Mauvais Karma 2

 

Auteur: Ghitoc
Email: gjc597@msn.com  & h_hito76@yahoo.fr
Genre: Humour, Romance S/J 
Saison: Peu importe
Résumé: Et la poisse continue !
Disclaimer: Les personnages sont la propriété de la MGM et de Sony…

Lire la première partie :
Mauvais Karma par gjc597

Spéciale dédicace : A toi, ô grande Helios (Babar pour les intimes, mais là, ça le fait moins…), insatisfaite par la fin de Mauvais Karma. Ghitoc te dédicace cette suite qui, nous l’espérons, grâce à nos deux moitiés de cerveau, saura combler tes attentes.

 

Précédemment dans Stargate SG-1 :

« Une semaine d'enfer qu'il n'aurait même pas souhaitée à Ba'al, voila ce qu'il venait de subir. »

« -   Ce n'est pas une raison! Elle revient quand? Parce qu'on va avoir besoin d'elle sur P2X ???
   -   Sam ne sera pas de retour avant au moins une dizaine de jour, c'est Felger qui se joint à nous pour cette mission … »

« -    Felger! Le champion du monde de l'inadvertance, c'est vous! Ne confondez pas. C'est vous qui avez  renversé malencontreusement une substance chimique sur une partie de mon équipement et qui, pour tout nettoyer, avez utilisé, malheureusement, un réactif inflammable et que bêtement vous avez tout mis à sécher près du feu ce qui a transformé MES affaires en un magnifique feu de joie!!!! Alors, regardez donc dans votre bureau si votre rapport n'y est pas! »

« Absorbé par l'histoire captivante qui se déroulait en lettres noires sur pages blanches, il n'entendit pas tout de suite la sonnerie de l'entrée.

-   Pour l'amour du ciel, foutez moi la paix! Hurla-t-il.

Les coups cessèrent, des pas qui s'éloignaient résonnèrent et le silence apaisant se rétablit enfin.

-   Carter ! murmura-t-il en se prenant la tête à deux mains.
Mauvaise semaine, mauvais week-end mais là, c'était l'apothéose! »

 

Et maintenant… la suite :

 

Resongeant à sa stupide étourderie, Jack continuait de secouer la tête d'un air désespéré lorsqu’il réalisa que tout n’était peut-être pas perdu. Il pouvait  encore arranger les choses et réparer son énorme bourde avec Carter. Il se précipita dans le salon, empoigna son portable et composa fébrilement le numéro de téléphone de la jeune femme. Au moment de valider l'appel, il eut une hésitation.
Qu'allait-il lui dire?
Et surtout, comment allait-elle réagir?
Si on lui avait fait ce coup là, il serait furieux et ne prendrait même pas la peine de décrocher !... Enfin, sauf si ça avait été Carter. Encore qu'elle ne lui aurait sûrement jamais parler comme il l'avait fait quelques minutes auparavant. Bref, il n'était pas plus avancé. Des plates excuses lui semblaient une bonne idée. Oui, enfin, pour sa défense, il ignorait que c'était elle qui était derrière la porte, sinon, vous pensez bien que jamais, au grand jamais, il n'aurait hurlé de la sorte!
Il regarda le portable une dernière fois, prit une grande inspiration et valida le numéro…

Ah! Ca sonne. Ca re-sonne. Ca re-re sonne. Allez Carter, soyez chic, décrochez! Ca sonne toujours – elle écoute sûrement la musique un peu trop fort, elle n'entend pas, oui, ça doit être ça – Ca sonne combien de fois avant de basculer sur la messagerie? Bon sang, même si elle n'entend pas, elle doit bien voir son portable "clignoter" non? A moins qu'elle ne l'ait mis dans sa poche. Ben le vibreur ça existe, non? Même moi je sais ça.

Il écarta machinalement le téléphone de son oreille en attendant qu'elle ne décroche.

Bon, Carter, vous êtes supposée être toujours joignable!

D’un geste brusque et agacé, il raccrocha sans laisser de message.

***

 

A quelques blocs de là, une voiture se garait sur le bas côté. Fébrile, la conductrice chercha dans la poche de sa veste son téléphone portable, certaine de l’avoir senti vibrer et, le clapet de protection relevé, découvrit un appel manqué. Sans prendre la peine de regarder qui avait tenté de la joindre, Sam se connecta aussitôt à son répondeur et fut de suite accueillit par un "Et merde !" retentissant.
Evidemment, elle reconnut immédiatement l'auteur de ce message pour le moins "sympathique" et eut l'envie subite de le rappeler pour lui demander ce qui lui valait un tel traitement. Non content de lui avoir aboyer dessus alors qu'elle se rendait chez lui, voila que maintenant, il lui laissait ce message!
Profondément agacée, elle inspira vaillamment pour se calmer, referma son portable et reprit la route la ramenant chez elle. Chemin faisant, elle se promit d'avoir une petite explication avec son supérieur. Elle avait eu vent de ses mésaventures et le connaissant, elle s'était attendue à le voir bougon, mais là, il avait poussé le bouchon un peu loin !

 

Jack était toujours chez lui, à râler intérieurement contre la malchance qui s'acharnait sur lui, lorsqu’un pressentiment vint le saisir.
Avait-il dit « Eh merde ! » avant ou après avoir raccroché ?
Il ne lui fallut qu’un instant pour comprendre que des deux solutions, compte tenu de la semaine infernale qu’il venait de vivre, la première était forcément la plus probable.
La mâchoire crispée, Jack leva un poing rageur vers son ennemi invisible puis attrapa son blouson, sortit de la maison et se dirigea d’un pas vif vers sa voiture de location. Chose assez rare pour être noté, il avait bien pris soin de fermer à double tour la porte derrière lui. Au moins, s’il se faisait cambrioler ce soir, il y aurait des traces d’effraction et son assurance l'indemniserait ! Ca serait toujours ça de gagné!

Il veilla à respecter les limitations de vitesse, à bien marquer les "stops", bref, à être un modèle de parfait conducteur. Il sourit en songeant qu'en fin de compte, il suffisait juste d'être prévoyant pour conjurer le mauvais sort. Le voyage se passa donc plutôt bien… malgré les trois chiens et deux chats qu'il avait failli faire passer de vie à trépas et la petite mamie, apparemment suicidaire, qui avait manqué de passer sous ses roues.
Dans un soupir soulagé, Jack coupa le contact de sa voiture et posa les mains et sa tête sur le volant, le temps de s'éclaircir un peu les idées et de préparer son discours d'excuses. Comme lui répétait sans cesse son voisin, "une bonne préparation, c'est 50% de la réussite d'un entretien".

Lorsqu'il s'estima prêt à affronter une éventuelle "tempête Carter", il s'avança dans l'allée et sonna… plusieurs fois… sans résultat.
Il observa les alentours.
La voiture de la jeune femme était là. Le salon était éclairé. Tout laissait donc à penser qu'elle se trouvait chez elle… et qu'elle refusait de le voir.
S'il ne pouvait pas lui en vouloir pour cela, il n'était cependant pas décidé à abandonner si vite. Il insista donc en laissant son doigt appuyé sur la sonnette.

N'importe qui craquerait !songea-t-il en se lassant lui-même de ce bruit strident et continu. Mais pas Carter…

Ni une ni deux, faisant taire les scrupules qui naissaient dans son esprit, Jack commença à crocheter la serrure. Ce qui aurait dû être un jeu d'enfant pour un professionnel comme lui, lui donna cependant du fil à retordre et il dût s'y reprendre à plusieurs fois. La serrure faisait de la résistance mais il finit par prendre le dessus. Un peu agacé, il tourna vivement la poignée de la porte … qui lui resta dans la main.

Bordel, mais c'est pas possible! pesta Jack en pénétrant dans la maison.

La liste d'excuses à présenter à Carter commençait à s'allonger sérieusement…
Prudent, il s'avança lentement dans le salon et appela la jeune femme, sans plus de succès qu'avec les coups de sonnette. Il fit rapidement le tour du rez-de-chaussée puis finit par se résoudre à jeter un œil à l'étage. Bien qu'un peu embarrassé de pénétrer ainsi dans l'intimité de son Second, il grimpa rapidement les marches qui menaient à l'étage. Arrivé sur le palier, il tendit l'oreille mais aucun son ne lui parvint.
Il faisait déjà un pas dans le couloir lorsqu'une porte s'ouvrit, laissant apparaître une Samantha Carter, les cheveux mouillés et … dans le plus simple appareil. Ce fut à peine s'il remarqua la teinte rouge pivoine que prirent instantanément les joues de la jeune femme tant il était contemplatif devant le spectacle qui s'offrait à lui. Sam resta un bref instant figée, les yeux écarquillés mais reprit vite le dessus et referma violemment la porte de la salle de bain, se mettant à l'abri des regards indiscrets.

Et merde, grommela Jack. Un truc de plus sur ma liste d'excuses et pas des moindres!

Il resta dans le couloir, plus penaud que jamais. Il avait déjà connu des situations embarrassantes, mais celle-là était largement au dessus du lot. Alors qu'il se triturait les méninges pour trouver une explication valable à sa présence ici et qu'il en venait à se demander si un avocat ne serait pas utile pour défendre son cas, la voix furieuse de la jeune femme résonna à travers la porte close.

Il fit une courte pause avant d’enchaîner devant le silence de son Second :

A ces mots, un sourire vint malgré lui étirer ses lèvres.

Il marcha à reculons jusqu'à l'escalier, de peur des représailles. Il la savait parfaitement capable d'ouvrir la porte et de lui balancer un sèche-cheveux en plein visage. Non pas qu'elle était violente, mais Murphy avait tendance à le rendre un peu méfiant.
Il descendit donc l'escalier puis s'assit sur le canapé. Un peu à cran par les récents événements, il se releva aussi vite et commença à arpenter le salon en attendant la jeune femme. Il fit le compte des excuses qu'il allait devoir lui faire mais curieusement, son attention se focalisa bien vite et définitivement sur sa dernière gaffe.
L'apparition de son Second n'avait duré que peu de temps, mais cela avait été amplement suffisant pour que l'image soit gravée à vie dans son cerveau. Son sens de l'observation - acquis au fil des années dans l'armée - lui avait permis d'enregistrer les moindres détails anatomiques de la jeune femme.

Bon sang, mes nuits risquent d'être agitées pendant un bon bout de temps! murmura-t-il, un sourire extatique sur les lèvres.

Tout à ses pensés,  il passa négligemment la main sur l’un des meubles. La douceur du bois sous ses doigts lui rappela…

… Et sa main heurta le vase qui reposait sur un meuble colonne.
Ses réflexes furent suffisants pour éviter au vase en cristal de se briser par terre mais pas à empêcher son contenu de se renverser sur lui. Tout en stabilisant le vase, il jeta un œil sur ses vêtements et ne put que constater les dégâts.
Il était trempé…

Sam ne répondit pas sur l'instant. Elle se contenta de regarder son supérieur avec incrédulité, surprise par une maladresse plus qu’inhabituelle.

Face à l’ironie sarcastique de son supérieur, Sam finit par sourire. Elle le devinait mal à l'aise et agacé par cette suite de bourdes mais comme à son habitude, il gardait le sens de l'humour.

Ce n'était pas tant la perspective d'avoir bientôt des habits secs qui le ravissait mais surtout le fait qu'elle ne l'ait pas mis à la porte.

Il regarda avec soulagement la jeune femme revenir avec un peignoir en éponge blanc tout ce qu'il y avait de plus classique. Il s'apprêtait à enlever son tee-shirt lorsqu'il croisa le regard de la jeune femme.

Il ôta son tee-shirt, passa le peignoir - soit dit en passant un peu juste pour sa large carrure - puis enleva son pantalon et se rendit compte, avec désolation,  que son caleçon était tout aussi humide que le reste.

Il se tut un instant, nouant machinalement la ceinture du peignoir.

Un moment de honte est vite passé, Jack, se dit-il pour se motiver. Et puis, rester avec un caleçon mouillé, c'est un coup à attraper la mort!

S'il ne pouvait voir son visage, il imaginait aisément le sourire qui devait illuminer le visage de la jeune femme.
Bon sang ! Qu'il aurait aimé se glisser dans un trou de souris!
Mettant de côté la gêne qu'il éprouvait, il se rassura un instant en constatant que, depuis cinq bonnes minutes, aucun malheur ne lui était tombé dessus.
Mais encore une fois, il avait pensé trop vite…

Faisant glisser son caleçon sur ses jambes afin de s’en extirper, il se prit accidentellement le pied dans le tissu et perdit l'équilibre. Se sentant tomber en avant, il eut juste le temps de crier "Attention, Carter !" pour avertir la jeune femme de l'imminence de l'impact. Elle fit volte face mais n'eut pas le temps d'éviter la masse sombre qui s'abattait sur elle. Par réflexe, elle mit ses deux bras en avant pour le soutenir… sans aucun résultat. Ce fut donc quatre vingt cinq kilos qui s'affalèrent sur elle et l'entraînèrent sur le sol, le souffle coupé.
Jack se redressa légèrement pour ne pas l'écraser et secoua la tête de désespoir, les yeux fermés.

Ils se regardèrent un court instant, conscients de l’inconvenance de leur position et de cette proximité définitivement trop dangereuse. Puis d’un même mouvement, ils se détournèrent, gênés par cette situation pour le moins inappropriée.
Jack fut le plus prompt à réagir pour briser la tension qui s'installait et commença à se redresser. Les grands esprits se rencontrant souvent, Sam eut la même idée. Lorsqu'elle prit appui sur le sol, sa main se posa malencontreusement sur la ceinture du peignoir… ce qui provoqua, sous leurs yeux ébahis, l'ouverture instantanée du vêtement.
La première réaction de la jeune femme fut, évidemment, de poser son regard là où elle n'aurait pas dû, et ce, pendant un laps de temps certainement plus long que nécessaire, avant de porter vivement ses mains à ses yeux. Le souffle rendu court par cette… troublante vision, elle attendit que son supérieur se manifeste.
Ce qui ne tarda pas.
Encore plus embarrassé qu'elle ne pouvait l'être, il jura comme un charretier en rajustant d'une main tremblante le maudit peignoir. 
Contre toute attente, le rire cristallin de Sam, les yeux toujours cachés, s'éleva dans la pièce.

Elle secoua aussitôt la tête. L’ironie de la situation venait de lui apparaître. Quelques minutes auparavant, elle songeait encore qu’il lui faudrait attendre la Saint Glinglin pour avoir la chance de le voir à son tour dans le plus simple appareil et voilà qu’il se retrouvait nu… devant elle.

Vexé par le rire ininterrompu et certainement nerveux de son Second, Jack se mit debout puis s'assit sur le canapé. Délestée du poids de son supérieur, Sam s'autorisa enfin à ouvrir les yeux et le regarda fulminer.

Sam se leva à son tour et comme Jack lui indiquait d'un mouvement de tête le tas de vêtements mouillés, elle les ramassa et ne put s'empêcher de sourire devant l'air de chien battu qu'il affichait.
Jack attendit qu'elle quitte la pièce pour se remettre à faire les cent pas, plus humilié que jamais. Cette fin de semaine avait définitivement viré au cauchemar. Il continuait à arpenter le salon lorsqu'il eut la sensation d'être observé. Se retournant vivement, il découvrit la jeune femme à l’entrée du salon, immobile, se mordant la lèvre avec gourmandise tout en le fixant de ses yeux bleus, étrangement brillants.
Bien que flatté par l'idée qu'elle en ferait visiblement bien son "quatre heure", il lui lança un regard sombre qui la fit réagir instantanément.

Il la saisit en souriant. Après tout, mieux valait rire de cette situation.

Ce qu'il fit, tout en prenant soin de resserrer régulièrement la ceinture du peignoir qui semblait décidée à se faire la belle. Peu à peu, l'attention de Sam se focalisa, non plus sur le récit de son supérieur mais sur la cordelette. Elle observait avec un intérêt grandissant le match "ceinture vs O'Neill" en priant pour que le bout de tissu remporte la victoire. Elle se demanda un bref instant pourquoi la cordelette ne tenait pas en place mais retourna bien vite à des pensées plus affriolantes.
Jack qui poursuivait la narration de ses déboires, tout en nouant à intervalles réguliers la ceinture rebelle, ne remarqua pas l'attitude de la jeune femme et finit par s’interrompre à la fin de son récit.

Sam effaça ses pensées peu avouables et tenta de recouvrer ses esprits.

Jack la dévisagea surpris et elle se ressaisit rapidement.

Il leva les yeux vers elle et répondit à son sourire.
Ce fut cet instant précis que choisit la ceinture pour lui porter le coup de grâce et gagner le match. Sam, qui avait imaginé maints et maints scénarii en cas de victoire de la cordelette, se précipita sur Jack pour maintenir les pans du vêtement. Ce dernier, abasourdi par la promptitude de la jeune femme, resta les bras écartés, la bière toujours à la main.

Il se pencha pour poser la bouteille de bière sur la table basse mais Sam crut qu'il cherchait à ramasser la ceinture qui gisait sur le sol. Elle se pencha donc à son tour.

Elle attrapa le bout de tissu mais sentit une légère résistance. Elle tira un coup sec tandis que Jack levait son pied de la ceinture et, emportée par son élan, Sam ne put retenir son coude… qui heurta quelque chose.

Elle s'accroupit à côté de son supérieur.

Il releva la tête, le visage écarlate et contracté par la douleur, les lèvres pincées et lui lança un regard noir. Elle grimaça et posa une main dans le dos de son supérieur et l'autre sur sa cuisse, attendant patiemment qu'il retrouve l’usage de la parole. Elle tapota doucement son dos, songeant avec inquiétude qu'une fois ses forces retrouvées, elle risquait fort de se faire envoyer quelques mètres plus loin dans un magnifique vol plané. 

Quelques longues secondes plus tard, Jack avait retrouvé une respiration plus calme mais restait prostré, le moral au plus bas. Il se sentait vidé, épuisé par cette semaine de fou et la douleur persistante à son bas-ventre n’arrangeait rien. Il n’avait à présent plus qu’une envie : rentrer chez lui et s’enfermer dans sa chambre, en sécurité. 
Observant attentivement la lassitude et le désarroi peints sur le visage sombre de son supérieur, Sam sentit une bouffée de tendresse la saisir. Prise d’une soudaine impulsion, elle se rapprocha précautionneusement et passa timidement ses bras autour de lui. Les muscles puissants de Jack se raidirent aussitôt sous sa paume et, consciente d’avoir peut-être commis une bêtise, la jeune femme se figea, ôtant vivement ses mains qu’elle garda cependant à quelques centimètres de lui.

La voix atone de son supérieur la fit péniblement déglutir.

Un silence pesant lui répondit.
Dans quelle situation embarrassante s’était-elle fourrée ? Pourquoi diable avait-elle laissé son instinct la pousser à faire ce stupide geste déplacé ! Jack O’Neill n’avait jamais besoin de réconfort !

La tension qui avait pris possession de la jeune femme disparut aussitôt et Sam laissa échapper un soupir presque imperceptible. Se rapprochant un peu plus encore, elle rajusta ses bras autour de lui et Jack se cala bien confortablement contre elle. Ils restèrent ainsi un long moment, suffisamment pour que le cœur de la jeune femme reprenne un rythme plus serein. Elle aimait la tranquillité de cette étreinte innocente. C’était doux, chaud et rassurant et, bien que le Colonel était la personne à réconforter, elle n’en ressentait pas moins un bien-être troublant à le savoir dans ses bras. Et pour tout dire… elle n’avait aucune envie de s’éloigner…
Mais au bout d’un instant, d’un commun accord implicite, ils finirent par se redresser.
Lorsque leurs regards se croisèrent, ils se sourirent gauchement et Sam se releva, suivi d’un Jack… grimaçant.

Jack hésita, un peu surpris par cette perche tendue.

Les joues de la jeune femme se rosirent à la perspective d’une nouvelle étreinte mais Sam se contenta de sourire prudemment. Peut-être ne faisait-il que plaisanter.
Ils s’observèrent pendant quelques secondes sans rien ajouter, alors que dans leurs esprits, cette courte conversation se poursuivait pour atteindre une conclusion que tous deux espéraient. Mais sentant venir une gêne malvenue de part leur silence buté, la jeune femme fut la première à rompre l’échange.

Jack hésita quelques secondes, par réflexe. Depuis qu’ils se connaissaient, ils avaient jusqu’ici évité soigneusement de passer une soirée, seuls tous les deux. Aussi, devant son manque de réaction, Sam enchaîna de suite :

Nouveau silence.

Face à la nervosité évidente de la jeune femme, Jack finit par mettre un terme à son « agonie », un sourire irrésistible sur les lèvres. 

Soulagée, Sam acquiesça avant de demander :

Le regard étrangement sérieux de Jack fit battre son cœur un peu plus vite. Elle cacha son trouble en se tournant vers le téléphone. Le Colonel adorait jouer sur les mots, rendre flou la plupart de ses propos mais cette fois-ci, elle avait parfaitement saisi le sous-entendu caché derrière ce léger trait d’humour.
S’il restait, ce n’était ni pour le match, ni pour la pizza… mais bel et bien pour passer la soirée en sa compagnie.

Décrochant le téléphone, Sam appela la pizzeria la plus proche et passa commande. Elle n’avait pas pris la peine de demander à Jack ce qu’il voulait puisqu’il choisissait irrémédiablement la même à chaque fois qu’une soirée « SG1 » se faisait chez elle. Quelle ne fut donc pas sa surprise lorsque le propriétaire de la pizzeria lui répondit :

Jetant un coup d’œil gêné vers Jack, celui-ci ne mit qu’un instant à saisir l’objet du problème. Il leva les yeux au ciel avec fatalité et murmura :

Elle acquiesça, désolée, puis modifia sa commande en conséquence. Lorsqu’elle eut raccrochée, elle se tourna vers son supérieur en grimaçant.

L’air malheureux qu’il affichait peina sincèrement la jeune femme, qui, l’espace d’un instant, se demanda si un nouveau câlin ne serait pas la solution. Mais son regard se posa brusquement sur le magnétoscope.

Il lut l’entête et un splendide sourire vint bientôt illuminer son visage. 

Ravie, la jeune femme reprit la cassette qu’elle glissa de suite dans le magnétoscope. Jack, attrapant sa bière au passage, s’assit confortablement sur le canapé et attendit que Sam vienne le rejoindre, la télécommande à la main.

Mal à l’aise, la jeune femme fit « malencontreusement » tomber la télécommande de la télé afin de se donner le temps de trouver une excuse plus acceptable que la réalité… A savoir qu’elle l’avait programmé pour le Colonel, au cas où un impondérable aurait empêché celui-ci d’être sur Terre le jour de ce fameux match.
Après avoir récupéré la télécommande, Sam se redressa et répondit négligemment :

Apparemment pas, répondit-elle intérieurement en appuyant sur la télécommande avec humeur, agacée de voir que son supérieur semblait à cent lieues de partager ses attentes concernant leur première soirée en tête à tête.

«… grande uniformité des explosions car la masse est la masse de Chandrasekhar, la composition chimique est constante et l'explosion a une symétrie sphérique. Un allumage en surface doit conduire à une plus grande diversité car il peut se produire avant que la masse de Chandrasekhar soit atteinte, avec une abondance variable d'hélium, et l'explosion est asymétrique. »

Sous l’insulte, Sam se tourna vivement vers lui, prête à monter sur ses grands chevaux, lorsqu’elle croisa son regard pétillant de malice. Elle se calma aussitôt.

Le silence reprit le dessus et Sam finit par chercher une chaîne susceptible de les intéresser. Lorsqu’ils tombèrent enfin sur « Sport+ » un sourire amusé vint étirer les lèvres de la jeune femme. La poisse de Jack continuait.

Le rire de la jeune femme s’éleva doucement par-dessus le ronflement lointain du sèche-linge. Mais elle retrouva très vite son sérieux devant la mine boudeuse de son supérieur.

Elle hésita.  

Un nouveau sourire désolé naquit sur le visage de la jeune femme. Elle avait bien quelques idées pour lui faire oublier cette semaine cauchemardesque mais elle préféra rester de son côté du canapé. Machinalement, elle leva la tête et observa le petit lustre trônant au-dessus de la tête de son supérieur.
Non… il semblait tenir le coup.
Tout en zappant d’une chaîne à une autre, elle tenta à plusieurs reprises de relancer la discussion mais Jack ne desserrait les lèvres que pour répondre par monosyllabes, au mieux… par grognements, au pire…
Au bout d’un temps relativement long - voir interminable – Sam regarda l’heure à son poignet. Ce n’était certes pas comme cela qu’elle avait imaginé une soirée en compagnie de Jack O’Neill… tous les deux… seuls chez elle.
Avec lui, uniquement recouvert d’un peignoir…

C’est cet instant que choisi le sèche-linge de la jeune femme pour émettre le son significatif de fin de programme. Désireuse de mettre un terme à cette ambiance plus que glaciale, Sam bondit du canapé mais la main de Jack vint rapidement l’arrêter dans son élan.

Et sans attendre sa réponse, il se leva à son tour. La jeune femme le suivit du regard puis se rassit en soupirant. Si jamais il acceptait de revenir un jour ici, elle aurait de la chance… Dressant machinalement l’oreille à l’affût du moindre bruit, elle sursauta violemment lorsqu’un rugissement lui parvint.

Elle bondit aussitôt sur ses pieds mais eut un geste de recule lorsqu’il brandit sous son nez son tee-shirt et caleçon étrangement… rétrécis.

Devant l’expression sincère de la jeune femme, la colère de Jack se dirigea vers l’ennemi invisible responsable de sa semaine cauchemardesque.

Furieux, Jack suivit du regard celui de la jeune femme et blêmit violemment. Il lâcha aussitôt ses vêtements et referma vivement le peignoir. Le nœud de la ceinture n’avait pas résisté à ses gesticulations désordonnées. La mâchoire serrée à s’en faire exploser les dents, il se détourna et sortit de nouveau de la pièce sans un regard en arrière.
Lorsqu’il revint quelques secondes plus tard, Sam n’avait pas bougé d’un millimètre, les yeux encore plein d’étoiles…

Prenant sur lui, il grimaça un sourire d’excuse et tourna les talons. La porte claqua brutalement derrière lui sans qu’elle n’ait eu le temps de faire le moindre geste pour le retenir.
Lorsqu’elle retrouva enfin ses esprits, Sam s’assit lourdement sur son canapé.

 

A suivre...

Mauvais karma 3