qui s’est passé ? Tu es dans un état…

Son regard glissa sur la jeune femme avant d’accrocher les lambeaux de sa cape. Il s’en saisit d’une main tremblante et leva les yeux vers Tonks.

- Lunard ?

- Dans la Cabane Hurlante, dit-elle en souriant.

- Il ne t’a pas mordu ? s’empressa de demander Sirius, saisissant les épaules de la jeune femme afin de l’ausculter rapidement.

Mais elle se dégagea doucement.

- Mais non, ne t’inquiète pas.

Black soupira et ses épaules s’affaissèrent de soulagement.

- Il ne se le serait jamais pardonné, murmura-t-il.

- Merci de penser à moi ! se sentit-elle obligée de se récrier.

Tonks croisa le regard chaleureux de Sirius.

- Mais je ne m’en fais pas pour toi ! Je suis sûre que tu ferais une superbe et pétillante Louve-Garou !

- Cela va de soit ! assura-t-elle, sur le même ton.

Ils se sourirent.

Toute la tension de ces quelques heures venait peu à peu de retomber. Remus était en sécurité, Colin aussi. Et elle s’en tirerait certainement avec quelques cicatrices mais rien de plus.

Tout était rentré dans l’ordre.

Avec confusion, Tonks sentit ses mains se mettre à trembler et ses yeux se voiler. La terreur qui avait été la sienne pendant ces deux dernières heures avait disparue, la laissant soudain vidée de toute force. Son corps se rappela alors à elle. Ses bras la faisaient souffrir, sans compter quelques entailles faites lors de ses efforts pour échapper à Lupin.

Mais elle tenta de se ressaisir. Ce n’était guère le moment de flancher. Remus avait encore besoin d’elle.

- Tu ferais bien d’aller prendre une douche et de te coucher, lui lança Sirius à qui rien n’échappait.

- Non, j’ai encore des choses à faire.

- Tonks…

- Tu as une trousse de premier soin ? le coupa-t-elle, butée.

Sirius observa son visage résolu puis acquiesça. Il prit cependant le temps de la guider vers un fauteuil avant de s’éclipser quelques secondes. Non loin de là, Fol Œil finissait d’installer confortablement Colin avec un soin qui dénotait une certaine culpabilité et Tonks sourit. Mais lorsqu’Alastor se redressa et croisa le regard amusé de la jeune femme, il se renfrogna aussitôt.

- Je vais prévenir les autres, dit-il avant de quitter le salon.

Sa voix bourrue retentit dans le hall d’entrée, cherchant à faire taire Mrs Black, puis le silence revint. Quelques secondes plus tard, Sirius réapparut une trousse de soin contenant divers baumes cicatrisants et du désinfectant. Tonks le regarda s’accroupir devant elle.

- Tu es sûre que tu ne veux pas prendre une douche plutôt ? demanda-t-il en sortant plusieurs fioles de sa petite trousse.

- Il faut s’occuper de Remus.

- Ça, je m’en charge, répondit-il d’une voix ferme.

Leurs regards se croisèrent et il poursuivit :

- Je sais que tu voudrais veiller sur lui mais tu sais très bien que dans l’état où il est… il n’y a que moi qui puisse faire quelque chose.

Tonks sentit son cœur se serrer et elle se détourna.

Elle ne voulait pas laisser Remus. Elle ne voulait pas le voir de nouveau disparaître de sa vie. Ces quelques minutes avec lui avaient certes été terrifiantes mais malgré cela… elle s’était sentie vivante.

Pendant ces courtes, si courtes minutes, elle s’était sentie plus vivante que pendant ces quatre interminables semaines sans lui.

Alors non, elle ne pouvait pas renoncer.

Elle ne voulait pas renoncer à lui.

- Je veux finir ce que j’ai commencé, répliqua-t-elle.

- J’en ai conscience. Mais tu sais comment il est. Il ne supporterait pas de te découvrir devant lui à son réveil. Il me supporte déjà à peine.

Cela, elle le savait. Remus le lui avait suffisamment dit.

Une profonde mélancolie la saisit. L’allégresse de ces « retrouvailles » venait de s’envoler, la réalité reprenait le dessus. Elle ne serait pas là, à son réveil. Elle n’en avait pas le droit.

Réprimant une envie absurde d’éclater en sanglots, la jeune femme hocha la tête.

- Tu as raison, murmura-t-elle avant de se redresser.

Elle esquissa un sourire figé mais Sirius ne fut pas dupe.

- Allez… Va prendre une douche et après Alastor s’occupera de tes blessures. Tu peux prendre ma chambre, si tu veux, comme ça tu seras là lorsqu’on rentrera.

Il se tut un instant puis son regard se fit pétillant.

- … Et je ferai en sorte d’être dans l’incapacité de m’occuper de lui.

Les lèvres de Tonks tremblèrent un furtif instant puis elle le gratifia qu’un sourire franc.

- Merci.

*******************************

 

Une odeur familière bien qu’empreinte de nostalgie ramena peu à peu Remus à la réalité.

Contrairement aux derniers mois écoulés, il n’était pas allongé dans son lit Square Grimmaurd. A en juger par la douleur de ses membres, il se trouvait sur un plancher dur et, compte tenu de son envie urgente d’éternuer, celui-ci devait être passablement poussiéreux. Il lutta vaillamment afin de taire ce besoin naturel.

Un éternuement un matin de métamorphose n’était pas la meilleure façon de réveiller son corps douloureux.

- Tu veux un mouchoir ? s’enquit une voix familière et un tantinet narquoise.

Les yeux toujours clos et l’esprit encore en sommeil, Remus sentit ses nerfs se détendre aussitôt. Rassurée par la présence de son ami, il prit son temps pour émerger et laisser affluer en lui quelques souvenirs.

Il ouvrit aussitôt les yeux, les muscles tendus et une douleur inhabituelle lui déchira le dos.

- Oula ! s’exclama Sirius assis juste en face de lui. Calme-toi, tout va bien. Tout le monde va bien.

Remus se détendit de nouveau et chercha à retrouver une respiration normale. Une couverture était posée sur son corps nu et le protégeait de la fraîcheur de l’air matinal. Il reporta alors son attention sur son ami. Patmol lui souriait doucement, les jambes allongées devant lui, les bras croisés sur son torse. Il était couvert de poussière mais semblait en pleine forme.

- Que s’est-il passé ? parvint à articuler Remus.

Il essaya de se redresser mais son corps protesta aussitôt. Sirius se leva et l’aidait à s’asseoir.

- Wilkes ! s’exclama alors Lupin, retrouvant brusquement les dernières brides de sa mémoire.

Son inquiétude pour Tonks le saisit de nouveau à la gorge. Depuis qu’il s’était réveillé attaché dans ce grenier après avoir subi l’attaque surprise de Wilkes, il n’avait cessé de se faire un sang d’encre. La savoir avec ce traître, si confiante et intime, l’avait rendu malade.

- Il faut l’arrêter, reprit-il vivement. C’est lui qui m’a attaqué.

- T’inquiète, il est au QG en ce moment même.

- En garde à vue ?… Et Nymphadora ? ne put-il s’empêcher de demander.

- Avec lui, j’imagine, répliqua Sirius, l’air de rien.

Remus observa le visage indifférent de son ami et grommela :

- Tu plaisantes j’espère. Qui est avec eux ?

- Aucune idée.

- Mais… Elle est toute seule à le surveiller ?

- Le surveiller ? Non, personne ne le surveille.

Partagé entre inquiétude et agacement, le regard de Lupin se fit menaçant.

- Patmol…

Celui-ci se fendit d’un sourire amusé.

- Pour quelqu’un qui n’est pas intéressé, tu sembles bien inquiet pour elle !

Les doigts de Remus se crispèrent sur sa couverture. D’ordinaire, il n’aurait pas insisté mais il avait besoin de savoir la jeune femme en sécurité.

- Sirius…

- Ok ! Colin n’est pas un Mangemort. Il était sous l’emprise de l’Imperium.

- … Tu en es sûr ? insista Lupin, après une courte hésitation.

Il n’aurait su dire pourquoi mais il n’en était pas particulièrement soulagé.

- Fol Oeil l’est, en tout cas… Ce qui est suffisant pour moi, répliqua Patmol non sans ironie.

- Il travaillait pour qui ?

- Crabbe et Goyle. Alastor est tombé sur eux, une fois Tonks enfermée avec toi.

Remus blêmit violemment.

- … Avec moi ? bredouilla-t-il.

- C’est quand même de sacrés vicieux ! s’emporta Sirius, inconscient de la mortification de son ami. Ils l’ont balancée dans une pièce avec un Loup-Garou, sans baguette et sans aucun moyen de se défendre ! Faut vraiment être tordu pour faire ça !

- Sirius ! s’exclama Lupin d’une voix blanche.

Surpris, Patmol observa son ami puis répliqua aussitôt :

- Elle va bien ! Je t’ai dit que tout le monde allait bien.

- Mais… Comment s’en est-elle sortie ?

- Brillamment ! Et en t’emmenant avec elle, par la même occasion ! Elle te racontera tout lorsqu’elle te verra.

Remus sentit son cœur se serrer et sa mélancolie reprendre le dessus. Elle l’évitait comme la peste, il n’avait donc aucune chance de la voir lui parler.

- Ça, j’en doute… soupira-t-il. Mais peu importe. Tu la remercieras de ma part.

- Ah non, désolé, tu transmettras toi-même ton message. Après ce que Tonks a fait pour toi, tu lui dois bien ça.

Lupin se détourna.

Alors c’était ça ? On le voyait comme le seul responsable du froid qui subsistait entre elle et lui ?

Remus soupira.

C’était vrai, dans un sens. Il ne l’avait pas vraiment repoussée mais il n’avait rien fait du tout et c’était peut-être pire. Il s’était contenté d’attendre.

Et d’espérer.

Malgré la présence de Colin Wilkes aux côtés de la jeune femme, il n’avait pu s’empêcher d’espérer. Pendant quatre longues semaines, il n’avait fait que cela. A chaque réunion, il attendait de la croiser. A chaque mission, également.

En vain.

Wilkes. Encore et toujours lui.

Les seules fois où il était parvenu à voir Tonks, il avait dû mentir sur sa présence ou se porter volontaire.

Trois fois. En quatre semaines, il n’avait croisé la jeune femme que trois malheureuses fois.

Et à chacune de ces rencontres, il avait espéré. A plus fortes raisons le jour même de son enlèvement. Ils s’étaient enfin retrouvé seuls tous les deux pour la première fois depuis un mois. Il avait aimé la voir bouleversée par sa présence. Cela signifiait qu’elle ressentait encore quelque chose, même si elle le niait avec obstination. Il était alors resté planté sous son nez, priant pour qu’enfin elle fasse un geste, un tout petit geste qui aurait pu les réunir.

Mais elle était partie. Et avec elle, ses espoirs. Les derniers.

A présent, tout cela lui semblait dramatiquement loin. En une seule et unique nuit, tout avait changé. Ces pires cauchemars avaient pris corps. Il avait failli la tuer.

Pendant ces quelques semaines sans elle, il avait cherché à oublier ce qu’il était et le danger qu’il représentait. Il avait nié sa nature, rassuré par les dernières métamorphoses qui, grâce à Severus et Patmol, s’étaient toutes idéalement passées. Il avait perdu de vue les raisons pour lesquelles il s’était tenu éloigné de la jeune femme. Il n’avait été sûr que d’une seule chose.

Nymphadora lui manquait.

Le reste lui avait semblé étrangement secondaire.

« Le reste ». Tout ce qui faisait qu’il était Remus Lupin. Un homme sur le déclin, pauvre, dangereux et solitaire.

- Arrête de te mettre martèle en tête, intervint brusquement Sirius, perspicace. Tu n’as tué personne.

- Mais j’aurais pu.

- Mais tu ne l’as pas fait !

Remus serra les dents afin de taire sa soudaine colère. A en juger par la douleur dans son dos et les entailles sur ses épaules, il était impensable d’imaginer Tonks sans la moindre égratignure.

- Avec ce genre de raisonnement, ajouta Sirius, j’aurai pu épouser Molly et les gosses auraient été roux avec une barbe noire !

- Tu extrapoles un peu, là…

- Non, j’illustre l’absurdité de ton raisonnement.

- C’est loin d’être absurde ! s’emporta Remus. Les membres de l’Ordre ne sont pas là pour se faire tuer par l’un des leurs !

Le regard de Sirius se fit passablement agacé.

- C’est vrai ! Tu abuses, Lunard ! dit-il, railleur. Tu es vraiment le seul à nous faire courir un risque ! Sans toi… on serait vraiment en sécurité dans ce monde ! D’ailleurs, je devrais peut-être t’abattre tout de suite !

- Ce n’est pas drôle, bougonna Remis, en souriant malgré lui.

- Ah ben si, un peu quand même ! La preuve, j’ai réussi à te dérider ! Maintenant, vois plutôt le bon côté des choses !

Lupin haussa un sourcil circonspect.

- Lequel ?

- Ça m’a permis de sortir de cette fichue maison ! s’exclama Patmol, un immense sourire sur les lèvres.

Remus sourit à son tour, sa colère oubliée.

- Quelle nuit ! poursuivit Sirius en soupirant de plaisir. Tu as été parfait, comme toujours.

- Arrête, tu vas me faire rougir, marmonna Lupin, entrant dans son jeu.

Ils se sourirent.

 

*****************************

 

Tonks leva une énième fois les yeux vers la pendule du salon et fronça les sourcils. D’un geste agacé, elle secoua sa baguette et les aiguilles récalcitrantes reprirent instantanément leur course.

Tout marchait de travers dans cette maudite maison. Mais même remise à l’heure, la pendule n’affichait que deux petites minutes de plus que précédemment. Combien de temps devrait-elle encore attendre ? Le soleil était pourtant levé depuis deux heures maintenant !

Tonks soupira.

Connaissant Sirius et son aversion pour cette maison, cela risquait fort de durer…

La jeune femme avait tout de même réussi à dormir un peu malgré sa hâte et son anxiété. Mais refusant de rentrer chez elle pour se changer, au risque de rater le retour de Remus, elle avait été contrainte de fouiller dans les affaires de Sirius pour en sortir une chemise et un pantalon.

Elle avait bien tenté de les mettre à sa taille d’un petit tour de magie mais les sorts ménagers n’étaient définitivement pas sa tasse de thé. Le pantalon restait trop grand tandis que les boutons de la chemise semblaient sur le point de sauter.

Un grincement léger lui fit brusquement redresser la tête et son cœur s’emballa furieusement lorsqu’elle entendit la voix étouffée de Sirius :

- Bienvenu dans la Maison du Bonheur…

La jeune femme se releva aussitôt de son fauteuil et se précipita dans le hall d’entrée. Sirius avait fait passer l’un des bras de Remus autour de sa nuque et maintenait son ami tant bien que mal debout.

- Merci, soupira Lupin, apparemment soulagé d’être arrivé.

Ce petit voyage semblait l’avoir épuisé. Tête baissée, les jambes faibles, il semblait avoir les plus grandes difficultés à demeurer sur ses pieds. Le regard de la jeune femme avisa plusieurs tâches sombres déjà présentes sur sa chemise – du sang, à n’en pas douter - et elle fit un nouveau pas vers les deux hommes afin d’attirer leur attention.

- Ah, Tonks, dit Sirius à voix basse afin de ne pas réveiller Mrs Black. Approche un peu et aide-moi. Il fait son poids, le Lunard.

A l’appel de son nom, Remus avait vivement levé la tête et l’observait avec une surprise évidente. Il retrouva pourtant son flegme habituel très rapidement et se redressa quelque peu.

- Ça va. Je peux marcher…

- Tout seul ? demanda Sirius en le lâchant brusquement.

Remus vacilla aussitôt et Patmol le rattrapa juste avant qu’il ne s’effondre. Puis, insensible au regard incendiaire de son ami, Sirius se tourna vers la jeune femme en souriant.

- Tonks, attrape-le. On va le mettre à l’étage.

Elle ne se le fit pas redire deux fois et s’avança vers eux d’un pas décidé. Arrivée à hauteur de Remus, elle croisa un bref instant son regard et posa une main hésitante sur l’avant bras du blessé. Il le releva aussitôt et la jeune femme vint se glisser contre son flanc droit. Il était certes beaucoup plus grand qu’elle mais là encore, son don de métamorphomage lui fut d’une grande aide. Elle maintint donc le bras droit de Lupin autour de sa nuque et se redressa.

Un silence embarrassé se fit. Tonks trouvait extrêmement troublant cette soudaine proximité. Le souffle léger de Remus non loin de son oreille, la chaleur de son corps contre le sien lui semblaient presque trop intimes. Elle ferma un bref instant les yeux et faillit rater la première marche de l’escalier. Lupin s’appuya aussitôt de tout son poids sur Sirius afin de soulager la jeune femme.

- Aoutch… grommela Black avant de tendre le cou. Ben alors ? Tu rêves ?

Rouge de confusion, elle s’empressa de retrouver son équilibre et rajusta son bras autour de la taille de Remus. Du coin de l’œil, elle vit la mâchoire du blessé se crisper et se demanda s’il était aussi troublé qu’elle par la situation… ou s’il souffrait simplement le martyre.

Lentement, patiemment, ils l’emmenèrent à l’étage et le guidèrent jusqu’à sa chambre. Là seulement, Lupin s’écarta d’eux, fit seul les derniers pas le menant jusqu’au lit puis s’y assit avec lassitude.

- Merci, dit-il sans lever la tête.

- Tu as besoin de quelque chose ? s’enquit Sirius.

- De dormir.

- Il faut surtout soigner ses blessures, intervint Tonks avec fermeté.

Patmol acquiesça.

- Oui, tu as raison. Je vais chercher ce qu’il faut. Soyez sages ! dit-il en ignorant délibérément le regard réprobateur de Lupin.

- Je crois qu’il n’est pas en état de toute façon, releva Tonks avec une légèreté qu’elle était bien loin de ressentir.

Sirius partit d’un rire franc.

- Parfait ! Dans ce cas, je peux descendre l’esprit tranquille, conclut-il avant de sortir.

Son pas décrut très vite et un silence pesant prit sa place. Quelque peu gênée, Tonks leva les yeux vers le blessé mais celui-ci avait de nouveau détourné la tête. Elle chercha vaillamment un sujet à aborder mais son cerveau semblait vide de toute pensée et lorsque Sirius revint près d’une minute plus tard, ils n’avaient pas échangé un mot.

Cela avait été la minute la plus longue jamais vécue par Tonks.

- C’est la folle ambiance ici, dites donc ! lâcha Sirius en voyant le visage figé de ses amis.

- Tu nous as dit d’être sages, on obéit, se défendit la jeune femme.

- Mais bien sûr…

- Tu as la trousse de soins ? le coupa-t-elle, peu désireuse de voir son cousin accentuer leur gêne respective.

Sirius lui tendit la trousse en question.

- Oui, tiens. Occupe-t-en… Dumbledore veut me voir. Il m’attend de pied ferme dans la cuisine.

Son visage se fendit d’un sourire caustique.

- Me demande bien de quoi il veut me parler !... Bon, à plus tard !

Et sur ces mots, il disparut de nouveau mais prit cette fois-ci bien soin de refermer la porte derrière lui.

- Et voilà… Tout ça à cause de moi, murmura Remus en passant une main lasse dans ses cheveux.

- Ne commence pas. Tu n’y es pour rien, répliqua Tonks. Enlève plutôt ta chemise que je désinfecte tes coupures.

- Je peux le faire tout seul, tu sais.

Il tendit la main vers la trousse mais la jeune femme garda le bras baissé et lui lança, une pointe de sarcasme dans la voix :

- C’est certain ! Tu as l’air en état de jouer les contorsionnistes !

- Donne-moi un coton, je vais te montrer, insista-t-il, la main toujours levée.

Tonks hésita quelques secondes mais finit par obtempérer, une lueur espiègle dans les yeux. Elle était curieuse de voir comment il allait s’y prendre pour désinfecter les entailles zébrant son dos.

- Tiens. Mais tu devrais quand même ôter ta chemise, ça serait plus pratique, commenta-t-elle tandis que Remus relevait sa manche.

Celui-ci lui jeta un coup d’œil en biais mais finit par obtempérer de mauvaise grâce. Un nouveau sourire apparut sur les lèvres de la jeune femme tandis que ses yeux glissaient lentement sur le torse de Lupin. Ce dernier semblait prendre un malin plaisir à éviter de croiser son regard et pour une fois, Tonks n’y trouva rien à y redire. Elle avait ainsi tout loisir de jouer les voyeuses.

Au bout de quelques minutes de soin… et d’observation, Remus releva la tête.

- Alors ? Je m’en sors bien non ? demanda-t-il en souriant.

- Oui, oui, s’empressa de répondre la jeune femme, les joues roses. Mais j’attends de voir la suite !

Il désinfecta encore deux ou trois entailles sur son épaule droite puis se redressa.

- Et voilà, fini ! clama-t-il.

- Hum… pas tout à fait. Je crois que tu as oublié ton dos… entre autre, dit-elle, moqueuse.

Remus fronça un bref instant les sourcils puis acquiesça.

- Aucun problème.

Il se leva tant bien que mal du lit et se dirigea d’un pas lourd jusqu’au grand miroir accolé à l’un des murs de la chambre. Les premières coupures aux extrémités ne posèrent guère trop de problème mais, après quelques minutes passées à gesticuler et à tordre son bras afin d ‘atteindre les zones à soigner, il commença à fatiguer.

Le souffle court, Remus finit par s’appuyer contre le mur le plus proche puis se tourna vers Tonks et découvrit son air goguenard.

- Besoin d’aide ? demanda-t-elle, le sourire aux lèvres.

- Ça t’amuse, n’est-ce pas ?

Le ton était léger et la jeune femme eut le délicieux sentiment de revenir plusieurs mois en arrière, lorsque tout allait encore bien entre eux.

- Du tout ! répondit-elle. Je suis extrêmement admirative ! Je ne te savais pas si souple !

- Et en plus, elle se moque ! Aucune compassion pour un pauvre homme blessé.

- Puis-je te rappeler que je t’ai proposé mon aide et que tu l’as refusée ?

Le regard de Remus se fit aigu puis il se détourna.

- Je sais.

Sa voix avait de nouveau retrouvé toute sa froideur et Tonks sentit sa gorge se serrer.

- Je renouvelle ma proposition…

- Ça va aller.

- … Comme tu veux.

Lupin se remit dos au miroir et reprit là où il s’était arrêté. Mais il avait beau étendre son bras, le tordre en tout sens, il peinait à désinfecter les plaies striant le milieu de son dos. Il fit un dernier effort, se contorsionna tant qu’il put… et manqua de perdre l’équilibre.

Tonks laissa échapper un claquement de langue agacée.

- Bon, ça suffit maintenant ! Arrête de faire l’enfant et laisse-moi t’aider !

Le bras de Remus retomba mollement le long de son corps.

- D’accord, d’accord, concéda-t-il, à bout de force.

La jeune femme se rapprocha et lui prit des mains le coton et le désinfectant.

- Va t’allonger, tu seras mieux.

Lupin ne lui jeta qu’un rapide coup d’œil avant de se détourner de nouveau. Il semblait déterminer à la regarder le moins possible et elle se demanda un bref instant si sa tenue en était responsable.

- On n’est pas bien ici ? demanda-t-il en indiquant son coin de chambre.

- Tu es à contre jour. Je vois mal.

- Eh bien, je vais me tourner… dit-il en s’exécutant. Voilà, problème réglé.

Tonks fit la moue et reporta son attention sur les draps immaculés du lit inondés de soleil.

- Mouais. C’est quand même mieux là-bas.

Remus émit un soupir las.

- Tu me désinfectes ces entailles ou tu comptes discourir des heures sur l’intensité lumineuse de la pièce ?

- Pourquoi ? Tu fatigues en restant debout ?

- Un peu oui… répondit-il avant de voir le visage de Tonks se fendre d’un sourire rusé.

- Alors va t’allonger.

Remus toisa la jeune femme quelques secondes puis son regard s’adoucit.

- Tu n’abandonnes donc jamais ? demanda-t-il.

- Jamais totalement, non.

- Ce n’est pas la peine que je résiste alors ?

Souriante, Tonks prit cependant bien soin de ne pas le quitter des yeux lorsqu’elle lança :

- Non. Je finis toujours pas avoir ce que je veux.

Remus se troubla. Il prit cependant le temps d’observer attentivement le visage de la jeune femme avant de s’écarter et de rejoindre le lit.

- Comme avec Colin ? s’enquit-il brusquement en s’allongeant lentement sur les couvertures.

Tonks sentit son cœur battre soudain plus vite.

C’était la seconde fois qu’il se permettait de ramener Colin dans la discussion. Il avait parlé sur un ton parfaitement neutre mais l’objet même de sa question ne laissait aucun doute.

- Comment ça ? voulut s’assurer la jeune femme.

- Toi, Colin… vous.

- On est juste amis, répondit-elle doucement.

- Ah.

- Ah ?

- … J’avais dû mal comprendre. Maintenant c’est clair, dit-il en rajustant l’oreiller.

Tonks laissa son regard errer sur le corps étendu de Remus puis s’assit à côté de lui.

- Tant mieux. A présent que ce malentendu est dissipé… on peut reprendre où on en était ?

Les doigts de Lupin se crispèrent autour de l’oreiller.

- Je croyais avoir été clair. Je ne suis pas la personne qu’il te faut.

La jeune femme haussa les sourcils, ravie. Elle se pencha légèrement vers lui et susurra à son oreille.

- Et moi, je ne te parlais que de reprendre les soins.

Les joues de Remus prirent une délicieuse couleur rouge vif et Tonks se redressa.

- D’un autre côté, si tu as envie de parler de nous… dit-elle, un sourire moqueur dans la voix.

- Non, non… nia celui-ci, terriblement embarrassé.

- Tu es sûr ?

- Oui.

- Mmm… se contenta-t-elle de répondre en faisant glisser sa jambe gauche par-dessus le corps de Remus.

Le coton dans une main, la bouteille de désinfectant dans l’autre, elle s’assit confortablement sur les fesses du Maraudeur.

Celui-ci se redressa aussitôt et tourna la tête vers elle.

- Que… qu’est-ce que tu fais ?

- D’après toi ? demanda-t-elle en mettant un peu de désinfectant sur le coton.

Elle s’interrompit cependant et posa vivement la bouteille sur la table de chevet puis s’écarta légèrement.

- Oh ! Tu as également des coupures ici ? s’enquit-elle en tirant sur le pantalon de Remus, dévoilant ainsi la naissance de ses fesses.

- Non ! s’exclama-t-il aussitôt en agrippant précipitamment le vêtement afin de le remettre à sa place. Je n’ai rien à cet endroit… Mais tu peux très bien faire ça en étant assise ailleurs.

Indifférente à ses protestations, Tonks reprit tranquillement sa place initiale.

- Allons ! Ne fais pas ton timide ! Ce n’est pas la première fois que je me retrouve à califourchon sur toi !...

- Nymphadora… gronda Remus.

- … Mais il est vrai qu’habituellement, tu es allongé sur le dos, pas sur le ventre.

- Nymphadora !

- Quoi ? demanda-t-elle, un large sourire aux lèvres.

- Arrête ça.

- Arrêter quoi ?

- Ça !... grommela Remus. Ces avances…

- Mais ce ne sont pas des avances ! affirma-t-elle avant de se pencher vers lui. Tu veux que je te montre la différence ?

Tonks vit les sourcils de Lupin se froncer et sa respiration s’accroître. Il était soudain si aisé de voir combien sa proximité troublait le maraudeur.

- Non… souffla-t-il finalement.

La jeune femme sourit et se redressa.

- Tant pis pour toi, dit-elle en se saisissant de nouveau de la bouteille de désinfectant.

Pendant quelques minutes silencieuses, Tonks soigna les entailles parsemant le dos de Remus, s’attardant sur les plus profondes. Mais ces coupures n’étaient rien en comparaison des larges et anciennes cicatrices qui zébraient la peau du blessé.

Malgré elle, son cœur se serra.

- Je ne te fais pas mal ?

- Non.

Elle acquiesça puis entreprit de mettre des pansements sur les plaies les plus sérieuses. Elle avait presque fini lorsqu’il demanda :

- Comment vont tes bras ?

Les mains de Tonks se figèrent un instant puis reprirent leur ouvrage. Elle avait pourtant bien pris soin de cacher ses bandages sous les manches de sa chemise.

- Très bien, pourquoi ?

- Cette chemise trop petite ne cache pas grand-chose.

La jeune femme se mordit la lèvre. Elle n’avait pas la moindre envie de l’entendre s’excuser, ni de le voir lui répéter à quel point il était dangereux pour elle. Elle savait déjà parfaitement combien il devait se sentir coupable.

Elle s’empressa donc de tapoter son épaule et de s’exclamer :

- Roooh ! Coquin, va !

Remus rougit aussitôt.

- Je parlais de tes bras.

- Vraiment ? s’enquit-elle en posant le dernier pansement. C’est curieux car il m’a semblé à plusieurs reprises que ce n’était pas mes bras que tu regardais.

- Tu… tu divagues, bredouilla-t-il, l’air cependant coupable.

Un immense sourire étira les lèvres de la jeune femme.

- Il n’y a pas de honte à avoir, Remus.

- Je n’ai pas honte.

- Donc tu avoues avoir regardé ?

- Je n’ai pas dit ça !

- Je sens une pointe de regret dans ta voix… Tu peux regarder, si tu veux, assura-t-elle en se penchant vers lui. Là, ce sont des avances… murmura-t-elle à son oreille.

- Nymphadora… soupira-t-il en se détournant.

Une lueur mutine apparut dans le regard de la jeune femme et elle plissa les yeux. Un « cling ! » retentit soudain. L’un des boutons de sa chemise venait de lâcher sous la pression exercée par Tonks et rebondissait sur le mur de la chambre.

Remus sursauta et redressa vivement la tête.

- Oups ! se lamenta la jeune femme, hilare. Un bouton en moins.

- Que…Comment ?

Cling ! Un autre céda.

- Oh !

- Arrête ça ! lança Lupin, avec une note de panique dans la voix.

Cling !

- Oulà, décidément ! s’exclama la jeune femme en riant d’embarras.

- Nymphadora !

Cling !

La respiration de Remus s’était faite anarchique et il gémit :

- Je t’en prie… Arrête…

- Ou sinon ? demanda-t-elle en se penchant vers lui. Sache cependant que la chemise ne cache plus grand-chose…

Leurs visages étaient à présent à quelques centimètres à peine l’un de l’autre et Tonks caressa du bout des doigts la nuque tendue du maraudeur. Celui-ci tenta de s’écarter mais allongé sur le ventre, il n’avait guère de marge de manœuvre. Il déglutit avec difficulté puis murmura :

- Tu sais bien que ça ne mène à rien… Tu n’es pas heureuse avec moi.

Silencieuse, la jeune femme observa le profil de Remus, tourné vers elle. Ce visage marqué par une vie difficile. Les doigts de Tonks abandonnèrent sa nuque et vinrent caresser sa mâchoire.

- Mais je suis malheureuse sans toi.

Elle posa alors ses mains de chaque côté du corps de Lupin, se pencha un peu plus et frôla ses lèvres. Il ne s’écarta pas, cette fois-ci. Il ne la repoussa pas non plus. Il répondit à ce baiser timide avec une avidité qui ne laissait aucun doute sur la frustration qui le tenaillait. Indifférent à la douleur de ses bras et de son dos, il se tourna sur le côté afin d’étreindre la jeune femme. Tonks se laissa glisser sur le lit et répondit avec la même fougue à ses caresses.

Elle avait parfaitement conscience que tout cela ne menait à rien. Qu’inévitablement, elle souffrirait. Mais sa décision était dorénavant prise. Elle n’abandonnerait que lorsqu’il ne voudrait plus d’elle.

Fiévreuse, elle se serra davantage contre lui, cherchant à lui faire sentir son désir mais contre toute attente, il l’arrêta. La respiration haletante, il écarta le visage de la jeune femme afin de croiser son regard.

- Je suis désolé… Je ne peux pas… aujourd’hui, dit-il, embarrassé.

L’espace d’un instant, Tonks s’était de nouveau crue rejetée mais elle soupira devant la gêne du maraudeur. Elle lui sourit.

- Ce n’est pas grave… murmura-t-elle en embrassant ses lèvres.

Elle s’éloigna doucement de lui puis s’allongea sur le ventre à ses côtés. Il en fit de même et tourna la tête vers la jeune femme.

Ils se regardèrent.

Elle lui sourit.

 

 

 

A SUIVRE...